Les premières notes de Si No Te Vas* résonnent (générique de fin interprété de façon bouleversante par Chavela Vargas)
L'émotion, jusque-là contenue pendant tout le film, peut alors s'exprimer...
Julieta, c'est un película qui laisse des traces, qui sème des petites graines d'émotion que vous embarquez chez vous et qui germeront bien plus tard ; le temps de digérer ce drame qui nous a été proposé.
Les fans d'Almodovar se disent déçus - manque de fantaisie, d'exubérance -, j'ai envie de leur répondre, le monde change, les gens évoluent, Almodovar aussi. Il nous fait découvrir une nouvelle palette de son talent en explorant la douleur d'une mère, d'une fille, avec justesse, sobriété, pudeur.
Peut-on être heureux lorsque l'on est rongé par un secret ?
Peut-on être heureux lorsque son enfant, la chair de sa chair, s'éloigne de vous ?
Julieta trouvera t elle, un jour, le bonheur ?
On ne peut que lui souhaiter et applaudir des deux mains (parce qu'avec les pieds, c'est plus difficile) notre réalisateur ibère préféré.
Julieta, c'est Madrid,
Julieta, c'est le journal intime d'une jeune femme qui découvre la vie, l'amour, la mort,
Julieta, c'est la culpabilité, les non-dits, les regrets,
Julieta, c'est une bande originale remarquable,
Julieta, c'est Emma Suarez et Adirana Ugarte, deux comédiennes pour un même rôle
Julieta, c'est Rossy De Palma en digne héritière de Marie Pierre Casey, dépoussiérant la mesa de la casa « Et c'est tant mieux parce que je ferai pas ça tous les jours... »
Julieta, c'est LA VIE, un peu de notre vie à TOUTES et TOUS.