Les petits gars des studios Laika, représentants fiers et appliqués d’un cinéma d’animation à l’ancienne, dirons-nous, mixant ici la Stop-Motion avec le numérique, livrent un film à la beauté plastique indéniable. Au surplus, Kubo et l’armure magique peut également se targuer d’être une très belle fable d’inspiration Japon antique, un conte sans limites audacieux. Oui, décidément, les studios, ne prétendant jamais à étouffer une quelconque concurrence, en toute humilité, parviennent à pondre, de film en film, des œuvres matures, intelligentes et d’une rare beauté. On ne peut que leur tirer nos chapeaux.
Ici, nous suivons l’errance fantastique d’un jeune fils de samurai déchu, l’enfant prodigue, fruit de l’alliance de deux individus mystiques, dans sa quête d’apprentissage de la vie comme dans sa croisade contre les forces ayant détruit sa famille, des forces qui comptent bien le détruire lui aussi. Dans des environnements numériques aussi divers que splendides, le petit gars et ses compagnons de voyages improbables, affrontent les éléments, les défis, dans le but d’acquérir les trois segments d’une fameuse armure, celle qui permettra à Kubo de se confronter au mal qui ronge son monde. Poétique, héroïque, cette belle petite histoire permet surtout aux scénaristes, aux artisans derrière ces marionnettes animées, derrières ces fondus numériques délicats, de s’accorder le privilège de s’en donner à cœur joie. Esthétiquement, donc, le film est une véritable réussite.
Film d’animation s’adressant d’abord à l’adulte, j’imagine que cela saute relativement vite aux yeux, Kubo et l’armure magique, s’il pêche parfois par un manque de lisibilité handicapant, n’en reste pas moins un œuvre délicate, puissante. Rien à reprocher, en sommes, aux studios Laika. Des studios qui offrent depuis toujours, Coraline, Paranorman, Les Boxtrolls et maintenant Kubo, une alternative bienvenue à tous ceux qui veulent voir le cinéma d’animation autrement. Louées soient donc leurs belles intentions, leur application, en attendant leur retour pour un nouvel exercice que l’on espère aussi concluant. Sans doute l’un des trois meilleurs film d’animation de l’année 2016, tout simplement. 15/ 20