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    Mauvais sang
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    3,8
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    60 critiques spectateurs

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    Tumtumtree
    Tumtumtree

    153 abonnés 513 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 décembre 2016
    "Mauvais sang" est un très grand film, qui incarne parfaitement son époque (dominée par le Postmodernisme) et qui marque une étape dans la carrière d'un cinéaste majeur. Le début n'aurait certainement pas été renié par Jean-Luc Godard, tant on y retrouve la même esthétique et le même jeu d'acteurs. On pense également parfois à Robert Bresson. Puis le style Carax s'impose avec son esthétisation affirmée et ses dialogues sophistiqués. Piccoli, Binoche et Lavant sont merveilleux. Denis Lavant se démarquant particulièrement. La télévision rendrait mal la puissance formelle de cette œuvre. Le voir au cinéma, dans une salle qui réagit aux facéties des comédiens, est une expérience à ne pas manquer.
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 135 abonnés 4 234 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 10 décembre 2016
    Je poursuis mes investigations dans le cinéma de Leos Carax, réalisateur semble-t-il porté aux nues par beaucoup, mais dont je trouve, malheureusement, qu’il gâche bien trop son talent sous des prétentions auteurisantes parfois risibles.
    Mauvais sang séduit plutôt dans sa première partie. Si le rythme lent (et qui devient très lent sur 2 heures), les dialogues débités de façon trop artificielle (mais pour faire auteurisant justement !), et le jeu des acteurs forcés pourra agacer, néanmoins Carax arrive à donner un style à son film, c’est indéniable. Comme pour Boy meets Girl, je ne peux pas nier le talent du réalisateur pour s’emparer de ses décors, créer des ambiances singulières avec une mise en scène audacieuse, un peu trop « tiquée » d’effets de style aux prétentions expérimentales manifestes, mais tout de même très imaginatives et souvent pertinentes. Le visuel est d’ailleurs, avec le sonore, ce qui sauve ce Mauvais sang, puisque si l’image est très belle (cependant les couleurs froides pour rendre l’atmosphère caniculaire c’est un peu contradictoire), la bande son est magnifique, et c’est l’atout maître de ce film, laquelle évite aussi parfois l’assoupissement du spectateur !
    Car oui, Mauvais sang a sinon des défauts certains. Le scénario est très mal dégrossi. Sorte de mélange des genres que nous propose Carax, on ne s’y retrouve malheureusement pas. Le début est bon, le réalisateur pose les enjeux, et puis ensuite ça s’enlise, mais vraiment pendant beaucoup trop longtemps, jusqu’à la fin. C’est mou, on s’éloigne tellement de l’intrigue policière que dès qu’on y revient on a le sentiment d’assister à un autre film, la soi-disant mention du SIDA est tellement ténue qu’elle n’a pas d’intérêt, et alors la romance n’a rien de substantiel à proposer. On s’en désintéresse très vite, même si épisodiquement le réalisateur par la force de sa mise en scène parvient à transmettre quelques sentiments.
    Le casting est bon sur le papier, mais Carax ne sait pas écrire ses personnages. Parfois en léger surjeu, les acteurs sont surtout dotés de personnages lourds, empesés, peu passionnants, particulièrement Juliette Binoche, sorte d’autiste mutique au début, et Denis Lavant, dont la versatilité est telle qu’il en perd toute consistance. Reste Michel Piccoli, très correct et sobre dans son rôle, une Julie Delpy charmante mais sans grand relief puisqu’elle apparaît peu, et quelques seconds rôles parfois sympathiques, Carroll Brooks livrant par exemple une belle prestation, mais mal intégrée au film.
    Finalement, comme dans Boy meets Girl, Carax parvient à tirer des moments de grâce de son film, car il a un talent manifeste de plasticien. Il a le sens de l’image, c’est un fait. Mais alors, c’est un narrateur très maladroit, et décidément peu à l’aise pour l’écriture. Mon esprit retiendra quelques scènes mémorables, mais pas davantage. 2.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 4 septembre 2016
    Leos Carax nous livre quelques moments de grâce dans un ensemble qui manque de chair et d'agilité. On s'ennuie (beaucoup) dans les scènes "d'action", qui ont mal vieilli. Mais la mise en scène est visuellement belle.
    maxime ...
    maxime ...

    204 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 septembre 2017
    Vu Boy Meets Girl il y'a peu et ne l'ayant pas complètement apprécié je me décide de voir pour la première fois Mauvais Sang considéré par beaucoup comme étant le film culte et générationnel de Léos Carrax. Je connaissais certains passages comme la merveilleuse course d'Alex ( le toujours brillant Dennis Lavant ) sur la musique tout aussi prodigieuse de David Bowie ou bien encore cette séquence venue de l'au-delà avec toujours ce même protagoniste lors de son " combat " contre la voiture qu'il soulève sans trop d'effort. J'étais donc mis au fait quand l'étrangeté du film et pourtant je suis malgré tout assez chamboulé par la tournure de ce long métrage, déstabilisant sur maintes et maintes points ... Les acteurs sont dans une tessiture extrêmement poussé, le texte leurs donnent des ailes et touche juste. La mise en scène de Carrax est une nouvelle fois très inventive, il à sa marque, il l’exploite. Mauvais Sang est dans son genre un film culte, c'est indéniable, une création plutôt rare et au parti pris accrocheur mais comme pour sa précédente et première oeuvre je ne suis toujours pas épris.
    selenie
    selenie

    5 577 abonnés 6 047 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 18 août 2015
    Un film culte connu comme étant un des premiers films à parler du SIDA mais ici le virus reste un prétexte, sur le fond on s'en fout royalement. S'il le film peut être vu comme un poème lyrique et désenchanté il est aussi un poème destructuré, sans règles établies qui ne racontent finalement rien d'intéressant, on s'ennuie. Carax offre souvent un effet de style plus qu'un réelle recherche de profondeur. Un film surestimé car depuis trop longtemps reposant sur la thématique du SIDA, ce qui est sans aucun doute un peu boursouflé de ce côté.
    Extremagic
    Extremagic

    54 abonnés 484 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 mai 2015
    Sans que le film ne me transcende je dirais qu'il y a ces instants de pure poésie, ces moments où il part dans des envolées lyriques un peu sorties de nulle part par moments mais c'est vraiment beau. Après il y a tout ce travail sur les couleurs, le gris et le rouge. Non vraiment il y a vraiment de très belles choses mais ce sont d'avantage quelques scènes précises qui m'ont marquée : Lavant qui se met à courir de manière totalement désarticulée, ou quand il essaie de consoler Binoche en lui faisant des tours de passe-passe, c'est simple et beau. Le film en lui-même je pense que je vais l'oublier, son intrigue et toutes ces choses mais vraiment pour ces quelques scènes d'une beauté rare il mérite largement le détour.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 2 décembre 2014
    Mauvais Sang peut se résumer à de la poésie filmée, avant même de se résumer à un film. Le titre qui fait explicitement référence à un recueil indispensable de la poésie française, Une Saison en enfer de Rimbaud, évoque également le virus du Sida, virus qui affecte « les gens qui font l’amour sans faire l’amour ». Leos Carax signe un film très ambitieux aux cadrages étranges –à la limite de l’expérimentation visuelle- aux dialogues parfois énigmatiques prononcés par les acteurs d’une manière très peu naturelle. Le film ne serait rien par ailleurs sans la présence de Juliette Binoche et Julie Delpy, toutes deux d’une beauté et d’un charme rare. On sent toute la passion du visage féminin chez un Carax dispersé entre une histoire d’amour impossible et platonique, poétique, et un film de hold-up déconstruit qui tourne mal. La B.O est tout simplement magnifique. Tout cela fait de Mauvais Sang un film majeur, qui, sans être un chef d’œuvre, reste un film important pour l’histoire du cinéma.
    Kloden
    Kloden

    115 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 décembre 2014
    Avant toute autre chose, il faut je crois signaler combien Mauvais Sang, avant tout grand succès générationnel d'un jeune cinéaste qui criait à nouveau tout ce que son âme n'arrivait plus à contenir, remet en lumière la pauvreté artistique de ce qui satisfait l'actuelle majeure partie du jeune public français. A t-on aujourd'hui cédé à la morosité ambiante, aux matraquages commerciaux constants, à un certain formatage des esprits, ou bien est-ce Leos Carax qui parvient si bien à déverser son incontinence dans Mauvais Sang, idéalisant l'image d'une jeunesse qui rêverait de tout vivre, tout explorer. Au moins, voilà la preuve de la facilité de l'univers expressionniste de Carax à imprégner la rétine et les sentiments. Il faut dire que le cinéaste se donne les moyens, utilisant chaque élément visuel, sonore, chaque idée chaque moment comme autant d'éléments filmiques, générant une poésie des mots et des images aux sommets vertigineux. Dommage que l'étrangeté de son anti-naturalisme ne soit pas accompagné qu'un petit quelque chose de plus lorsque l'intensité retombe, conduisant à quelques temps faibles pas aidés par une certaine redondance vis à vis de Boy Meets Girl - pas étonnant, celui-ci faisant également partie d'un triptyque complété par Les amants du Pont-Neuf. Bien que cela n'empêche pas Mauvais Sang de demeurer très souvent une oeuvre extrêmement inspirante, qui fait croire comme peu d'autres aux possibilités d'envoûtement du cinéma, j'en attendais encore un peu plus.
    ferdinand75
    ferdinand75

    474 abonnés 3 673 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 septembre 2014
    Un film fulgurant, d’une beauté et d’une élégance à couper le souffle. Le meilleur film de Carax. Tout y est, et tout d’abord, paradoxalement, un bon scénario, original, intéressant qui donne du corps au film et permet au talent artistique et pictural de Carax de s’appuyer sur quelque chose de solide. En effet le principe de cette maladie soudaine, de cette épidémie, qui rappelle un peu l’arrivée du SIDA, mais qui finalement se propage chez ceux qui ne rendent pas l’amour qu’ils reçoivent, qui ne donnent pas d’amour sincère, est plausible. Sur ce thème Carax rebondit intelligemment et nous offre une œuvre d’une beauté saisissante et époustouflante. Des scènes cultes que l’on peut voir et revoir : la course effrénée de Denis Lavant sur une musique de David Bowie, un des plus beaux plan séquence de l’histoire du cinéma , la bagarre entre Piccoli et Lavant tous deux torses nus, en lutte greco -romaine stylisée, le saut en parachute de Binoche, avec Reggiani si émouvant en pilote d’avion,. Les plans en Noir et blanc de Binoche , clin d’œil au cinéma de Murnau ou de Pabst, et hommage à la sublime Louise Brooks du Loulou de Pabst .Carax nous indique bien sa filiation avec le cinéma expressionniste allemand .La chanson « Parce que » de Aznavour, chanté à capella par le trio à l’arrière d’une décapotable. C’est beau, c’est nostalgique et le texte Aznavour est magnifié… « je ne me souciais ni des dieux, ni des hommes, je suis prête à mourir un jour, et la vie n’est plus rien sans l’amour qu’elle transforme » . Et puis le décor baroque de cette boutique Boucherie Chevaline, et de la rue qui fait face. Une vraie peinture d’art abstrait, des plans en contre- plongée, des couleurs vives et chatoyantes ; chaque plan est une œuvre d’art Un plan cadré sur un miroir qui réfléchit l’étage supérieur, avec 3 niveaux de profondeur, rappelle les « Menines » de Velazquez . C’est de l’art absolu. Les dialogues même sont jouissifs : « Tu crois qu’il existe le moment qui va vite, qui dure toujours », ou encore « un jour tu comprendras, un ou deux jours peut-être ». Piccoli tient là un de ses plus beaux rôles, il est touchant, sobre, profond, humain, à la fois paternel et sensible, très bien dirigé. Bien sûr le couple Lavant / Binoche est électrique et les deux sont au summum (magnifique plan fixe de 4 mn sur le visage de Binoche qui récite sa tirade pleine de grâce.). Julie Delpy est pleine de légèreté, diaphane, en amoureuse romantique, puis enfourchant sa motocyclette, on pense au livre de Mandiargues. Et le plan final de Binoche qui prend son envol dans les airs, décollant du terrain d’aviation, est complètement onirique et féerique. Tout y est. Une œuvre majeure du cinéma français, Probablement la plus aboutie, la plus poétique, la plus belle , la plus « révolutionnaire » depuis la nouvelle vague des années 60.
    John M.
    John M.

    1 abonné 86 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 septembre 2014
    De la difficulté de noter ce genre de film. Qu'est ce qui fait que je ne classerais pas mauvais sang parmi les chef-d’œuvres, peut être le fait que je ne suis pas absolument prêt pour ce genre de film aussi radical.
    Parce que mauvais sang demande énormément au spectateur. Pourtant, chaque plan est incroyablement beau, chaque personnage incroyablement dessiner, avec des angles saillants et un relief incroyable. Et puis Denis Lavant et sa gueule! Au final, ce qui me dérange,je crois que ça reste les dialogues et les échanges entre les personnages. Comme chez Godart, même s'ils font mouche, me paraisse trop écrit et trop récité. Mais bon, c'est comme ça. Alors tant pis.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    234 abonnés 1 602 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 janvier 2015
    Après Boy Meets Girl (son premier long-métrage), Leos Carax confirmait son originalité et son talent avec ce film unique, situé au carrefour improbable d'influences diverses : Rimbaud (dans le titre et dans quelques dialogues), Cocteau (qui "n'est pas mort"), Hergé et son Étoile mystérieuse, Hugo Pratt (qui tient dans le film un petit rôle de gorille), David Bowie et son Modern Love (pour une formidable course folle), Prokofiev et son lyrisme classique, Chaplin pour les références au muet et au burlesque, Godard pour la liberté de ton, le film noir pour ses gangsters, ses femmes inaccessibles, ses mauvais destins... Avec tout cela, Carax brode une fiction à sa façon, erratique et poétique, à la fois irréaliste et inscrite dans son temps (via l'évocation du sida, dont il propose toutefois une interprétation critiquable...). Il joue au jeu de la vie et de la mort, de l'amour et du désir, en ouvrant le champ d'un nouveau romantisme noir et en faisant preuve d'une nouvelle inspiration esthétique : mise en scène singulièrement chorégraphiée, cadrages très graphiques et parfois renversants, multiples variations de lumières et de focales, utilisation de couleurs récurrentes (le rouge et le bleu dans des décors noirs et gris décadents)... Il y a peut-être trop d'artifices stylistiques, un certain maniérisme visuel et verbal qui a tendance à anesthésier l'émotion. Mais une telle créativité laisse assez admiratif, d'autant qu'elle est encore "canalisée". On peut largement préférer ce Leos Carax "première période" (dans une filmo qui va jusqu'aux Amants du pont Neuf, son film suivant) au Leos Carx d'après, plus ou moins égaré dans des trips confus voire abscons (Pola X, Holy Motors).
    Critik D
    Critik D

    145 abonnés 1 103 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 16 septembre 2014
    Je découvre vraiment Leos Carax et pour l'instant j'apprécie beaucoup ce qu'il réalise. J'avoue avoir préféré ce dernier à "Holly Motors" mais seulement parce que j'ai mieux compris "Mauvais sang" et avec plus de facilité. Leos Carax est toujours énigmatique avec ses personnages mais on en apprend sur eux au fur et à mesure que l'histoire se déroule devant nos yeux. Avec un jeu, une mise en scène et une réalisation des plus imprévisible et un tantinet cachotière.On est donc plongé dans l'histoire d'Alex qui rejoue malgré lui et son refus l'histoire de son père. Pensant s'intégrer pour se donner les moyens de se sortir de son passé. Il est cependant toujours rattrapé par ce dernier. Amoureux éperdu de Lise, il va pourtant la quitté pour son rêve de vie meilleure. Il rencontre alors Anna, pour qui son amour se révèlera sans réciprocité... Les décors du film sont tout aussi particulier que l'univers pour lequel ils ont été construit. Denis Lavant est très convaincant et son jeu m'a vraiment conquise. Juliette Binoche est magnifique, une vraie poupée de cire, démontrant une sensibilité sans pareille et qui pourtant faire preuve d'une force insoupçonnée. Vraiment un très beau film que je vous recommande, en revanche suivez bien sinon vous risquez de décrocher assez vite. Pour ma part je vais continuer à m'intéresser à la filmographie de Leos Carax.
    MC4815162342
    MC4815162342

    372 abonnés 1 489 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 septembre 2014
    Ah lala, je me suis encore fait avoir, comme je l'ai été la première fois avec Holy Motors et avec quelques films de Lynch, j'ai cherché la logique de l'univers, grosse erreur, du coup je n'ai pas accroché à 100%, avec Carax il ne faut jamais trop réfléchir, ça brouille totalement le visionnage, il faut se laisser porter par l'histoire, par la relation unique entre les personnages, mais faut croire que pour ce genre de film il faut que je me conditionne.
    Mais bon à part ça je reconnais évidement une prouesse technique de la part d'un Leos Carax de seulement 26 ans, c'est avec ce "Chef d'oeuvre" qu'il se fait reconnaître, enfin en grande partie, c'est plus tard qu'il sera vraiment reconnu, mais à 26 ans sortir un film aussi bien construit et réellement original, il faut en avoir, c'est d'ailleurs pour cela qu'un peu au dessus j'ai écrit chef d'oeuvre entre guillemet, car il est reconnu comme tel, comme LE chef d'oeuvre de Carax, même si je ne suis pas d'accord et que je n'ai pas réussi à entrer dedans à fond je dois reconnaître comme tout le monde je pense qu'il est spécial et unique en son genre.
    Et puis en lisant le résumé: "Sous l'accablante chaleur dégagée par la comète de Halley, la population parisienne est frappée par un virus tuant ceux qui font l'amour sans s'aimer. Dès lors, deux bandes rivales vont se disputer le germe de ce virus qui devrait permettre de créer un vaccin et sauver la population."
    Je ne m'attendais absolument pas à ça, mais absolument pas, au final toute cette histoire de virus n'est qu'un prétexte pour nous livrer une histoire d'amour hors du commun, pour cela Carax reprend de toute évidence son fidèle Denis Lavant qui propose une prestation de dingue, le plan séquence où il court est assez intense et lui qui n'est pas très sportif chez Carax il se surpasse toujours, c'est ça qui est intéressant avec Leos, c'est qu'il repousse toujours les limites de ses acteurs, comme ce saut en parachute où Denis doit descendre le long de la corde, d'ailleurs à ce moment on retrouve un des plus beaux moments du film, la scène où on voit de haut Binoche évanouie dans les bras de Lavant sous le parachute planer au dessus d'un superbe paysage, enfin c'est un peu dur à décrire mais logiquement ceux qui l'ont vu devraient comprendre, donc oui Juliette Binoche est également de la partie, elle qui à l'époque n'était pas spécialement très connue, enfin je crois.
    Bref, leur relation est belle et quelques fois drôle grâce à Denis, d'ailleurs j'ai beaucoup aimé la scène de la pomme, une relation onirique très bien construite et mise en scène avec grand talent, le montage, la musique, la réalisation, tout est unique, du vrai boulot, un boulot d'artiste et surtout de rêveur, pas mon Carax préféré du au faite que je ne sois pas entré à 100% dedans mais il mérite le détour et je le reverrais surement un jour.
    Zbrah
    Zbrah

    35 abonnés 365 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 10 septembre 2014
    Après l’indéfinissable trace laissée par le curieux « Holy Motors », je ne pouvais ignorer le reste de la filmographie de Leos Carax. Avec « Mauvais sang », l’un de ses films les plus reconnus et appréciés, le bilan est plus définitif. Je n’ai pas aimé. L’intrigue en elle-même, écrite par le réalisateur impliqué, ne passionne pas. L’idée de base, celle de ce mystérieux virus, métaphore poétique du sida, est une belle trouvaille. Elle se trouve cependant trop peu exploitée. Elle ne sert que peu l’histoire, elle n’est que prétexte expliquant le coup dans lequel le héros est impliqué. En fait, Alex ne semble pas amoureux de la rayonnante Lise –magnifique Julie Delpy-, pourtant à aucun moment il ne s’inquiète de son manque de sentiments lors de leurs rapports. Il y a aussi Thomas qui semble bien avoir contracté le virus, il en a en tout cas les premiers symptômes (il commence à perdre la vue). Alors pourquoi Lise n’est-elle pas aussi atteinte ? Il est pourtant bien dit que les deux partenaires sont touchés ?! De plus, peu de scènes semblent essentielles à l’histoire. Le cœur du film présente de nombreux passages permettant d’approfondir les personnages. Ce qui aurait pu être dit en trente minutes l’est en une heure. Ainsi, les échanges nocturnes d’Alex et Anna sont sans saveur à cause de leur vacuité. Les dialogues... le point qui fâche. Ce n’est pas leur écriture qui m’a gênée, puisque les répliques dégagent une poésie incroyable. Ce qui est plus embêtant, c’est que la façon qu’ont les acteurs de les réciter est horrible. Anna et Alex parlent d’une voix amorphe et monotone. De ce fait, les dialogues perdent de leur naturel. On dirait que les deux héros sont sur le point d’en finir avec la vie à chaque instant. Les instants d’émotion sont du coup ratés. Ce reproche peut aussi être attribué au scénario. Alors que dans « Holy Motors » Carax se plaisait à perdre son spectateur dans l’abondance de folie, il appliquait en 1986 le procédé inverse. L’intrigue est conventionnelle et ses personnages simples. Alex vit dans un monde sans folie, où tout le monde y est effacé, lui y compris. Impossible de le regarder sans le comparer à l’étrange complexité de « Holy Motors » où tout est déluré et terre-à-terre à la fois. Je n’ai vu aucun second degré de lecture dans « Mauvais sang », aucune raison apparente d’expliquer tant de lenteur et de tiédeur. Mais Leos Carax étant un réalisateur de talent, son film présente aussi des aspects qui envoient du rêve. La qualité d’écriture des répliques (mais ça je l’ai déjà dit), la performance de Denis Lavant, sa façon pudique de filmer l’amour et les sentiments presque avec détachement, le choix d’accompagner l’un des meilleurs moments (celui qui fonctionne le mieux, et aussi l’un des plus rythmés : la course d’Alex dans les rues parisiennes) d’une chanson de David Bowie, la façon dont il a mis en scène la scène où Alex aperçoit Anna pour la première fois... Pour généraliser, la force de ce film de Carax, c’est la vision de l’homme, la façon dont il couche sur pellicule ses rêves. Même s’il dégage une poésie incroyable, il manque à « Mauvais sang » la folie et le dynamisme que l’on retrouvera quelques années plus tard chez le cinéaste. Bon, une chose dont je suis sûre : ce n’est pas aux anti-films français qu’il faudra conseiller ce film.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    366 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 septembre 2014
    Deuxième film du jeune réalisateur français Leos Carax en 1986, il a 26 ans, et va déjà se révéler comme un cinéaste à part entière, "Mauvais Sang" est une œuvre particulièrement incroyable dans le sens où le rapport à l'image est sans pareil.

    On ressent délicatement cette poésie visuelle et narrative, car ce film est avant tout extrêmement sensitif, de part sa photographie magnifique, sa musique à différents tons et l'univers propre au réalisateur. Carax fait également preuve d'un sens de la mise en scène d'une intransigeance frôlant la perfection, que ça soit pour la folie gesticulante de Denis Lavant ou la beauté quasi sacralisée de Juliette Binoche, des plans reviennent en mémoire, notamment la bagarre avec Piccoli, les courses effrénées de Lavant ou ce final incroyable.
    La caméra se montre imprévisible, elle peut devenir incontrôlable d'une minute à l'autre, et ce qui m'a vraiment plu c'est cette approche plastique, du fait de jouer avec les couleurs et la matière, de littéralement modeler l'image, la technique et l'esthétisme sont tellement poussés à de nombreux moments, cette façon de proposer et de mettre en œuvre une telle singularité cinématographique avec tant d'audace pour un si jeune âge, que ça tient presque du génie.
    Le scénario lui est totalement surréaliste, une histoire d'amour impossible sous fond de tentative de vol de l'antidote d'un virus étrange qui affecte les couples faisant l'amour sans s'aimer, peut être une sorte d'allégorie du VIH, mais ce qui importe c'est vraiment cette sensibilité, ces silences, ces soupirs, ces dialogues alambiqués, les acteurs sont au service de l'univers unique de Carax, on est limite dans un comic-book sombre et très créatif.

    "Mauvais Sang" est sans nul doute un long métrage trop sous-estimé dans l'histoire du cinéma français, tout comme son réalisateur, Leos Carax fait preuve d'une maîtrise pleine de maturité pour son jeune âge, un talent hors norme, marchant sur les traces des plus belles heures de Godard. Un film majeur !
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