Question : Comment créer une comédie romantique qui ne va pas vous faire sombrer au bout de cinq minutes dans les bras de... Xoaltecuhtli, (qui était, d'après Wikipedia, la divinité du sommeil, de la nuit et des rêves chez les Aztèques) ?............. Réponse : grâce à un ou plusieurs personnages inattendus, iconoclastes, décalés et aux multiples facettes, que l'on ne se lassera pas d'explorer tout au long du film...................................... Ajoutez à cela un humour de situation bienvenu, des dialogues ciselés, et vous avez la délicieuse recette de "Carrie Pilby", un "feel good movie" qui vous entraînera sur les traces d'une jeune surdouée (diplômée de Harvard à 18 ans !), quelque peu perdue et isolée dans cette grande ville ou son seul lien avec son père absent est un de ses vieux amis psy, qu'elle voit régulièrement. Un jour, celui-ci lui soumet une liste de "choses à faire pour être heureuse"... Et c'est là que les ennuis commencent !............................ Car, bien que très avancée intellectuellement, Carrie est loin d'avoir la maturité de ses interlocuteurs... Et c'est justement ce décalage avec le monde des "grandes personnes" (ou prétendues telles) que Susan Johnson, secondée par les deux scénaristes Kara Holden et Dean Craig, a voulu explorer. Le monde des adultes est-il celui de la trahison ? Peut-on se créer son propre modèle, ou doit-on forcément suivre un schéma préétabli ? On saluera la magnifique prestation de l'actrice principale, Bel Powley, qui sait émouvoir, attendrir et faire rire, tout cela en même temps, grâce à son immense regard qui semble manger le monde, et à son visage expressif plus tout à fait enfantin, mais pas mature non plus, exactement ce qu'il fallait pour porter cette jolie histoire initiatique sans prétention... Un bon moment, à déguster lentement.