N'est pas David Fincher qui veut! Et malheureusement, Tate Tyler n'en a pas la carrure. 5 ans après "La Couleur des Sentiments", son inspiration en tant que metteur en scène, semble même s'être fait la belle ...
Voilà l'adaptation d'un best-seller, donnant la possibilité au scénario d'être touffu, chose qu'il est vraiment. Aussi d'être complexe, chose qu'il n'est, en revanche, (absolument) pas!
L'opportunité, par ailleurs, de jouer sur les faux semblants est grande et celle de créer une véritable tension cinématographique, immense. Faute à une mise en scène amatrice et désincarnée, le film alimentant le mystère jusqu'au bout (tant bien que mal), finit par devenir terriblement impersonnel. Rien n'est ressenti puisque tout est illustré. Au lieu de préférer un suspense sensoriel, avec un vrai jeu de caméra, nous voilà plongé dans un film ultra didactique et sans relief, digne du dernier téléfilm sorti sur petit écran.
Sans inspiration visuelle, ni souci des sens, le film s'allonge à l'infini, optant pour un parti pris d'une paresse inouïe: celui de décortiquer l'intrigue à l'infini, en montrant le moindre détail à l'écran, espérant et (convaincu?) que c'est ainsi que l'on fait un bon film. C'est ainsi qu'il devient, hélas, un thriller pour les "nuls".
Or, quand on voit l'interprétation organique d'Emily Blunt, on regrette nerveusement l'absence d'un bon réalisateur. En somme, sans art, ni talent...
Le grand public sera satisfait, sans être vraiment surpris; le cinéphile lui, sera frustré à la vue du potentiel.