Depuis quelques mois, la Finlande est sur le pied de guerre pour élaborer un cinéma populaire national qui soit exportable à l’étranger. Après le film d’horreur ‘Bodom’ (malheureusement fort faiblard), voici la version indigène du film de Super-Héros. Pour une simple question de moyens techniques et financiers, on n’a pas affaire à un surhomme aux pouvoirs planétaires mais à un Vigliante badass des bas-fonds, dont on découvre au fil du scénario, comme l’exige la tradition imposée, les origines et les motivations qui l’ont poussé à traiter la pléthorique (?) criminalité finnoise avec des méthodes aussi brutales que créatives. C’est le créateur du Comic lui-même, Jesse Haaja, qui s’est chargé de porter sa création à l’écran et d’ordinaire, ce n’est jamais une très bonne nouvelle. Effectivement, les acteurs sont incroyablement mauvais et l’essentiel de l’action se déroule dans des entrepôts, des parkings, des ruelles et tout ce qui ne nécessite pas d’autorisations de tournage trop coûteuses...mais ces faiblesses sont moins dues à l’inexpérience du réalisateur qu’aux faibles moyens du film, financé via le crowdfunding. Au contraire, Haaja, par ses excès visuels et chromatiques, parvient ironiquement à doter la chose d’un esprit Comic probant. Rendel lui-même, croisement entre Deadpool pour le costume et le Punisher, en beaucoup moins humaniste, pour l’état d’esprit, n’est pas foncièrement raté, et surtout, en en remettant une couche dans la vulgarité des dialogues, le grotesque des ennemis, la violence crasse et un humour visuel qui séduit par son côté portnawak, Jesse Haaja parvient à faire de ce projet quasi amateur un réel plaisir coupable : due ce soit volontaire et assumé ou non, avec la façon qu’il a de mêler premier degré et bouffonnerie pour atténuer une violence continuelle, ‘Rendel’ s’impose comme un nanard gouleyant et dont l’état d’esprit n’entretient encore rapport avec les productions Marvel, ça, c’est certain !