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gimliamideselfes
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3,0
Publiée le 22 janvier 2016
Je crois que je commence à me faire au cinéma de Straub (et de Huillet bien qu'elle n'ait logiquement pas participé à ce film) après le rejet total qu'était Antigone qui m'avait ennuyé voire énervé. Ici pourtant on est dans le même genre de disposition que l'on pourrait presque qualifiée de négation du cinéma, peu de mouvements de caméras, texte récité ou lu de manière monotone par un acteur filmé en plan fixe. Bref ça surprend la première fois. Mais voilà, je me suis habitué et finalement si je n'ai pas été emporté par Kommunisten c'est à la fois un film que j'ai trouvé intéressant, mais dont le réel calme de certaines parties fait un bien fou.
Je pense à toute cette partie qui est composée uniquement de panoramiques montrant des paysages naturels et beaux, sans musique, avec uniquement le bruit du vent. Agréable.
N'ayant pas vu les films que cite Straub dans ce film afin de se faire répondre les différentes parties, je suis sans doute passé à côté de pas mal de choses, notamment au niveau politique. Surtout qu'il faut s’accrocher pour lire les sous-titres qui défilent assez vite de manière absolument continue étant donné que l'acteur ne fait que réciter son texte sans interruption.
Et ça m'a donné envie de voir les films dont ces scènes sont issues afin de voir ce qu'elles veulent dire dans leur contexte de départ et ce qu'elles disent maintenant dans kommunisten. Je sais pas quel segment a été tourné spécialement pour kommunisten, je pencherais pour le premier mais sans conviction aucune...
J'ai apprécié ces réflexions, notamment celle vers la toute fin sur le nazisme dont les crimes auraient été rendus "sacrés" et éclipsent tous les autres crimes et barbaries commises. Et puis tout ce qui concerne la lutte ça me parle.
Je ne dirais pas que Kommunisten est une curiosité à voir, c'est sans doute plus que ça, mais dans tous les cas c'est un film intéressant dans ce qu'il propose et qui donne envie d'en voir plus.
Voici un film qui est le contraire même de l'art cinématographique et dont on ne peut sortir heureux sauf à partager les pensées solitaires des deux auteurs. Tout est ennuyeux au possible et ne présente aucun coté positif. Résumons ce que j'ai pu retenir : un film en 6 parties provenant de 6 films précédents tous plus hermétiques les uns que les autres. Aucune mise en scène, que des plans fixes ou un panoramique sans dialogues, il y a même un écran noir (le n°2) de 10 minutes, va t on au cinéma pour cela? C'est un film totalement politique comme son titre le suggère contenant des textes forts tous plus désespérants les uns que les autres. L'extrait n°1 parle de torture et de folie, le n°3 montre un couple de dos probablement en Allemagne, la femme est dite enceinte (bonjour la tendresse), le n°3 se passe en Italie, c'est le plus long et les dialogues toujours aussi vains sont lus sur des feuillets en son prise directe, il faut s'accrocher. Le n°4 se passe probablement au Caire et ironie : tous les ouvriers sortant de l'usine regardent vers la caméra ce qui fausse tout. Le n°5 est un panoramique qui vient et revient lentement sur des paysages pendant qu'un dialogue dont les sous titres ne se raccordent pas nous embrouille l'esprit. La sixième et dernière partie est un plan fixe sur une jolie femme photographiée comme la petite sirène de Copenhague., elle bougera juste pour prononcer deux mots que je n'ai pas bien entendu. Un film qui met autant de distance entre lui et les spectateurs n'est pas pour moi. J'avoue ne pas comprendre pourquoi les Straub ne se sont pas dirigés vers le théâtre qui ne travaille qu'avec du vivant et se prête admirablement aux adaptations littéraires philosophiques.