Second film de Murnau que je vois après "L'Aurore", formidable film relatant le pardon d'un homme envers sa femme après avoir envisagé de la tuer, et second chef d'oeuvre pour ma part, "Nosferatu le vampire" est l'un des plus beaux films d'horreur du cinéma muet. Quoi que je ne mentionnerai pas le terme "horreur" pour ce film, de un parce que je déteste ce terme, de deux parce qu'on aurait tort de réduire "Nosferatu" à ce terme. J'utiliserai plutôt le terme de "fantastique", et ce dans les deux sens du terme. Film phare de l'expressionnisme allemand au cinéma, le long-métrage de Murnau possède une atmosphère à la fois romantique, surréaliste, glauque et oppressante, que ce soit dans ses personnages ou dans son espace. "Nosferatu" est un film ou, dès les premières minutes, on se retrouve scotché devant son écran jusqu'au dénouement final. Libre adaptation du roman "Dracula" de Bram Stoker et précurseur des futurs films de vampire qui verront le jour (les films "Dracula" de la Hammer, qui pour certains trouveront leur inspiration dans le film de Murnau, par exemple, ou même l'adaptation du mythe par Coppola, dont les décors rappellent étrangement ceux vus ici), Murnau innove pour son époque notamment, de par la teinture de la pellicule (bleue, orange, rose, jaune) afin de souligner la période de la journée durant laquelle se déroule les événements. Il est donc question de temps dans ce "Nosferatu", du temps qui passe par rapport au comte Orlok, sensible aux rayons du Soleil, du temps qui reste à Hutter pour sauver sa bien aimée Ellen, et ce en attrapant le spectateur par les tripes pour le relâcher uniquement lorsque s'achève le film. Murnau a effectué une réelle recherche pour son film, tout comme pour "L'Aurore", en s'attardant peut-être un peu moins sur les sentiments et plus sur le mystère. Que dire de plus, si ce n'est mentionner encore une fois que Murnau a encore livré avec ce "Nosferatu" un chef d'oeuvre du cinéma fantastique, tout en se révélant être un pionnier du genre.