Les auteurs retrouvent la magie de tout un courant lié à (et issu de ) la Nouvelle vague. On songe à Demy, bien sûr, à travers les jeux du hasard et des coïncidences, l’amour de la province et les (rares) incursions chantées ; quant à la volonté de croiser le drame et la fantaisie (l’accident avec un automobiliste raciste et violent, l’ombre de la maladie planant en mode léger), elle n’est pas sans évoquer Paul Vecchiali avec qui nos auteurs partagent également l’amour des seconds rôles pittoresques. Mais Ducastel et Martineau marquent leur propre empreinte, par un militantisme ouvertement communautariste (Félix est gay et beur) et le désir d’ancrer leur cinéma dans un contexte social.
Félix est attachant (bravo à Sami Bouajila pour sa très belle interprétation). Le film passe vite, néanmoins il est dur de croire à toutes les situations. J'ai failli ne mettre que 2 étoiles et puis je me suis ravisé, car si "Drôle de Félix" n'est pas une franche réussite, ses personnages principaux sont touchants et l'humanisme prôné me plaît beaucoup.
Un joli film, léger dans sa gravité, tendre, plaisant à suivre et surtout l'un des premiers à avoir proposé un personnage homosexuel dont le seul trait de caractère n'était pas d'être homo justement. Bref, un film humain qui aime ses personnages comme ils sont et propose une jolie construction d'une famille de coeur. Le tout est bien évidemment porté par Sami Bouajila, très sobre très bien, et parmi les seconds rôles on remarque Ariane Ascaride bien sûr mais surtout Patachou, très juste et touchante.
Découverte tardive en dvd de ce film qui renouvelle vraiment l'image des gays dans le cinéma français. Par les temps qui courent, c'est plus que réjouissant.