Je suis fan de sport, de quasi tous les sports et je regarde les J.O depuis ma plus tendre enfance, mais je ne me souvenais pas de cette histoire assez dingue. Usain Bolt et Michael Phelps gagnent des médailles d'or et sont reconnus, mais c'est parfois les derniers qui resteront à jamais au sommet, et Michael Edwards (Eddie The Eagle) en est le porte drapeau.
C'est donc son histoire qui est grandement résumé dans ce film, de sa jeunesse aux J.O de Calgary en 1988 ou il terminera bon dernier des deux épreuves en saut a ski, avec la gloire qui ira avec.
Souvent dans ce genre de film on a envie de voir le héros triompher, alors que là on sait déjà qu'il va se planter, mais l'important est de savoir comment il va en arriver la.
Le producteur n'est pas allé chercher bien loin pour trouver son Edwards puisque c'est le jeune acteur Taron Egerton qui le campe, découvert dans Kingsman qu'il a réalisé. Déjà excellent dans le film complètement barré de Matthew Vaughn (vous aurez compris que c'est lui le producteur ici), Taron ne joue pas, il est Eddie l'aigle. Surtout lorsque l'on découvre des photos du vrai Edwards avec le générique de fin, on se rends compte de la bonne ressemblance avec l'acteur. On sent toute la puissance de son interprétation, tout en légèreté, voulant aller au bout de son rêve, non pas de gagner, mais simplement de participer (et oui la maxime de De Coubertin n'a jamais été aussi puissante ici). On est à fond avec lui, peu importe sa manière d'y arriver, autant de détermination ça frise le génie. Il est accompagné d'un ancien champion sur la touche, ruiné par son égo, en la personne de Bronson Perry, campé par un Hugh Jackman juste génial. Je suis un grand fan de cet acteur et il ne m'a jamais déçu, ce qui est très rare pour le souligner. Il retrouve un peu un rôle similaire à celui dans Reel Steel que j'avais bien aimé. Un mentor. Certes avec ses défauts, très arrogant souvent, mais doté d'un bon fond finalement. Ce duo est juste magique et fait le film à lui seul. Il y a pourtant bien d'autres rôles mais tellement en dessous de ces deux hommes. A noter le petit rôle de l'immense Christopher Walken, mais j'ai été déçu car son apparition est la seule scène bourrée de cliché dans le film.
L'énorme tour de force de l'équipe est d'avoir réussi à me faire ressentir autant d'émotion en moins de deux heures. Vous le savez certainement, je suis très sensible, je me lâche à la moindre chose triste ou heureuse et bien ici c'est du pur bonheur en barre, ce film devrai être prescrit comme remède contre la morosité tellement il m'a fait de bien. Plusieurs fois mes larmes ont coulé, et pas qu'un peu, la fin c'était juste un truc de malade, j'arrivais tout simplement pas à m'arrêter, et rien que d'écrire ces lignes je ressens encore ce frisson de la joie.
Et oui car Eddie The Eagle est un feel-good movie fabuleux, on est directement plongé dans cette aventure dont on connait déjà la fin certes mais que dans les grandes lignes. Bien aidé par l'excellente mise en scène de Dexter Fletcher, totalement inconnu pour moi, c'est Matthew Vaughn qui est allé le chercher puisqu'il le connait bien, ayant joué dans quasiment tous ses films (Layer Cake, Stardust, Kick Ass), il réalise son quatrième long métrage et c'est incroyable de maîtrise. Lors des scènes de saut à ski, sa caméra tourne parfaitement autour de Taron, tantôt aussi en plans serré sur son visage ou inversement en plan éloigné pour montrer la beauté du saut. Ses plans en plongé commençant du haut du tremplin pour accompagner Eddie vers le bas sont sublimes.
Les musiques sont aussi superbes, composées par Matthew Margeson, déjà l'oeuvre sur Kingsman (je crois que Vaughn a apporté sa famille de cinéma en fait). Elles contribuent largement à mettre de l'émotion dans toutes les scènes de saut, notamment sur la fin avec ses deux tentatives à Calgary.
Le scénario est au départ assez simple puisque tiré de cette belle histoire mais je trouve l'écriture réussie. On s’intéresse énormément à ce que pense Eddie. Il va se battre auprès du comité Olympique Britannique pour être qualifié, et même contre l'avis de son père qui est totalement contre cette idée saugrenue. Mais à force de persévérance il va y arriver et devenir le premier athlète de sa nation à représenter ce sport souvent réservé aux Finlandais et aux Norvégiens. Alors évidement on va se moquer de lui, mais sa simplicité va l'emporter et son échec va faire de lui une star, notamment juste après le saut au tremplin de 70 mètres ou il explose de joie alors que son saut le place.....dernier. Mais tellement heureux d'y être arrivé. Cette scène est magique, ainsi que celle de son retour chez lui.
Au final j'ai juste adoré ce film du début à la fin, très bien joué par ces deux acteurs totalement à fond dans leur rôle, très bien mis en scène, avec de belles musiques et une émotion vraiment très forte. J'ai rarement eu un sourire aussi prononcé lors des trois quart d'un film et les dix dernières minutes c'était "tears-land" sur mon visage ! Je vous conseille donc grandement de foncer voir cette petite perle d'optimisme, qui prouve que même un homme plutôt simple d'esprit (sans lui manquer de respect bien sur) peut arriver à tout avec une grande détermination. Un hymne à la vie !!
Ah et notons aussi l'effort des distributeurs Français de ne pas avoir traduit le titre par un horrible "Eddie l'oiseau" par exemple ils auraient bien pu car on a vu bien pire !