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Jean Francois L
14 abonnés
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3,5
Publiée le 9 février 2016
Le temps que les personnages se posent (un peu long) et nous sommes confrontés lors d'un un diner de famille aux réactions des uns et des autres face à un des fils ayant des problèmes de comportement... Angoissant, stressant, étrange, fascinant. Des non dits, des brides de déclaration qui nous laisse perplexe bien après la fin du film. Un acteur époustouflant : Thomas Blanchard et toujours une Nathalie baye épatante. Un film prenant dans le style des films de Xavier Dollan mais qui ne plaira pas à tout le monde.
Préjudice est un premier bon film pour le jeune réalisateur belge Antoine Cuypers, plein de références cinématographiques pointues, à l'ambiance devenant vite anxiogène grâce à des plans ambigus, une musique qui met mal à l'aise et une histoire de famille torturée. On voit bien qu'il y a une grande souffrance entre le fils et sa mère surtout, mais nous spectateurs, sommes incapables de prendre parti. Il ne reste qu'à supporter les fractures familiales et éclats de mots pour en apprécier la lourde ambiance de non-dits. Voir ma critique complète sur :
Je ne sais pas où sont formés les nouveaux réalisateurs, mais je trouve que depuis quelques temps, on revoit (enfin) de bons films francophones, après la terrible traversée du désert des années 1990-2000 (où le cinéma francophone a brillé par son extrême nullité). Quant à ce film, excellent sur le plan technique et artistique (très bonne surprise).
En revanche, ultra déprimant.
J'aurais bien aimé en savoir un peu plus sur le grief du personnage principal adressé à sa mère. On comprend vaguement à la fin qu'elle l'a, pour ainsi dire, emprisonné, pour se le garder pour elle, mais on reste un peu sur sa faim. Pas très explicite.
En tout cas, ça fait plaisir que des réalisateurs courageux s'attaquent à cette thématique complètement taboue dans notre société actuelle.
On n'attend pas d'un premier film qu'il soit maîtrisé et innovant de bout en bout mais au moins qu'il laisse entrevoir un potentiel au-delà d'excusables maladresses de débutant. Préjudice, du belge Antoine Cuypers, répond plutôt bien à cette espérance et va même un peu plus loin car tout y est presque sous contrôle, dans une tension permanente sous-tendue par une ambigüité des comportements qui évite au film de tourner en rond. On a vu ça cent fois pourtant au cinéma, ces repas de famille qui partent en vrille et se terminent en règlement de comptes. Sauf qu'ici l'élément perturbateur souffre d'une pathologie qui n'est pas clairement définie et met mal à l'aise dès les premières images. Et son rapport avec ses proches et surtout sa mère deviennent de plus en plus singuliers et troublants à mesure qu'avance le film. Pas de bourreau ni de victime dans cette histoire qui se déroule entre les quatre murs d'une maison mais une ambiance malsaine accentuée par une musique souvent dissonante et des partis pris de mise en scène qui font ressembler Préjudice à un film d'horreur sans effusion de sang. Le jeune Thomas Blanchard occupe tout l'espace mais le personnage de Nathalie Baye, admirablement interprété, lui offre un contrepoint cruel qui pimente l'affaire. Pour le coup, les autres protagonistes sont un peu sous l'éteignoir, à commencer par Arno et Ariane Labed qui parviennent tout à même exister lors de deux ou trois scènes. Ne noyons pas le film sous les références évidentes de Vinterberg à Haneke ou encore Polanski, Antoine Cuypers démontre d'emblée qu'il a un talent qui n'appartient qu'à lui.
Voici un drame sous tension, dur, déroutant. Un trentenaire qui ne peut vivre tout seul et qui habite avec ses parents va bouleverser une soirée familiale. C'est une histoire poignante, difficile, triste. On peut noter un très beau jeu dramatique de la part de tous les comédiens.
On a déjà eu maints exemples de repas de famille qui dérapent, au cinéma, et finissent en règlement de compte. Celui-ci est aussi étrange qu'intense et cruel. Pour son premier long métrage, Antoine Cuypers fait preuve d'une belle maîtrise. Tant sur le fond que sur la forme. Le temps d'un huis-clos dans une maison bourgeoise, on assiste à l'affrontement entre une mère et son fils. Sous l'oeil abattu, résigné, énervé ou surpris du reste de la famille. On ne saura jamais de quel mal souffre le jeune garçon. Et c'est sans doute aussi bien. La mise en scène, le scénario et les dialogues du jeune réalisateur sont donc maîtrisés de bout en bout. D'entrée une ambiance tendue, inquiétante voir malsaine s'installe et nous tient en haleine jusqu'à la dernière minute. La réussite tient aussi dans la qualité de l'interprétation. Le face à face Nathalie Baye (impeccable)–Thomas Blanchard (une vraie révélation) est formidable. Le duo écrase malheureusement le reste du casting, duquel émergent tout de même le chanteur Arno, très convaincant en père compréhensif mais qui semble avoir rendu les armes, et Ariane Labed très bien dans le rôle de la sœur. L'ensemble pourra sans doute rappeler des souvenirs à certains. Bizarrement, même si très différent, j'ai pensé au Canine de Yorgos Lanthimos (par ailleurs époux à la ville d'Ariane Labed). Au final, Préjudice est une vraie réussite. Un film troublant, dérangeant et angoissant mais toujours passionnant. Et de belles promesses pour son réalisateur et son acteur principal.
Au début on peut se dire que c'est un peu facile : le film semble parti pour nous plonger dans une ambiance horrifique de base, avec la musique, les plans éloquents, la lumière... ce qui n'est déjà pas si mal. Mais progressivement, le jeu des acteurs (de tous sans exception, et surtout de Thomas Blanchard) prend le pas sur le reste. Le monologue "autrichien" de Cédric est une scène formidablement juste. Et l'immense talent de l'acteur nous fait percevoir clairement, au-delà de la folie destructrice de son personnage, toute la souffrance qu'elle engendre pour lui-même.
Beau jeu de massacre et règlements de compte autour d'un repas de famille.Le fils qui vit encore chez ses parents cristallise tous les non-dits et est lui même un acteur dérangeant du micro-drame.Le chanteur Arno en père mutique et surtout Nathalie Baye en mère aimante,ambigue et cruelle à la fois ,sont étonnants.
Pour un premier film, Antoine Cuypers fait preuve d’une sacrée maitrise formelle tout autant qu’un excellent sens du récit. Il a lui-même écrit le scénario qui semble banal à première vue mais déploie petit à petit sa litanie psychologiquement malsaine. Ce film belge vous fait entrer dans la maison familiale où se déroule l’action pour ne plus vous en faire sortir et vous procurer un fameux sentiment d’étouffement et de malaise. On sent bien que quelque chose cloche dans cette famille. Qu’il y a un dysfonctionnement voire un secret enfoui qui se tapit entre ces murs. Et celui qui cristallise ce stress cinématographique est le jeune Cédric (incarné par la révélation Thomas Blanchard, aussi attendrissant que terrifiant). Différemment d’un film d’horreur puisque ici il s’agit d’un contexte réel, mais de manière tout aussi prégnante, « Préjudice » instaure une terreur sourde dans nos têtes. La tension monte crescendo et on sent bien que les échanges verbaux vont aller de mal en pis ; suivis d’une violence intérieure et psychologique plutôt que physique, prête à exploser à tout moment. C’est la première réussite du metteur en scène : installer un climat et une ambiance anxiogène tout en créant un sentiment de peur insidieuse, de celle de la vie de tous les jours, concrète et crédible. Celle de l’explosion du cocon familial, signe de réconfort ultime et valeur morale refuge dans la société actuelle. Ces dérèglements familiaux le temps d’une réunion de famille ont maintes fois été vus au cinéma dans une pléthore de comédies aux drames les plus extrêmes comme l’exemple phare, le célèbre « Festen » de Thomas Vinterbeg, ou le récent et sous-estimé « Un été à Osage County ». Mais le cinéaste belge parvient vite à faire entendre sa petite musique singulière. La précision de sa mise en scène est chirurgicale et il sait optimiser chaque recoin de la grande demeure où se déroule l’action avec pragmatisme et logique. Il en va de même pour ses plans méticuleusement préparés, toujours dans le même but : créer le malaise. Aidée par une Nathalie Baye en très grande forme qui prend plaisir après le sympathique thriller « La Volante » à se mettre en danger dans des rôles inconfortables chez nos voisins belges. Quant à la conclusion et la morale finale, elles sont à vous glacer le sang par leur nihilisme. Un drame que ne renierait pas Michael Haneke et qui mérite d’être vu pour son homogénéité formelle et sa puissance de frappe psychologique.
Le cinéma raffole des repas de famille qui tournent au fiasco. Pourtant, quand ils réunissent dans leur maison leurs trois enfants, Caroline et son mari, Laurent sa femme et leur petit garçon et Cédric, la trentaine, qui vit avec eux en raison d’un handicap, les parents se font d’abord une fête de la prochaine maternité de leur fille. Le diner sur la terrasse est interrompu par un orage. Le repli à l’intérieur n’empêche pas « quelque chose de terrible de continuer à gronder dans la caverne des ours ». Quand Cédric s’embarque dans un extravagant « copié-collé » du Guide vert de l’Autriche ou il compte se rendre, on laisse faire. Mais quand il digresse sur la différence de traitement au sein de la famille, ça grince. « T’es différent », lâche sa sœur. « On est tous différents », répond Cédric. « Oui, mais en plus toi t’es inapte »… On n’est pas loin du règlement de comptes de Festen. L’offensé exigera le pardon, qui finira par déchirer un peu plus la famille sur l’acceptation de la différence. Sur un sujet casse-gueule, Préjudice est un film dur et tendu. Magnifiquement réalisé avec quelques superbes plans (l’orage, la tirade autrichienne…) Avec des dialogues trempés dans le curare et un casting épatant emmené par une Nathalie Baye redoutable d’ambiguité… C’est tellement bien maitrisé que le résultat ressemble à tout sauf à un premier film. Mises à part les cinq dernières minutes, il n’y a rien à se faire rembourser pour ce préjudice-là. Pas étonnant que l’actrice vedette voit en Antoine Cuypers un futur grand réalisateur.
un film qui fait très court métrage de festival avec des personnages caricaturaux, des situations pas crédibles, un surjeu énervant, une musique qui s'impose au lieu d'accompagner les scènes (parfois avec des résultats qui font rire), une parodie des films d'auteur d'ambiance, une fausse tension... bref, à éviter !
La mise en scène très théâtrale de Préjudice (notamment l'unité de temps, de lieu et d'action), alliée à ses percutants dialogues ciselés et ses situations insoutenables, fait de Préjudice un film très mature pour un jeune cinéaste. Le sujet est violent, on ne peut rien en dire sans dévoiler les ambiguïtés de ses personnages tous à la fois pourris et touchant. Le spectateur est mal à l'aise comme à la vision de Festen. A voir absolument !