Visiblement, les jeux olympiques d’hiver de Calgary (1988) est riche en anecdotes. Nous en avions eu déjà un aperçu en 1993 avec le mémorable "Rasta rockett". Ici nous avons l’histoire singulière d’un bonhomme non moins singulier, Michael "Eddie" Edwards. Sa particularité est la suivante : depuis son plus jeune âge, il rêve de participer aux jeux olympiques. Jusque-là, rien d’extraordinaire, si ce n’est cette indéfectible volonté doublée d’un inébranlable optimisme. Parce que ce monsieur n’a rien d’un athlète, et c’est là que son histoire sort de l’ordinaire. Le plus remarquable est qu’il y a toujours cru, du moins d’après le film. Car vous devez savoir que la majeure partie du long métrage n’est pas conforme à la réalité. Ne me demandez pas pourquoi, je l’ignore ! Peut-être parce que son ascension vers la gloire est moins sympathique qu’il n’y parait, allez savoir. Bien que s’inspirant de son histoire vraie, Eddie the eagle n’est donc pas à ranger dans le rayon des biopics. Mais il évoque immanquablement chez le spectateur l’excellent "Rasta rockett" de Jon Turteltaub qui, lui, parlait de l’impossible épopée d’une équipe jamaïcaine en bobsleigh à ces mêmes J.O.. Sauf que là c’est moins drôle, mais tout aussi sympathique. Taron Egerton endosse le rôle-titre, et outre la difficulté d’interpréter un gars un peu simplet sur les bords mais finalement pas si simplet que ça, sa performance se mesure à cette capacité à ressembler physiquement au véritable Michael Edwards, ne serait-ce qu’au niveau du faciès. Une véritable performance ! Bon, il n’y a que le design des lunettes qui dénote par rapport au véritable personnage. Après, sur une bande originale très à propos avec un choix de titres préexistants (en particulier "Jump", de Van halen), la réalisation reste simple, un peu à l’image du personnage, bien que celui-ci soit suffisamment barré pour s’élancer des tremplins. Quelques prises de vue sont cependant intéressantes, notamment lorsque la caméra suit la descente vers l’extrémité du tremplin. Une descente sans retour possible… ! Au moins, le spectateur se rend compte de la dangerosité de ce sport. En plus du challenge, ponctué par un retentissant échec héroïque, je crois qu’on peut se lever et applaudir ce gars qui s’est accroché à son rêve jusqu’à le réaliser envers et contre tout. Aux côtés de Taron Egerton, on trouvera Hugh Jackman dont la prestation rappelle me rappelle étrangement celle qu’il avait sorti dans "Real steel". Le personnage qu’il incarne est toutefois différent, en étant plus bourru et moins sociable. Mais sous la carapace d’auto-destruction que son personnage a revêti, il a un cœur. Et malgré son penchant pour l’alcool, malgré son côté peu avenant, il en fait quand même de relativement attachant. Comme quoi, il suffit de gratter un peu pour voir la vraie nature des gens… Sans être le film du siècle, "Eddie the eagle" est un film sympathique bien agréable à suivre.