Jeu de dupes, malfaisances, fantasmes, addictions et brouillards mémoriels, danse de menteurs, manipulateurs, victimes et bourreaux, chacun à leur manière, ce thriller romantique et multiple engage une valse interdépendante de trois femmes et de trois hommes dont les liens, les passés et les actes se révéleront progressivement à mesure d’une enquête pour meurtre.
Malgré une sensibilité féminine à base d’amour, de cœur brisés, de mecs, de rivalités, d’alcoolisme, de grossesses et de maternités qui ne constituent pas ma tasse de thé a priori, le livre m’avait emporté dans son thriller, sa schizophrénie apparente, le style de son approche, l’empathie avec les personnages, la tornade captivante de drames, de sentiments et de télescopages des protagonistes. Pourquoi ne pas voir le film ?
On reproche souvent aux adaptations de romans au cinéma les horripilantes amputations tellement réductrices. Ici Tate Taylor a au contraire tenté d’intégrer tous les personnages, leurs enjeux et leurs sous-enjeux. Mais en 1h50 seulement il en résulte des dialogues survolés qui bloquent leur juste valeur, et une cascade de scènes nombreuses et d’imbroglios de flashbacks qui en brisent la profondeur. Bref, il vaut mieux avoir lu le livre d’abord pour apprécier ce spectacle. Quoique, du coup, à quoi bon voir le film ?