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    Julieta
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    4,1
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    6 abonnés 65 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 mai 2016
    Fini Les Amants Passagers et leurs outrances en chute libre, Almodovar fait table rase pour Julieta, beaucoup plus sage et raisonnable, qui parcourt les souvenirs d’une femme en pleine autopsie. Au départ tranquille, quoiqu’un peu taiseuse, puis soudain terrassée par le souvenir de sa fille qui resurgit à cause (ou grâce ?) de Bea, qu’elle a croisée dans la rue et qui va la pousser à tout plaquer (son départ au Portugal, Lorenzo, leur appart’) pour tout clarifier, tout s’expliquer, à elle aussi bien qu’à Antia, sa fille partie depuis douze ans. Isolée, abattue, elle lui écrit une lettre, et s’expose enfin à cette réalité jamais totalement admise.
    Avec une douceur presque palpable, ce flash-back prend ses marques dans un train, en pleine nuit, en pleine tempête, isolé et avançant malgré tout, pareil au temps qu’essaie de rattraper notre héroïne. Elle est assise et lit un livre ; un homme arrive et tente de lui parler, elle se sent mal à l’aise et quitte le compartiment. Plus loin, dans le wagon-bar, Julieta rencontre Xoan, son futur amour. On a à l’esprit que tous ces éléments se rapportent à Antia, l’inconnue invisible pendant le film entier, mais Almodovar vise bien plus qu’une relation mère-fille « conflictuelle », inqualifiable ; c’est un portrait de femme qu’il présente, dans sa profondeur, ses retors et ses secrets les plus enfouis, de cette passion idéale qui la sauve en même temps qu’elle la piège, de ses regrets, de sa sensibilité, et surtout, de sa culpabilité. Si un thème domine bien tous les autres, c’est la question du coupable, est-il nécessaire pour résoudre ce conflit ?
    La question ne se pose pas directement : les faits sont d’abord relatés avec clarté puis tanguent ensuite discrètement vers le mélodrame, chaque étape du destin de Julieta semblant logique, bien imbriquées les unes à la suite des autres avec légèreté. Ceux qui pensaient renouer avec le sulfureux style Parle avec elle devraient passer leur chemin. C’est en homme très sage, mature et minutieux, qu’Almodovar a écrit son script et élaboré ses plans et ses séquences ; un goût prononcé pour les couleurs vives, la lumière et l’harmonie visuelle : les décors d’intérieurs ont l’élégance de ceux des magazines, et c’est avec volupté que sont filmés les ébat amoureux, caressés par le silence, considérés comme la seule issue aux sourdes souffrances imposées par la vie. Julieta s’y abandonne, avant de tomber dans une impasse, une incertitude permanente, où revient ce souvenir douloureux du suicide de l’inconnu qu’elle avait refusé d’écouter. Elle continue pourtant cette relation, construite prudemment sur de l’amour, puis soudain détruite, certaine, cette fois-ci, d’en être responsable. Inéluctable force de l’histoire, ce sont ces fautes, qui donnent au film son souffle principal, son intérêt.
    Antia reste très secondaire, elle demeure un prétexte pour confronter sa mère à son propre reflet. Tout cela reste de bout en bout mélancolique, jusqu’à parfois provoquer du malaise, et, au terme de cette guerre froide entre deux figures emblématiques, la mère et la fille, c’est sa passion pour les femmes que l’espagnol nous transmet, sa fascination envers leur complexité, leurs failles et leurs forces.
    Tout droit sorti des nouvelles d’Alice Munro (sacrée en 2013), le personnage de Julieta s’extrait de la société (in)volontairement à cause de son état névrotique, se coupe de ses semblables et, par la même occasion, de sa « capacité à vivre ». Seule, on la découvre incapable, en proie au même doute qui la ronge, mais aucunement pathétique. Un réalisme éclatant se dégage de ces situations successives, auxquelles le réalisateur ne prend part qu’en tant qu’observateur, regardant avec distance tout ce chaos, ces agitations, ces transmissions héréditaires, sans les juger, à la manière d’un naturaliste. Pourtant la direction d’acteurs n’en souffre point : ni Emma Suarez ni Adriana Ugarte n’est en roue libre, et leurs intentions de comédiennes se concentrent sur une approche frontale de leur rôle, un jeu qui s’adapte aux émotions, aux états d’âme. Tous les personnages n’en sont que plus clairs, plus lisibles, sans pour autant être vraiment figés dans leur interprétation. Ils sont intéressants dans le rapport qu’ils entretiennent avec la vie, la réalité. « Vous devriez accepter la réalité. Ca vous aiderait. »
    Felipe Dla Serna
    Felipe Dla Serna

    19 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 mai 2016
    Adieu l'Almodovar joyeux, loufoque, novateur, (re)passons à l'Almodovar rempli d'une profonde tristesse et de nostalgie, amertume....(vidé quoi) si j'était lusophone le mot qui viendrait à ma bouche en sortant du ciné serait saudade. Bien exécuté, néanmoins la pléiade de "filles Almodovar" ne sont pas à la hauteur des précédentes. Le sujet de l'absence inexpliquée, si cher au cinéaste, n'est pas ici si bien développée que, par exemple, dans "Volver". Je pense qu'Almodovar décline depuis. Dommage.
    Le film d'Ariane
    Le film d'Ariane

    63 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 mai 2016
    Retour au mélo et au romanesque pour le réalisateur espagnol, grand amoureux des femmes, dont les tourments, les fragilités, la maternité et le courage le fascinent depuis toujours. "Voy a contarte todo" écrit Julieta, la cinquantaine douloureuse, à Antia, sa fille qu'elle n'a pas vue depuis 12 ans. Alors qu'elle s'apprêtait à quitter Madrid avec son amant, elle croise par hasard une ancienne amie d'Antia, qui prétend l'avoir croisée en Italie. Cette nouvelle la terrasse. Elle annule son départ et décide donc de prendre la plume pour lui conter les circonstances de sa naissance et la tragédie de son existence… Ce que j'aime chez les grands cinéastes, c'est reconnaître leur signature dès les premiers plans. Dès l'ouverture, cette blouse rouge vif aux ondulations assez explicites ne laisse aucun doute sur la paternité du film, même si l'ambiance est finalement assez hitchcockienne. La longue séquence du train où Julieta rencontre l'homme de sa vie convoque d'ailleurs quelques souvenirs ("La Mort aux trousses" ou "L'Inconnu du Nord-Express") tout comme la partie située en Galice… lieu du drame qui s'annonce. Les couleurs saturées contrastent magnifiquement avec la noirceur du sujet. Cette superbe (et subtile) mise en scène est au service d'une fable sur la culpabilité et la douleur de la perte (d'après Alice Munro), sans jamais verser dans l'emphase lacrymale. Julieta est incarnée par deux actrices (Emma Suarez puis Adriana Ugarte, intenses) et la façon dont Almodóvar switche de l'une à l'autre est une très belle idée de cinéma, à laquelle j'ai adhéré immédiatement. Contrairement à ce qui a pu être reproché aux grands réalisateurs de la sélection cannoise cette année, Almodóvar, lui, continue d'explorer et se renouvelle sans jamais se départir de ce qui le caractérise avec force : l'anticonformisme, le trouble et la passion. Olé !
    Loic M
    Loic M

    9 abonnés 4 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 2 juillet 2016
    Un Grand film. Sûrement l'un des plus aboutis et des plus beaux d'Almodovar. Un film pur, vrai, haut en couleur! Sensibilité et émotions s'imbriquent et font de Julieta une pure merveille!
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