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Yves G.
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2,5
Publiée le 18 février 2016
« Famille, je vous hais ». Le huis clos familial qui tourne mal est un style cinématographique à part entière. Thomas Vinterberg en a réalisé avec Festen son archétype d’une indépassable cruauté dont la comparaison ne peut tourner qu’au désavantage du premier film de Antoine Cuypers.
Pourtant Préjudice réussit à installer un malaise. Nathalie Baye – majestueuse – et Arno – à contre-emploi – forment un couple bourgeois heureux de réunir leurs enfants. Leur cadette veut leur faire une surprise. Mais la fête tournera au vinaigre.
Préjudice réussit à instiller le malaise par des cadrages décentrés et une musique anxiogène. Quel lourd secret de famille est caché ? Quel drame va se dérouler sous nos yeux ? Le spectateur, mis en tension, attend un coup de théâtre ou une révélation qui ne vient pas.
Mais le sujet du film est ailleurs et il se révèle lentement. Loin du politiquement correct, il est traité avec une brutalité étonnante dont il est difficile de dire plus sans déflorer le sujet. Plusieurs fins étaient concevables entre lesquelles Cuypers ne choisit pas, renvoyant dos à dos Cédric, le fils différent, et sa mère trop protectrice.
Comment ce film, très fort, peut-il faire l'objet de tels contresens? Peut-être son titre, équivoque, y est il pour quelque chose?
Seule la scène Hitchcockienne du bois a provoqué des désaccords entre mon compagnon et le moi: il s'y sent manipulé, j'y vois une façon de faire vivre au spectateur l'angoisse que Cédric provoque, alors qu'il ne se passe rien dans les faits.
Rarement, on aura vu la folie si bien évoquée, avec autant d'exactitude, de subtilité et de nuances, jusque dans les portraits des différents acteurs, leurs relations complexes et les conséquences sur le quotidien de chacun.
On est très loin des caricatures habituelles. Cédric est fou ...pas névrosé non, Cédric est psychotique. tellement souffrant mais tellement tyrannique, réfractaire à l'humour,déinséré, à la fois enfermé et sans limite, incapable de faire avec les semblants du lien social, malgré son intelligence et ses fulgurances . Un fou n'est pas un type qui se ballade avec un entonnoir sur la tête!
Ce film montre les ravages des vies mais aussi la folie comme intrinsèquement humaine.
Préjudice est l’histoire d’un repas de famille très féroce, centré sur la revanche de Cédric face aux injustices qu’il pense avoir enduré toute sa vie. En gardant toujours une part de mystère sur la véritable personnalité du personnage, Préjudice pose néanmoins la question de la difficulté d’élever un enfant autiste. Sans jamais minauder, Antoine Cuypers en parle avec la dureté au travers de ce procès familial. L’état de chaque membre de la famille est en effet toujours sur la corde sensible et les émotions tentent tant bien que mal à résister au lâcher-prise. On aurait tout de même apprécié un travail d’écriture plus précis pour les personnages secondaires, comme celui du père qui reste effacé. Que pense-t-il de toute cette situation ? Et puis la belle fille Cyrielle qui possède ce regard perçant mais qui ne s’exprime pas. Mais il reste Nathalie Baye qui sous ses traits de mère intraitable, cache des sentiments bien plus profonds. Le personnage clé est bien sûr Cédric, joué par un Thomas Blanchard trop méconnu. Le comédien touche par sa profondeur de jeu et sa puissance à jouer cet handicap avec une sincérité débordante. Préjudice laisse parfois interrogatif sur certains choix scénaristiques, mais possède le mérite de soulever pleins de réflexions sur l’autisme dans la famille. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Qui est vraiment coupable, qui sont vraiment les gentils ? Cuypers, via le personnage mystérieux et flippant incarné par Thomas Blanchard; laisse planer le doute et joue avec son spectateur. Tension, mensonges, non-dits, ambiance particulière, une oeuvre loin d'être aboutie mais qui fait son effet.
Le genre de repas de famille où l'on se rend en marche arrière.. La tension est maintenue tout le long du film, du au sujet dérangeant, et c'est plutôt bien porté par les acteurs, particulièrement par baye, aussi le mélange humour/malaise est équilibré et permet de garder en haleine sans trop casser l'immersion. Un huit clos psychologique pas mauvais, un peu nombriliste, auquel il manque tout de même une fin. Si vous aimez le cinéma belge, vous pouvez tenter le coup. 3/5
Directement, ce premier film annonce la couleur. Ou plutôt la lumière, d'une fadeur abyssale. Terne, grisâtre, mortuaire. Ok, on s'attend donc à du sordide. Angoisse des premiers plans passée, on épaissit le trait avec des percussions sèches, stridentes, la caricature est appuyée. Pourquoi pas. Le cadre est donné, ce fou interprété par Thomas Blanchard doit nous surprendre. Mais c'est d'abord la mise en scène qui se réveille dans la première demi-heure. Ouf ! Le plan slow motion qui signe le changement de décors est transversale au récit, il doit bousculer le spectateur qui s'assit déjà sur 25 minutes de préjugés. C'est malheureusement, la plus belle scène du film. Je n'ose plus croire à la débandade de cette famille, non plus à la parole vacante du père, non plus à la puissance émotionnelle.
Ouah ! Quelle claque ! Moi qui ne suis pas fan du cinéma belge en général (les frères Dardenne me donnent des boutons !) là on assiste à un petit chef d'oeuvre : un film profond, un drame familial, un huis clos lourd mais tellement juste ! Une toute grande prestation de Thomas Blanchard, criant de vérité et une belle prestation aussi d'Arno Hintjens, trop rare au cinéma sans oublier Nathalie Baye époustouflante dans son rôle de matriarche castratrice qui régente de façon autoritaire cette petite "secte" qu'est cette famille bourgeoise, engoncée dans son conformisme et son manque d'humanité qui vit mal la "différence" d'un de ses enfants probablement autiste même si le mot n'est jamais prononcé. Certaines scènes sont époustouflantes de vérité, de tensions, on confine au génie ! J'ai revu le film une deuxième fois en 24 heures ce qui n'est pas banal ! Un film dérangeant, certes, qui mettra souvent mal à l'aise les gens non concernés mais tellement évident pour tous ceux qui ont vécu ce genre de situation. Un film qui marque, qui nous remue les tripes et qu'on n'oublie pas ! Et quelle musique ! Ce film mériterait d'être plus connu à l'internationale à l'instar de "Toto le héros" car on a là l'un des meilleurs films belges de tous les temps ! Retenez ce nom : Antoine Cuypers qui signe là son premier long métrage : on a hâte de le revoir ! Le seul petit bémol est que le film met un petit peu de temps à démarrer mais un fois parti c'est un pur régal ! Ce film n'est pas vraiment manichéen, il laisse plusieurs lectures possibles et chacun y trouvera ce qu'il voudra y voir même si la vérité parait pencher du côté de "Cédric", le fils mal aimé et maltraité et qui réclame des excuses à son "préjudice" d'avoir été ignoré en temps qu'individu, réduit au cas d'enfant "inapte", "anormal", mais qu'est-ce que la "normalité" ? A voir et revoir !
L'ambiance est intéressante avec une bonne performance de Thomas Blanchard mais j'attendais quelques développements supplémentaires. Un film réaliste en tout cas et qui pose des questions.
Ambiance étrange et juste ce qu'il faut de dérangeant pour prendre conscience de la difficulté de vivre dans une telle tension. La mère et le fils plus que parfaits dans ces rôles ambigus . On ressort de cette histoire un peu chamboulé mais admiratif.
un film qui fait très court métrage de festival avec des personnages caricaturaux, des situations pas crédibles, un surjeu énervant, une musique qui s'impose au lieu d'accompagner les scènes (parfois avec des résultats qui font rire), une parodie des films d'auteur d'ambiance, une fausse tension... bref, à éviter !
sur un scénario plutôt bien écrit et des dialogues bien dits, un drame assez étrange qui traite de la schizophrénie et du sacerdoce d'une famille. N. Baye criante de vérité face à un Arno inutile et fade. cette soirée retracée s'avère tout de même longue, empreinte de lenteur et au final, qu'en reste t-il?
Basé sur un rythme lent, ce drame n'en est pas pour autant moins malaisant. Le temps d'un repas, on assiste à la déchire d'une famille. Un film simple et réussi.
Un huit-clos qui se veut être un drame psychologique pour démontrer les souffrances des non-dits au sein d'une famille sauf que tout au long de ce film, rien n'est dit non plus au spectateur qui doit se faire sa propre idée du pourquoi cet homme de 30 ans qui vit toujours chez ses parents est tyrannique ! Bien sur, on imagine bien que cela est du à l'emprise de cette mère possessive, mais pourquoi cette famille se retrouve t-elle dans cette situation ? Quelle est leur histoire ? C'est au spectateur de se l'imaginer parce que RIEN n'est dit, rien n'est expliqué et c'est franchement désagréable de devoir passer 1h45 à regarder un film qui n'a pour seul intérêt de voir Nathalie Baye. Et Arno, que j'aime comme chanteur, que vient-il faire ici comme acteur ? On ne comprend rien à ce qu'il dit ! Il aurait fallut penser à sous titrer ses dialogues ! Préjudice est un film aussi tôt vu, aussi tôt oublié ! Sauf pour votre porte monnaie qui lui se souviendra s'être fait délester !