Ce film apocalyptique, porte une réflexion sur des pratiques cannibales qui évoluent au fil de l'intrigue. Réflexion qui, à la base, n'était pas inintéressante. Hélas, la réalisatrice, Ana Lily Amirpour ne s'est guère foulée la rate en termes de dialogues et de scénario. La réalisatrice a jugé qu'un story-board de 3 lignes suffisait pour constituer une intrigue solide. Et elle a aussi estimé qu'une vingtaine de phrases en tout, prononcées en 1h30, par une vingtaine d'acteurs était un bon équilibre. Et outre, même lorsque très rarement, le nombre de phrases augmente, le schmilblick de la clarté ne s'en trouve pas plus avancé, comme c'est le cas avec l'apparition du personnage du Gourou, incarné par Keenu Reeves, plus atone que jamais. Soit dit en passant, ce n'est pas seulement Reeves qui est atone, Suki Waterhouse, l'actrice principale, si elle n'est pas vilaine, elle ne brille vraiment pas par son talent. Reste Jason Momoa, qui sans briller assure un minimum syndical en termes de justesse de jeu. Non contente de bâcler l'écriture de son film, tant au niveau du scénario, que des dialogues, Ana Lily Amirpour masque sa flemmardise en faisant du remplissage spacio-temporel. Son étirement assommant, car excessif, et systématique, de chaque scène, dénote une roublardise consommée, laquelle interdit toute complaisance. Rien n'est moins pardonnable que la médiocrité, lorsque cette dernière avance grossièrement masquée, en pensant qu'on ne la voit pas. Pouah !