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traversay1
3 538 abonnés
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3,5
Publiée le 14 avril 2024
Dans le classement des meilleurs films mexicains de tous les temps, réalisé en 1992, Les hermanos Del Hierro apparaît à la 15èmr place. Ce western a des accents shakespeariens, pour deux frères qui ont vu leur père assassiné sous leurs yeux d'enfants, et qui ont élevés dans le culte de la vengeance par leur mère. Très stylisé, parfois poétique, le film se démarque surtout par ses transitions brutales dans une spirale de violence que rien ne semble pouvoir arrêter. Pas étonnant que le film d'Ismael Rodriguez, cinéaste mexicain majeur de l'après-guerre, soit devenu un classique car il synthétise beaucoup de traits de la société de son pays, à commencer par le machisme. Les cinéphiles les plus curieux noteront les petits rôles de deux figures incontournables du cinéma mexicain : Pedro Armendáriz et Emilio Fernández.
« Les frères del Hierro » d’Ismael Rodriguez est une curiosité émanant d’un réalisateur mexicain prolifique (plus de 100 films à son actif) qui se signala dans les années 1950 par son cinéma populaire éclectique. Ce western qui n’en n’est pas vraiment un, se démarque par sa violence et son esthétique très soignée qui irradie l’écran d’un noir et blanc contrasté somptueux. Reynaldo (Antonio Aguilar, acteur fétiche d’Ismael Rodriguez) et Martin (Julio Aleman) Del Hierro ont été éduqués par leur mère dans un esprit de vengeance après que leur père a été assassiné sous leurs yeux alors qu’ils chevauchaient tous les trois vers le village voisin. Le scénario écrit par Rodriguez se penche sur le résultat contrasté d’une même éducation reçue par deux frères qui parvenus à l’âge adulte vont devenir rivaux pour conquérir le cœur de la très jeune et séduisante Jacintas Cardenas (Patricia Conde), fille d’un riche éleveur. Les deux hommes bien que de caractères opposés sont irrémédiablement liés par le poison que leur a injecté leur mère (Columba Dominguez). L’impulsivité incontrôlable de Martin les embarque rapidement dans une spirale de violence dont l’issue ne fait d’emblée guère de doute. Un film âpre et sans détour narratif qui ne s’embarrasse pas de faux semblants pour aboutir à une morale que l’on ne peut que partager. Une manière plutôt agréable de découvrir un réalisateur mexicain relativement confidentiel sous nos latitudes.
Film pour le moins étrange surtout pour les spectateurs français. Il est cent pour cent mexicain mais s’apparente à certains films brésiliens que j’ai pu voir dans les années 60. Ce n’est pas un cinéma facile à ressentir et si, comme c’est écrit sur la pochette du DVD, son réalisateur représente l’âme du cinéma mexicain, j’ai eu besoin de tout mon raisonnement pour le comprendre en partie. Tuer ou mourir est le thème central, l’ombre de la mort est constamment présente, la soumission totale des femmes à la tyrannie des hommes nourrissent les différentes séquences. Le destin semble incontournable et le symbolisme saute aux yeux. Le scénario, bien que linéaire, est très décousu et parfois difficile à suivre. La mise en scène originale ne s’embarrasse d’aucune règle. Elle est tantôt belle, tantôt d’un amateurisme naïf avec quelques scènes surréalistes. Une d’entre elles est d’un baroque extravagant, on y voit Reynaldo aider Jacinta à traire une vache, la main de l’homme faisant pression sur celle de la femme qui tient un pis. Cette sorte de road movie mexicain à deux totalement exempt de bonheur, encadrée par une chanson triste et soutenue par la voix d’une veuve inconsolable ne peut plaire à tous.