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traversay1
3 568 abonnés
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3,0
Publiée le 13 mai 2017
A sa façon, 14 ans, premier amour, est une rareté. Un film russe positif, sans noirceur ni déterminisme social et presque pas de vodka, remplacé par de la liqueur de cerise (sic). Au demeurant, le film d'Andreï Zaïtsev était réservé au marché russe, où il a d'ailleurs fait un tabac, et il a fallu la curiosité d'un distributeur français, qui l'a déniché sur youtube, pour qu'il sorte de ses frontières. Dans une combinaison de salles restreinte, c'est entendu, 20 fois moins qu'Alien : Covenant, mais c'est mieux que rien. Plus proche de West side story que de Roméo et Juliette, cette romance dans une triste banlieue moscovite sublime l'émoi amoureux et décrit le passage erratique de l'enfance à l'adolescence. L'originalité n'est pas le fort de 14 ans, premier amour, mais c'est son traitement délicat et pudique, dans un environnement prosaïque et vulgaire, qui retient l'attention. Sur fond de réseaux sociaux (la presque totalité du casting en est issue) et de musiques très diverses et pas toujours attendues, qui sont en très grande partie le choix des deux jeunes interprètes principaux (Gainsbourg est de la partie). Alex et Vika, les deux héros du film, se construisent une bulle protégée de la laideur du monde. Il y a de la tendresse, mais pas de niaiserie. Zaïtsev n'a pas eu l'ambition de tourner une grande fresque. Son propos est modeste mais la pureté de ses sentiments est un bain de jouvence.
14 ans, premier amour porte un regard inquisiteur à l’égard du monde dans laquelle nous vivons. Sans cesse surveillés, nous sommes aujourd’hui partagés entre nos volontés respectives et ce que la société attend de nous. Alex et Vika doivent-ils laisser parler leurs sentiments et subir les jugements ? Cette question, qui peut sembler au premier abord anodine, est pourtant particulièrement présente aujourd’hui. En explorant de manière insouciante la thématique de la liberté, Andrei Zaitsev délivre un message remarquable : celui de vivre ses rêves, s’en songer aux répercussions.
En général, lorsqu'un film russe sort en France, il s'agit d'un petit film d'auteur pour cinéphile averti. Rien de tout cela avec 14 ans, premier amour, qui est un film extrêmement léger, pas désagréable à regarder mais sans aucune ambition autre que distraire. La réalisation est très classique, le scénario prévisible. Si l'ensemble n'est pas forcément très crédible, on y voit bien la violence inhérente à la vie quotidienne russe et l'aspiration toute occidentale de la jeunesse. Mais point de message politique ici.
Film sans prétention qui use de clichés et d'effets faciles sur son propre thème. La mise en scène n'a rien d'extraordinaire mais n'est pas repoussante. Les acteurs sont surprenants, et plutôt bons. Le reste est anecdotique, la fin est bâclée. C'est assez désolant de gâcher autant de potentiel.