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71 abonnés
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5,0
Publiée le 10 juin 2016
Deuxième long-métrage de Leos Carax, "Mauvais sang" est une oeuvre unique, somptueuse, inoubliable. C'est un polar, une parabole sur le Sida, une histoire d'amour(s) contrarié(s): Lise aime Alex qui aime Anna qui aime Marc. Amour contrarié donc, et amour moderne, comme le chante si bien Bowie. Bouleversant surtout, tant le romantisme et le lyrisme incandescents du film touchent au sublime. Sa poésie, elle aussi, émerveille: poésie des dialogues, des images, de la bande-son et des ruptures qui s'opèrent entre eux. Tout cela est saisissant. Les acteurs ne le sont pas moins. Ils sont magnifiques et magnifiés par la caméra de Carax qui, tel un peintre, prend le temps de leur donner du relief, de saisir leurs contours. On retient surtout l'imposant Michel Piccoli, la douce Juliette Binoche et le fiévreux Denis Lavant qui joue Alex/Langue Pendue: un être multiple, adulte et enfant, bagarreur et amoureux, qui parle avec le ventre et la bouche. Carax, indispensable auteur du cinéma français, est lui aussi un artiste total, réunissant plusieurs arts en un seul pour nous offrir cette merveille de grâce et de richesse.
Le début jusqu'à la séquence de parachutage sans être transcendant est encourageant, disons qu'il est suffisamment intriguant et doté d'une bonne dose d'énergie pour que l'on regarde ce film avec intérêt. Intérêt intensifié par le fait que le sujet annoncé est le vol d'un virus qui contamine les gens qui font l'amour sans amour, très belle parabole sur le SIDA... Mais le problème c'est que la suite nous montre que le cinéaste Leos Carax n'avait malheureusement pas encore mis ses influences godardiennes de côté, influences qui m'avaient déjà rendu la vision de son premier film "Boy Meets Girl" très difficile, en alignant longuement les scènes bavardes qui n'ont même pas un minimum le mérite, faute de faire avancer l'intrigue, d'au moins approfondir les personnages. On a l'impression que Denis Lavant, Michel Piccoli et Juliette Binoche se contentent de jouer dans le vide. Heureusement que les vingt dernières minutes qui retrouvent la force du début rattrapent un peu le tout mais cela ne fait disparaître en rien la sensation d'ennui et de vide qui a régné entre les deux... Et heureusement que "Les Amants du Pont-Neuf", son film suivant, montrera qu'il a mis Godard de côté pour montrer toute la virtuosité et l'intensité que peut avoir son cinéma...
Pour commencer, il faut dire que "Mauvais sang" est un film absolument génial, un chef-d'oeuvre à la grammaire cinématographique inimitable et bouleversante. Parce que le deuxième film de Leos Carax se vit plus comme une expérience sensitive hors du commun qu'il ne se visionne simplement. A partir d'une idée extraordinaire (un virus qui contamine ceux qui font l'amour sans s'aimer), s'en suit une vague d'émotions, de regards et de mots d'une puissance renversante. Car "Mauvais sang", ce sont à la fois les lèvres humides de Juliette Binoche, le regard mélancolique de Michel Piccoli, la douceur de Julie Delpy et évidemment, au milieu, l'exceptionnel Denis Lavant. Le visage renfrogné, l'esprit rebelle, le boxeur qui frappe dans le vide (façon de lutter contre lui-même), ou encore le ventriloque qui parle plus avec son cœur qu'avec sa bouche, Lavant éblouit par son talent et son implication dans un rôle inoubliable. Enfin, derrière la caméra de ce film à la fois poétique, dynamique et enchaînant les séquences époustouflantes de sensualité et de sensibilité se trouve un cinéaste rare et indispensable, un artiste hanté par l'équilibre des mots et de l'image, et à la recherche de la beauté ultime qui donnerait à son oeuvre toute sa signification. Cette beauté, Carax l'a trouvée. Sublime !
J'avoue que je n'ai regardé que la 1ère 1/2 heure tant elle confirmait mon à priori sur ce film ennuyeux dont la jaquette était déjà inquiétante. Même la présence de Michel Piccoli qui m'a amené vers ce film ne sera qu'une trop maigre consolation. Bref encore du cacaCarax snob à réserver aux fans de Robert Wellson et de son "dernier homme".
mauvais sang est l'un des plus beaux films de leos carax depuis holy motors une reussité du cinéma c'est le cinéma de ses débuts celui des sentiments le film tout entier semble tendre denis lavant et juliette binoche joue très bien une bande de belles acteurs dans un film magnifique
Chaque film de l’inespéré Carax est une symphonie. Une partition risquée et délirante sur laquelle les notes volent dans tous les sens. Il clame amour et humanité. Sa technique est brute et très française. Où sont mes mots ? Où est mon habituel raisonnement drastique ? Je les ai perdus. Ses œuvres, libres de toutes contraintes, mes les ont volé. Les Amants aimaient, les moteurs priaient. Mauvais sang est noir. Mauvais sang est rance, rouge, amère, jaune, décédé, bleu... Mauvais sang est chaud. Mauvais sang est pâle comme la mort. Mauvais sang est une réalité proclamée imaginaire. Comme les années de prison mal digérées par le protagoniste premier, Mauvais sang est un pavé. Un bloc de béton trop gris et trop gros qui nous reste sur l'estomac. Un goût pâteux et amère qui nous stagne dans l'univers buccal. Le film est imparfait mais il est beau...et laid. Ce mutique Leos est un magicien. Ses créations sont perturbantes, presque laborieuses à observer. Mais ce qui en reste après est bien plus fort que le déplaisir occasionné. On se souvient, on sait se souvenir et on se souvient bien. On aspire le sel de nos larmes (celles qui ont été et celles qui auraient pu être), on consomme une joie attendrie, on analyse une vérité utopique et on est effarés devant une jeune fleur à peine née et déjà fanée... On adore se rappeler sa liberté. Non ce n'est pas la complexité d'une morale Kantienne, lourdingue de mots creux et infinis. Ici c'est simple, c'est pur. Sous la chaleur d'une comète mystérieuse se trouve l'une des plus belles courses effectuée. Le ventriloque soliloque, se tape l'estomac douloureux, danse et fait de beaux sauts périlleux. Dans une nuit aux étoiles falsifiées, sur fond de David Bowie, on respire. Et nous aussi, nous voulons courir, nous voulons rire. Carax est un poète de l'après. Il absorbe notre présent et nous confère l'impression de perdre notre temps. Je l'ai haï sur le moment. Puis je n'ai plus su. Maintenant je sais et je lui dis merci.
Avant de faire ma critique je veux juste signaler que les amoureux de la BD comme moi remarqueront avec plaisir le grand auteur Hugo Pratt parmi les acteurs du film (et soi dit en passant il avait vraiment une gueule pour faire du cinéma) sinon maintenant revenant sur le film en question Mauvais sang mon 1er Carax et je le dis de suite ce ne sera pas une 1ère mémorable pour moi. Si durant une bonne demi-heure Mauvais sang ne m'a pas déplu sans pour autant pénétrer dedans à 100% il y a eu une coupure définitive à partir de la scène du parachute un instant ridicule presque risible totalement hors de propos au reste du film. L'idée de cette maladie qui touche ce qui ont des sentiments amoureux était une idée superbe mais Carax finalement l'exploite très peu préférant utiliser un style très esthétique qui n'est pas sans rappeler du Beinex voire les débuts de Besson, un ton parfois pédant s'enfonçant dans de longues scènes sans rythme entre Binoche et Lavant mais ses personnages ne sont pas attachant et nous nous émeuvent jamais. C'est beau par moment mais c'est souvent plus ennuyeux qu'autre chose.
Pour son deuxième film, Léos Carax nous plonge une nouvelle fois dans son univers très particulier. Paradoxalement, ici, le thème principal du film (le vol du virus) est placé au second plan. En effet, quasiment tout le film est basé sur Alex et ses déconvenues en amour ou en amitié. Denis Lavant interprète d'ailleurs ce rôle à merveille, habitant complètement son personnage, quitte à nous mettre la frousse à certain moments ! La BO est en général bien adaptée et ne surcharge pas trop l'ensemble.
Mais il faut quand même avouer que ce film manque un peu de pêche et qu'on s'ennuie ferme à certain moments. A trop vouloir jouer sur l'esthétique, Carax s'emmêle parfois les pinceaux. Quelques mouvements de caméra ou quelques plans inutiles, un montage parfois hasardeux n'aident pas à nous faire rentrer totalement dans son film.
A noter tout de même le petit clin d'oeil de Carax (volontaire ?) concernant une scène sur le Pont-Neuf à Paris, 5 ans avant la sortie des "Amants du Pont-Neuf", avec ce même duo d'acteurs Lavant-Binoche. Un autre film qui malheureusement ne sera pas une grande réussite non plus.
Deux gangsters préparent un coup. Pour le mener à bien, ils engagent le fils de leur troisième complice, décédé. Il tombe aussitôt sous le charme de la jeune compagne d'un de ses collègues. Ce synopsis en rappelle d'autres, et semble promettre un film de gangsters classique. Fidèle à sa réputation, Leos Carax fait à peu près tout l'inverse de ce à quoi on pourrait s'attendre, et cette fois, le résultat est beaucoup plus intéressant que pour "Boy meets Girl". "Mauvais Sang" est romantique en diable (l'idée de la maladie est géniale), et raconte en réalité l'histoire d'un amour impossible : toutes les scènes entre Lavant et Binoche sont marquantes. Mais c'est au final une longue course effrénée de Lavant/Alex dans les rues, de nuit, qui demeure la séquence phare de ce film. Un film d'artiste qui fascine autant qu'il agace.
Second film de Leos Carax, toujours porté par Denis Lavant. Le film nous raconte un braquage (ou plutôt sa préparation) dans lequel s'implique Alex, interprété par Lavant, qui fini par tombé amoureux d'Anna, la maîtresse d'un des deux braqueurs. Nous offrant un drame magnifique, porté par Denis Lavant et Juliette Binoche, le film réussi à nous plonger dans cette histoire jusqu’à la fin tragique. Superbement réalisé, le film nous montre une vraie évolution du travail de Carax. Les décors, notamment, nous plonge dans une atmosphère comparable à celle de "Boy Meets Girl" grâce à des effets de noir et blanc. de plus, ceux-ci nous donne une impression d'irréalisme de par leur coté carton pâte. Niveau casting, en plus de Binoche et Lavant (prémisse des "Amants du Pont Neuf" ?), le duo Piccoli-Meyer montre une réelle cohésion, permettant une opposition de taille au jeu de Lavant. Au final, le film se présente comme un drame des plus réussi, confirmant le talent de Carax et de Lavant.
Leos Carax nous prouve avec MAUVAIS SANG qu’il sait manier sa caméra pour développer autour de ses personnages un univers visuel plein de curiosité. Les idées de mise en scène se suivent à une cadence impressionnante, sortant d’inspirations cinématographiques très variés, depuis les jeux d’ombres dignes de vieux films noirs muets aux longs dialogues emplis d’un inénarrable lyrisme en passant par les courses à moto en accéléré. Le tout nous plonge dans une histoire onirique mais dont le scénario basique n’a d’intérêt que la justification de ces excès créatifs tout au long d’une narration au rythme on-ne-plus inégal. Trop de bonnes idées auraient-elles tuer l’idée initiale de Carax car, au final, j’en vient parfois à me demander ce que le film veut raconter.
Leos Carax ne fait pas comme les autres et on l'aime (ou on le déteste) pour ça. Cinéaste hors-normes, il filme avec "Mauvais sang" l'histoire d'un homme qui court à sa perte, fasciné par une femme mystérieuse et sensible alors que Paris souffre de canicule et d'épidémie. La mise en scène ne peut laisser indifférent et se veut marquante dans un style bien particulier, souvent déroutant mais toujours fascinant. On a beau y réfléchir, on ne peut expliquer ce que l'on aime même si Denis Lavant est impressionnant en jeune homme à fleur de peau et que le sujet avait matière à faire un scénario génial ce dont le réalisateur semble se moquer préférant les images parler et laisser la poésie opérer, atteignant des sommets quand Lavant se lance dans une course effrénée dans la rue vide sur "Modern Love" de David Bowie.