Mon compte
    Nosferatu le vampire
    Note moyenne
    4,0
    5866 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Nosferatu le vampire ?

    242 critiques spectateurs

    5
    98 critiques
    4
    75 critiques
    3
    47 critiques
    2
    11 critiques
    1
    7 critiques
    0
    4 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    NoSerious Man
    NoSerious Man

    181 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 avril 2020
    Un jeune agent immobilier du nom de Hutter se voit partir en Transylvanie pour se charger du déménagement du compte d'Orlock, vivant dans une lugubre forteresse ambitionnant de se rapprocher du milieu urbain. Au sein d'un paysage allemand dans lequel s'opposent nature et civilisation, l'attirance de cet homme d'expérience pour la compagne de Hutter amorce l'intenable propagation d'un fléau qui s'étendra dans le milieu... Première adaptation officielle (bien qu'elle n'ait pas été approuvée d'office comme telle) de Dracula, et source multiples réinvestigations du mythe fondateur, "Nosferatu le vampire" est une des premières pierres angulaires des oeuvres fortement déconcertantes mais en tout point, remarquables. Produit tout droit issu de l'an 1922, il inclera le cercle restreint des films de genre expressionniste, aux côtés des Robert Wiene et Fritz Lang sortis cette même décennie. Au-delà des célèbres jeu d'ombres (visibles à vue d'oeil grâce à l'affiche), géométriques et opaques, nous est servi une formelle grammaire filmique en nous dressant le portrait au vitriol d'un "cas actuel" de la vie commune, en l'occurrence mise à rude épreuve suite au désir du comte Orlok de se rapprocher de la ville. Par le biais d'un jeu d'acteurs très théâtral, misant beaucoup sur l'effet que provoque les maquillages et souvent quelque peu en marge de la grammaire classique du muet, nous nous frottons à de longues scènes fortes à chacune de faire progresser non seulement notre proximité avec la créature, mais en avec l'épouvante dont le film est précurseur. Le montage alterné offre différents points de vue narratifs, dont l'homogénéité des péripéties alliant met et campagne en passant par la sinistre demeure du vieux compte, admirablement illuminée par le film dans sa version restaurée. Murnau ne détrousse pas la société avec le dos de la cuillère en pointant du doigt l'horreur en tant que telle dans sa diffusion ; la nature est corrompue par les laissés-pour-compte... spoiler: L'analogie entre les rats et les vampires, est clairement distincte tout le long.
    Le cinéaste se sert de l'allégorie visuelle de la peste pour montrer en nous l'angoisse et les méfaits du désir. Ajoutons à la version restaurée, en couleurs, la présence de mélodies stridentes, notre principal vecteur d'angoisse fonctionnant à merveille et compensant certaines séquences perdant en peps et limite confuses. "Nosferatu", à l'instar du style Murnau dans son ensemble, se distingue par ses grandes images décortiquant l'Homme dans tous ses états (mieux que n'importe quel autre cinéaste expressionniste) et plus particulièrement, par ses très nombreux ressorts scénaristiques floutés par le nombre de dialogues au ras des pâquerettes. Ce n'est pas "Le Dernier des hommes" (1924) qui contredira cette conclusion.
    Jack G
    Jack G

    5 abonnés 175 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 mars 2021
    Chef-d'œuvre expressionniste qui offrit à son réalisateur la renommée mondiale, Nosferatu le vampire a gravé ses lettres dans l’histoire du septième art pour être le premier des quelques 1200 films que la figure du vampire a inspirés depuis l'invention du cinéma.
    Au début des années 1920, le cinéaste allemand encore méconnu, Friedrich Wilhelm Murnau, se lance dans le projet illégal d’adapter le roman « Dracula » (1897), de Bram Stoker, sur une idée du producteur et architecte allemand Albin Grau, passionné d’occultisme. Le scénario est confié à Henrik Galeen, connu pour être le scénariste de Golem, deux ans plus tôt, qui est d’ailleurs l’une des influences de Murnau pour la réalisation de Nosferatu. Quant à Albin Grau, qui est le producteur du film, il occupe également la fonction de décorateur, en prenant en charge les costumes et le choix des décors.
    Toutefois, en plus de ne pas détenir les droits d’auteur pour cette adaptation, ce qui aurait entraîné un coût trop important pour le petit studio de production Prana Film GmbH, de nombreuses libertés sont prises par rapport à l’œuvre originale : la ville imaginaire de Wisborg (dont le nom est emprunté à l’ancienne ville de Wismar) remplace Londres ; plusieurs noms de personnages sont modifiés, comme Dracula qui devient le comte Orlok ; et l’apparition de Nosferatu en loup-garou. Mais dans l’ensemble, la trame narrative est respectée.
    Parmi les caractéristiques qui font de Nosferatu un film pionnier, le choix de tourner dans des décors extérieurs en est l’une des principales. Ainsi, entre juillet et septembre 1921, Murnau campe ses caméras à Wismar et Lübeck, en Allemagne, mais aussi en Slovaquie, dans le château d’Orava, qui sert de décor pour le château du comte Orlok, dans les Carpates. D’ailleurs, il est important de souligner l’importance historique des images de l’architecture de Wismar et Lübeck, deux villes rasées à plus de 85% lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale.
    Les effets spéciaux, habilement maitrisés, manient différentes techniques pour contribuer au caractère fantastique de l’œuvre (animation en volume) et fournir au spectateur des repères visuels. Ainsi, contrairement à la plupart des films muets de l’époque, Nosferatu est originellement teinté de couleurs jaune, bleu, vert et rose pour indiquer les différentes phases de la journée et offrir un contexte temporel.
    A sa sortie en salles, bien que salué par les surréalistes, Nosferatu subit les foudres de la veuve de Bram Stoker, Florence Stoker, qui accuse Munau d’avoir trahi le roman original et lui intente un procès entre 1922 et 1925. En juillet 1925, le verdict ordonne la destruction des copies et des négatifs du film. Mais dans les faits, cette interdiction a été peu appliquée. Après la mort de la veuve Stoker, en 1937, des copies cachées apparaissent en France, en Angleterre, en Allemagne et aux Etats-Unis. A partir de 1960, des diffusions en salles sont même organisées, et l’œuvre originale est intégralement restaurée dès 1984.
    Dans ce long-métrage novateur, qui fait également partie des premiers films d’horreur de l’histoire du cinéma, le réalisateur façonne la vision prophétique d'une société en proie à ses démons et ravagée par la mort, dans le sillage de la Première Guerre mondiale et de ses conséquences. A sa sortie, de nombreux critiques ont fait porter leur voix pour souligner la dimension politique et sociale du film, telle une préfiguration des horreurs nazies à venir. De plus, oscillant entre les clairs-obscurs et les évènements réels et fantasmés, le cinéaste n’hésite pas à invoquer la peur à travers la sorcellerie et le fantastique.
    Nosferatu n’est pas la première adaptation du roman de Bram Stoker. En 1921, le cinéaste hongrois Károly Lajthay réalise Drakula, mais l’œuvre originale est aujourd’hui considérée comme perdue. En revanche, l’adaptation de Murnau est la première à faire autant parler d’elle. En effet, à des fins promotionnelles, l’équipe du film n’a pas hésité à entretenir le mystère autour de cette production, quitte à aller jusqu’à faire croire que l’acteur Max Schreck, qui interprète le célèbre vampire, en est lui-même un. Cette rumeur est amplifiée par le fait que le comédien, durant le tournage, n'était jamais visible dépourvu de son maquillage particulièrement réaliste, encourageant la confusion entre l’homme et le monstre. En 2000, E. Elias Merhige se penche sur le tournage du film en réalisant L’Ombre du vampire, où il revient plus particulièrement sur ce mystère volontairement installé autour de la personne de Max Schrek. Quoiqu’il en soit, l’acteur entre dans la légende grâce à ce rôle et collabore de nouveau avec Murnau en 1924, dans Les Finances du grand-duc.
    Véritable source d’inspiration pour plusieurs générations de cinéastes et de nombreux courants de la production européenne ou hollywoodienne, rassemblés autour de la lutte de l’ombre contre la lumière, ainsi que de la fascination de la nuit et de la mort, Nosferatu le vampire contient le carton le plus célèbre de l’histoire du cinéma : « A peine eut-il franchi le pont, Hutter fut assailli par les sinistres visions dont il m’a souvent parlé ». Cette phrase souligne le passage d’un monde à un autre, mais aussi d’un état à un autre, de la conscience vers le rêve. Elle devient ainsi une parabole du pouvoir du cinéma sur le spectateur.
    Mais en dépit de ses qualités techniques et historiques, Nosferatu a mal vieilli et les performances des acteurs, typiques de l’expressionnisme allemand, sont incompatibles avec les notions de réalisme et de crédibilité. Ainsi, même si le jeu de Max Schrek, le soin apporté à son maquillage et le mystère de son aura parviennent à susciter une pointe d’angoisse, l’exagération des émotions ne permettent pas d’être convaincus par l’histoire.
    steevevo
    steevevo

    6 abonnés 516 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 novembre 2019
    L'un des plus grands films jamais réalisés. LE film de vampire. Et Murnau est bien le plus grand de tous! Pourquoi cette critique se voit SPOILER? Mystère.
    Lou W
    Lou W

    2 abonnés 105 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 octobre 2019
    Quelle agréable surprise ! Le réalisateur parvient , malgré la barrière des couleurs quoique ici peut-être bénéfique pour l'atmosphère du film à nous faire parvenir des émotions .
    Bien sûr ! Warning ! Ne vous mettez pas dans la peau d'un visionneur de 2019 , techniquement , forcément vous trouvez des choses à redire , vous trouverez certaines scènes obsolètes mais ... mettez vous dans la peau du spectateur de 1923 .
    Agréable , non , effroyable surprise . 16/20
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 8 juillet 2019
    Tout d’abord je dois dire que je ne suis pas expert en la matière ni réel connaisseur ni adepte du cinéma muet.
    C’est pour moi une vraie découverte, je ne compte pas les ‘’ Charlie Chaplin ‘’ vus au cinéma étant petit avec l’école qui furent mes premières expériences du cinéma muet, malheureusement trop jeune pour apprécier sans m’ennuyer je préférais m’amuser avec mes camarades.
    Aujourd’hui, c’est avec un âge plus mature que je me suis décidé à regarder ce classique de l’épouvante ‘’ Nosferatu ‘’, oubliant ainsi tous mes préjugés, l’esprit léger et neutre.
    Difficile cependant de juger une œuvre cinématographique bientôt centenaire, c’est fou quand on y pense et c’est bien là que l’on se rend compte de tout le chemin parcouru, de toute cette évolution, de tous ces changements qu’a connus le 7e Art pour le meilleur...comme pour le pire...
    Belle adaptation de Bram Stoker, Nosferatu est tout simplement un chef-d’œuvre avant-gardiste et révolutionnaire, sans filtre, brut et aux couleurs d’un naturel éclatant, la réalisation est grande, contrastée et nuancée, les jeux de caméra sont bluffants pour 1922.
    Friedrich Wilhelm Murnau réalise ici l’un des plus grands chefs-d’œuvre du cinéma expressionniste Allemand, une exploration de la nuit qui donne le vertige, des visions angoissantes aux décors sombres et putrides, une application et un sens du détail frappant, à chacun de ses plans Murnau prend un réel plaisir et c’est avec un soin particulier qu’il nous peint ses paysages saisissants aussi bien de nuit que de jour entre terre et mer, certaines scènes sont vraiment stupéfiantes comme celle du voilier.
    L’univers est quant à lui mortifère, sale et puant, l’ambiance qui y règne hostile et sinistre, le Comte est effrayant, chétif et extrêmement laid ce qui en fait le vampire le plus redouté est l’un des monstres les plus terrifiants jamais incarnés à l’écran.
    Je suis agréablement surpris et fortement réconforté dans mon choix, certaines critiques me font quelque peu vaciller, genre ‘’ Je me suis endormi ‘’ 0,5 et Bam prend ça dans les dents, aucune objectivité, je ne sais pas si ces mêmes personnes avaient conscience de regarder un long-métrage datant presque de 100 ans ! C’est affligeant ! Je m’estime chanceux d’avoir vu un si vieux film, intact et toujours aussi bien conservé.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 27 mai 2019
    Ainsi soit ce cinéma silencieux, alors silence les spectateurs impassibles, ça tourne frénétiquement ! Pour la manivelle de cinéaste technologie rudimentaire, du noir et blanc, couleurs primaires et des grands gestes faciaux tragédiens. Une histoire de légende folklorique populaire des vampires allemands, acteurs importants représentés dans les tableaux expressionnistes fantasmagoriques. Ils deviennent vivants grâce au cinéma, de la zik moderne qui n’a rien à voir à l’époque où le film a été fait, muet comme une carpe cinématographique à l’ancienne, afin de bousculer tout ceci. Ça bouge beaucoup les images romans écrits rajoutés de même, qui se défilent plutôt que de rester figé par cette peinture abstraite pour l’éternité, on s’ennuierait à mourir. Le pouvoir de « Nosferatu » vampirise, hypnotise les dames détresses, leurs messieurs agents immobiliers du style costumé « Les animaux fantastiques » seront victimes répétées mordantes dans ce château sombre gothique. Un peu d’impressionnisme avec cette foule populace pourchassant toujours quelque chose, une créature à détruire habituellement, l’expression picturale germaine à l’image du grand maître vampirique et sa main difforme évasive vu dans l’ombre. Ces créatures démoniaques du folklore européen, vers le côté des Carpates de Roumanie 🇷🇴Transylvanienne sont proches de leurs homologues contemporains de Chine, les histoires de fantômes démons charmes asiatiques du 19eme siècle. Les vampires et leurs humains asservis somnambules lèvent des mains ensorcelées à déambuler pour être manipulés comme par magie envoûtée.
    Elies6756
    Elies6756

    1 abonné 40 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 avril 2019
    Globalement sympathique film a visionner de nos jours, sans plus, les fans d'horreurs logiquement n'ont pas peur en regardant ca car y a rien qui ressemble réelement a de l'horreur, toute fois je trouve que pour l'épouqe ils se sont très bien débrouillé, si j'aurais vécu a cette époque la j'aurais surement eu peur.

    3/5 qui est bien et je trouve ce film plutot pas mal bien qu'il a mal vieilli
    Fêtons le cinéma
    Fêtons le cinéma

    688 abonnés 3 011 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 22 février 2019
    Chez Murnau le vampire n’est pas tant un corps qui souffre – là se tient l’approche de Werner Herzog – qu’une ombre surnaturelle tout droit sortie des profondeurs souterraines. Nosferatu premier du nom narre une lutte entre l’obscurité et la lumière, cette dernière triomphant d’ailleurs lors du sacrifice final de la femme pure. Entre ces deux tonalités se heurtent deux figures : la blondeur rayonnante du jeune homme romantique, la pâleur mortifère du démon assoiffé de sang. L’expressionnisme partout présent enveloppe le film d’un drap de rêverie magnifique dans lequel le spectateur erre et se perd au gré de la partition symphonique tout simplement sublime de Hans Erdmann. Indémodable Nosferatu qui ne perd guère, avec le temps, de son caractère horrifique ; au contraire, on pourrait dire qu’il constitue le réservoir infini de nos peurs et de celles qui, par instants, trouvent leur place sur un écran de cinéma contemporain.
    The Ciné P.
    The Ciné P.

    6 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 23 décembre 2017
    Ce vieux film de 1922 nous rappelle comme l'évolution du cinema et de ses éffet spéciaux à augmenter en seulement 1 petit siècle. à noter ce film à été tourné pendant la guerre.je voudrais ce pendant porter toute mes codoléance à ce film ou tout les acteurs sont morts à se jour.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 180 abonnés 4 173 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 novembre 2017
    Quand lui est proposé par Albin Grau, l'adaptation du célèbre roman de Bram Stoker, Murnau compte huit films à son actif, essentiellement des drames sentimentaux inspirés du romantisme allemand, mais l'ancien étudiant en histoire de l'art n'est en réalité passé derrière la caméra que depuis seulement trois ans. Albin Grau passionné d'occultisme vient de fonder avec Enrico Dieckmann une société de production cinématographique (Prana Film) pour transposer sur l'écran des romans fantastiques. Son projet d'adapter "Dracula" séduit très vite Murnau en dépit du peu de moyens dont il disposera et de l'illégalité du projet liée au non-paiement des droits d'auteur à la veuve de Bram Stoker. Illégalité qui a failli nous priver à jamais de ce premier chef d'œuvre de Murnau, un jugement ordonnant après la sortie du film la destruction de toutes les copies. Le scénario avait pourtant été quelque peu remanié, l'action délocalisée et les noms des personnages changés par Henrik Galeen qui avait travaillé avec Paul Wegener sur les différentes versions du Golem. Le tournage se déroula principalement en extérieur dans les villes de Wismar et de Lübeck, ce qui émancipe l'esthétique du film de celle typiquement expressionniste proposée un an plus tôt par Robert Wiene dans "Le cabinet du docteur Caligari" (1920) qui en qualité de précurseur imposa une partie des codes de la transposition du mouvement pictural à l'écran. Murnau assisté d'Albin Grau qui officie à la décoration impose avec "Nosferatu" le questionnement métaphysique qui hantera désormais chacun de ses films. L'univers trouve son équilibre à travers des contraires qui normalement se neutralisent. Ainsi la vie et la mort, le jour et la nuit, la haine et l'amour. L'homme est souvent le jouet de ces antagonismes. Le comte Orlok (Max Schrek) n'est plus un vivant mais un non-mort évoluant en cycle inversé et condamné à se nourrir la nuit en aspirant les forces de vie de ceux qui furent ses semblables. Privé de la mort, Orlock doit donner la mort pour préserver l'équilibre de l'univers.Être maléfique sans aucun doute, porteur de la peste mais aussi pathétique, souffrant de sa marginalité (certains feront le rapprochement hasardeux avec l'homosexualité du réalisateur) et de son extrême solitude. Le jeune Hutter (Gustav von Wangenheim) fera le voyage jusque dans les Carpates pour passer derrière le miroir au-delà du pont derrière lequel les villageois locaux ne s'aventurent jamais. "Passé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre », nous dit Murnau. Pour la première fois la longue silhouette décharnée de Nosferatu s'offre au regard médusé du spectateur. L'homme rêve de ne jamais mourir, la souffrance incarnée par Max Schrek abîme cette quête contre nature qui est peut-être la vraie malédiction de l'homme. Par la suite, l'image du vampire sera fortement sexualisée contribuant à restaurer ce rêve impossible pour s'attirer les faveurs du public peut enclin à se frotter à sa triste condition d'être mortel. Le Nosferatu de Murnau en choisissant de s'abandonner au charme diaphane d'Ellen (Greta Schröder) la jeune femme de Hutter, réinscrit définitivement son destin dans l'ordre naturel des choses : après la nuit le jour, après la vie la mort. Le cinéma expressionniste allemand est avant tout un cinéma de studio et Murnau en usera pour ses deux autres chefs d'œuvre à suivre ("Le dernier des hommes" en 1924 et "Faust" en 1926), mais il démontre avec "Nosferatu" que les décors naturels judicieusement choisis et photographiés (les filtres colorisés et les jeux d'ombres en particulier) peuvent aboutir aux mêmes effets. Près de cent ans après sa sortie, ce film désormais parfaitement restauré qui a inauguré un genre encore bien vivace conserve toute sa force hypnotique et la dimension poétique que lui confère son rythme lent et la composition inoubliable de Max Schrek.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 1 octobre 2017
    Des films muets des années 1920, il y en a très peu que je suis capable de regarder en entier en une seule fois, Nosferatu le Vampire en fait parti. Un scenario simple et efficace, un acteur tellement bon qu'il fut soupsoné d'être un vampire, et des moments cultes et horrifiques. Et même si spoiler: la mort de Nosferatu
    a bien vieillit au niveau effets spéciaux, ce film n'en est pas moins un chef-d'oeuvre du cinéma d'horreur.
    konika0
    konika0

    27 abonnés 778 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 18 septembre 2017
    L’histoire ? Tout le monde la connaît. En fait, Nosferatu est une adaptation du Dracula de Bram Stoker. La production du film ayant perdu le procès qui l’opposait aux ayant droits du roman, les personnages ont été renommés. Il s’en est fallu de peu d’ailleurs pour que les négatifs soient détruits. Ici disais-je donc, point de décors chelous. Les prises de vue seront faites dans le nord de l’Allemagne, dans les montagnes tchèques et à Berlin bien sûr. Il y a débat sur l’appartenance du film au courant expressionniste mais une chose est certaine on retrouve dans Nosferatu les jeux de lumières fulgurants de Caligari et la forte portée symbolique inhérente au personnage du vampire. Les trois personnages principaux se débattent avec leurs désirs, leurs craintes, leurs pulsions et leurs vertus. C’est un vrai imbroglio freudien et la métaphore sexuelle étant elle assez évidente. On tombera sous le charme d’une interprétation de Nosferatu plus cryptique, animal, fantomatique que jamais. La prestation de Max Schreck est saisissante. En clair, Nosferatu est le premier film de vampires de l’histoire du cinéma et assurément un des meilleurs.
    Shawn777
    Shawn777

    585 abonnés 3 469 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 septembre 2017
    Ce célèbre film muet et en noir et blanc (forcément), réalisé par F.W. Murnau et sorti en 1922 est bien. Le film est donc l'adaptation du roman "Dracula" de Bram Stoker, qui donnera d'ailleurs lieu à la toute aussi célèbre histoire de procès pour les droits d'auteur, mais je ne peux pas dire si le film en est fidèle ou non car je n'ai pas lu l’œuvre originale bien que j'entends partout qu'elle l'est effectivement. C'est donc l'histoire d'un jeune clerc de notaire qui se rend en Transylvanie pour proposer au compte Orlok d'habiter la maison en face de chez lui mais il va vite découvrir la vraie nature et les réelles intentions de Nosferatu. Ce film est devenu aussi célèbre que le roman original tellement il aura marqué le cinéma expressionniste allemand et même le cinéma muet en général et il y a effectivement de quoi. Déjà, pour un film de l'époque, l'horreur y ai très bien représentée notamment avec la musique vraiment très angoissante et parfois même dérangeante qui perdure tout au long du film. Ensuite nous avons des scènes devenues aujourd'hui cultes, notamment vers la fin où l'on voit l'ombre du compte sur les murs (justement représentée sur l'affiche du film). Malgré toutes les avancées techniques actuelles dans le cinéma, il reste toujours intéressant de regarder ce film car il est bien fait et le rythme est très bon, on ne s'ennuie pas. Pour ce qui est des acteurs, nous avons Max Schreck, uniquement célèbre par ce film et également par l'hommage que lui a rendu Tim Burton, et il joue franchement très bien. Nous avons également Gustav von Wagenheim, Alexander Granach et Greta Schroder qui jouent également très bien. "Nosferatu le vampire" est donc un très bon film muet qui a énormément marqué la culture populaire et qui continue de surprendre encore même de nos jours.
    Matis H.
    Matis H.

    21 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 août 2017
    Voir Murnau mettre en scène une figure aussi mystique que celle du vampire ne pouvait donner qu'un résultat singulier. Car l'onirisme propre au cinéaste convient parfaitement pour donner vie à une figure cauchemardesque comme celle de "Nosferatu".

    Ainsi, avec un récit connu de tous, celui de Dracula, Murnau parvient à extraire l'essence même du désir, celui de la chair dans le cas du vampire et amoureux pour Hutter, que les deux personnages éprouvent pour Ellen, la femme de ce dernier. La thématique de l'opposition, si chère au cinéaste, se traduit ici par un montage alterné qui, si il semble d'abord un choix formel judicieux, alourdit en réalité le rythme tout en diminuant la tension.

    Cependant, l'aspect horrifique contrebalance ce défaut, tout d'abord car Murnau prend le temps de mystifier son antagoniste - la scène de l'auberge, le livre que trouve Hutter - mais aussi car sa mise en scène épouse parfaitement cette ambiance de cauchemar éveillé. Tout n'est que lenteur, l'ombre du vampire semblant ne jamais s'arrêter malgré la présence majoritairement statique du monstre.

    C'est bel et bien l'emprise de Nosferatu elle-même que la forme cherche à retranscrire, par ses audaces de montages (apparitions fantomatiques d'Orlok, mouvements dérangeants etc) mais aussi par le manière de le cadrer, semblant dévorer ce qui entoure son regard. À cette puissance formelle s'ajoute un travail esthétique aussi sublime qu'angoissant, figure majeure de l'expressionnisme allemand.

    Si Murnau cherche à faire de "Nosferatu" une figure du Mal, il est bien plus passionnant dans sa représentation d'un désir double. Le long-métrage vaut avant tout pour son ambiance ambigu, mettant en scène des instants de pur terreur cauchemardesque au sein d'une forme onirique. C'est cette dualité, de la forme et du fond, qui fait de "Nosferatu" une œuvre si complexe.
    Darkangelthanatos
    Darkangelthanatos

    5 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 août 2017
    un classique il y as presque 100 ans F.W. Murnau realisait un chef d oeuvre du cinema rien de plus qu un film culte !!
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top