Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
JeffPage
39 abonnés
534 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 6 juillet 2012
Second film de Leos Carax, toujours porté par Denis Lavant. Le film nous raconte un braquage (ou plutôt sa préparation) dans lequel s'implique Alex, interprété par Lavant, qui fini par tombé amoureux d'Anna, la maîtresse d'un des deux braqueurs. Nous offrant un drame magnifique, porté par Denis Lavant et Juliette Binoche, le film réussi à nous plonger dans cette histoire jusqu’à la fin tragique. Superbement réalisé, le film nous montre une vraie évolution du travail de Carax. Les décors, notamment, nous plonge dans une atmosphère comparable à celle de "Boy Meets Girl" grâce à des effets de noir et blanc. de plus, ceux-ci nous donne une impression d'irréalisme de par leur coté carton pâte. Niveau casting, en plus de Binoche et Lavant (prémisse des "Amants du Pont Neuf" ?), le duo Piccoli-Meyer montre une réelle cohésion, permettant une opposition de taille au jeu de Lavant. Au final, le film se présente comme un drame des plus réussi, confirmant le talent de Carax et de Lavant.
Pour son deuxième film, Léos Carax nous plonge une nouvelle fois dans son univers très particulier. Paradoxalement, ici, le thème principal du film (le vol du virus) est placé au second plan. En effet, quasiment tout le film est basé sur Alex et ses déconvenues en amour ou en amitié. Denis Lavant interprète d'ailleurs ce rôle à merveille, habitant complètement son personnage, quitte à nous mettre la frousse à certain moments ! La BO est en général bien adaptée et ne surcharge pas trop l'ensemble.
Mais il faut quand même avouer que ce film manque un peu de pêche et qu'on s'ennuie ferme à certain moments. A trop vouloir jouer sur l'esthétique, Carax s'emmêle parfois les pinceaux. Quelques mouvements de caméra ou quelques plans inutiles, un montage parfois hasardeux n'aident pas à nous faire rentrer totalement dans son film.
A noter tout de même le petit clin d'oeil de Carax (volontaire ?) concernant une scène sur le Pont-Neuf à Paris, 5 ans avant la sortie des "Amants du Pont-Neuf", avec ce même duo d'acteurs Lavant-Binoche. Un autre film qui malheureusement ne sera pas une grande réussite non plus.
Film très particulier qui je pense a du mal à se laisser apprécier dès la première fois. La réalisation nous pousse à écouter autant qu'à regarder, les dialogues s'épuisent souvent dans un souffle et font de chaque protagoniste un sujet à part entière. Juliette Binoche est superbe et son jeu très juste.
Film culte des années 80, Mauvais sang se vit comme un poème visuel pop, mélancolique et complexe multipliant les hommages au cinéma lui-même. Cette histoire d'amour sur fond de polar à la mise en scène ultra-sophistiquée est portée par des superbes Denis Lavant, Juliette Binoche et Michel Piccoli. Plusieurs séquences – dont celle de la course solitaire du personnage principal sur fond du Modern love de David Bowie – sont remarquables. Comme hors du temps, un étrange mélange de drame et de science-fiction mâtiné même de (quelques) scènes d'inspiration burlesque.
4 541 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
1,0
Publiée le 25 avril 2021
Dans l'ensemble il s'agit d'un film typique d'art. Il y a des idées visuelles intéressantes qui sont regroupées avec beaucoup de bavardages intellectuels afin que vous puissiez l'étiqueter comme cinéma post-moderne pour vous paraître plus intelligent que vous ne l'êtes. En fait un certain nombre d'idées visuelles sont beaucoup plus intéressantes que le film lui même donc ce n'est pas seulement les dialogues qui gâche cette soupe d'art et essai. Et c'est pour cela que je n'hésiterai pas à qualifier ce film d'auteur prétentieux car la plupart des images sont tout simplement auto-conscientes. Elles sont cadrées intelligemment pour l'amour de l'art ou appelez ça du cinéma expérimental si vous voulez mais moi je dis que c'est tout simplement ennuyeux. Il y a des situations et des répliques pseudo-poétiques du style Godard et un grand vide insondable autour. Pourquoi donc la comète de Halley s'attaquerait-elle a la population parisienne qui seraient frappée par un virus ca n'a aucun sens. La prochaine fois j'essaierai le Plan 9 d'Ed Wood au moins je rirai pas pour oublier à quel point je me suis ennuyé en regardant Mauvais sang...
Un véritable OVNI dans le cinéma français. Chef d'oeuvre d'émotion, la preuve même que le cinéma est art. Binoche sensationnelle, Lavant émouvant... tout est parfait...
Sans que le film ne me transcende je dirais qu'il y a ces instants de pure poésie, ces moments où il part dans des envolées lyriques un peu sorties de nulle part par moments mais c'est vraiment beau. Après il y a tout ce travail sur les couleurs, le gris et le rouge. Non vraiment il y a vraiment de très belles choses mais ce sont d'avantage quelques scènes précises qui m'ont marquée : Lavant qui se met à courir de manière totalement désarticulée, ou quand il essaie de consoler Binoche en lui faisant des tours de passe-passe, c'est simple et beau. Le film en lui-même je pense que je vais l'oublier, son intrigue et toutes ces choses mais vraiment pour ces quelques scènes d'une beauté rare il mérite largement le détour.
De la difficulté de noter ce genre de film. Qu'est ce qui fait que je ne classerais pas mauvais sang parmi les chef-d’œuvres, peut être le fait que je ne suis pas absolument prêt pour ce genre de film aussi radical. Parce que mauvais sang demande énormément au spectateur. Pourtant, chaque plan est incroyablement beau, chaque personnage incroyablement dessiner, avec des angles saillants et un relief incroyable. Et puis Denis Lavant et sa gueule! Au final, ce qui me dérange,je crois que ça reste les dialogues et les échanges entre les personnages. Comme chez Godart, même s'ils font mouche, me paraisse trop écrit et trop récité. Mais bon, c'est comme ça. Alors tant pis.
Ayant découvert Leos Carax avec Holy Motors, que j’avais adoré, c’est avec une certaine excitation que j’ai regardé Mauvais sang, une œuvre réputée culte du réalisateur avec des acteurs que j’apprécie et un pitch très alléchant : un virus arrivé sur terre tue tous les couples qui font l’amour sans s’aimer. Énorme déception à l’arrivée. Tout d’abord, ce concept déjanté n’est absolument pas exploité ; il est simplement balayé en une phrase par Michel Piccoli. A la place l’histoire, très brouillonne, suit le parcours de quatre gangsters qui veulent voler le vaccin contre la maladie et se concentre essentiellement sur le triangle amoureux platonique formé par les personnages de Michel Piccoli, Denis Lavant et Juliette Binoche. Il y a beaucoup de dialogues et de monologues interminables sur l’amour et le sens de la vie … tout du moins il m’a semblé car la plupart sont inaudibles, murmurés les yeux dans le vague ou marmonnés la clope au bec. Mais bon, il parait que certains sont pompés sur Céline donc c’est merveilleux. Pour relever le tout, beaucoup de scènes qui n’ont rien à voir avec le propos viennent s’intercaler, histoire d’ajouter encore un peu plus à la confusion générale. En fait on ne sait pas vraiment ce qui intéresse Leos Carax, à part mettre en avant son propre style. Il est vrai que côté esthétique Mauvais sang a du chien, que ce soit au niveau des décors aux tons bleu-gris, des cadrages soignés, ou même de l’utilisation de la musique. Le film contient ainsi de très beaux plans, comme ce travelling sur Denis Lavant en train de courir dans la rue sur fond de David Bowie. Et il y a un côté « what the fuck » permanant qui témoigne d’une grande liberté de ton. Mais l’ennui –c’est bien le cas de le dire– c’est que ce côté WTF n’a pas la dimension ludique que peut avoir Holy Motors, par exemple, donc il tourne à vide. L’ambiance est lourde, il y a trop de longueurs. Carax ne fait aucun effort pour accrocher l’attention du spectateur, trop occupé à se regarder filmer. Au final les deux heures de Mauvais sang m’ont semblé très longues. J’ai dû passer à côté, la prochaine fois je réessaierai sous drogues.
Leos Carax nous livre quelques moments de grâce dans un ensemble qui manque de chair et d'agilité. On s'ennuie (beaucoup) dans les scènes "d'action", qui ont mal vieilli. Mais la mise en scène est visuellement belle.
...Un film qui se ressent plus qu'il ne se comprend, de la poésie sur le bout des lèvres. Que ce soit sorti de la bouche des personnages, des plans, des silences, des regards. Personnellement j'ai été submergé par ce film du début à la fin. Des personnages et des plans qui savent mieux que quiconque libérer leurs émotions, qui savent échanger et exprimer tout ce qu'il y a à exprimer sans tout servir lourdement sur un plat. Le sujet de l'amour traité autrement, avec ses bonheurs et ses souffrances. Un film qui se rapproche de la complexité de la vie à travers un filtre poétique qui n'est que le regard d'un homme.