J'avoue presque m'en vouloir d'opter pour cette note finale. Par ailleurs, pendant longtemps j'ai pensé lui mettre moins, pour finalement songer lui accorder la moyenne, avant de considérer ce « quatre » comme le plus représentatif. Cela écrit, si l'on arrive à une note équivalente à la grande majorité des comédies françaises, le ressenti n'est pas, mais alors pas du tout le même ! On sent clairement une volonté d'Antonin Peretjatko de tenter des tas de choses, le tout avec beaucoup de personnalité, le ton décalé comme la charge antilibérale n'étant clairement pas pour me déplaire, offrant quelques vrais bons moments. Sincèrement, ne serait-ce que pour les scènes intégrant un Jean-Luc Bideau déchaîné dans un rôle pour le moins savoureux, je vous conseillerais presque d'y jeter un œil. Le (gros) problème, c'est qu'il s'agit d'une comédie... et que j'ai très peu ri. Souri, oui, parfois largement par le sens de l'absurde du réalisateur, quelques dialogues et situations improbables permettant à cette « Loi de la jungle » de se démarquer clairement dans la forme comme l'esprit, et je peux tout à fait entendre que l'on soit sensible à ce genre d'humeur. Mais que voulez-vous, pour moi, si ce n'est cette manière de filmer la jungle comme une sorte de grosse galère, très loin de sa « magnificence » habituelle, cela n'a pas fonctionné. J'avais l'impression qu'on me disait quand je devais rire, sans succès. C'est souvent répétitif, longuet, ce qui fonctionne à peu près une fois fonctionnant (logiquement) beaucoup moins par la suite. Je ne comprenais pas toujours où il voulait en venir, à l'image de certains personnages peu convaincants (ceux de Mathieu Amalric et Fred Tousch en premier lieu, la présence du second m'ayant presque blasé), presque comme si Peretjatko présentait une même scène juste avec quelques variantes à chaque fois. Heureusement, la dernière ligne droite, dépouillée de ses gags, dérive quasi-poétique dans un décor exploité au maximum, permet de rester sur une note positive, d'autant que si Vincent Macaigne s'en sort plus que correctement, je n'ai eu d'yeux que pour Vimala Pons, irrésistible en « ahurie volontaire » presque imperturbable à tout danger : une vraie bonne héroïne de comédie à laquelle l'actrice apporte une présence et un charme fous. Vous l'aurez donc compris : je suis fort partagé. D'un côté, j'ai envie de louer l'audace et le propos de l'œuvre, à mille lieues des banalités habituelles, de l'autre, difficile d'encenser un titre ayant manqué en grande partie à sa mission première. Bref, du potentiel, mais peut (beaucoup) mieux faire.