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LeMagduCiné
67 abonnés
626 critiques
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3,5
Publiée le 24 janvier 2016
Lovely Bones
Chorus n’est pas un film facile à appréhender. Caractérisé par un montage alterné qui de plus ne respecte pas la linéarité chronologique, on ne sait pas par quel bout le prendre, et pourtant il capte notre regard dès le premier plan. C’est un film taiseux. Cependant, il commence par le plan d’un homme qui se met à table, un détenu qui visiblement n’a pas fini de déballer tous ses crimes et qui raconte le début de ce qui semble être un crime perpétré sur un enfant. L’homme, à la voix douce et au physique débonnaire, affiche un calme qui contraste avec la violence doucereuse de ce qu’il raconte, et la scène fait froid dans le dos. Un récit dont on suivra le difficile épilogue plus loin dans le film. Dans le plan suivant on voit un homme, le visage très fermé, marchant seul au bord de la mer ; on apprendra qu’il s’agit d’un rivage mexicain, et on comprend soudain pourquoi le film nous a fait penser au récent El Club du chilien Pablo Larraín. Puis la caméra de nouveau bifurque vers le Canada et s’attarde longuement sur un groupe de chanteurs dans une église, en train d’enregistrer une polyphonie médiévale, une mélopée belle mais infiniment triste.
Le prisonnier, c’est Jean-Pierre, un homme qui vient d’avouer l’assassinat du jeune Hugo qui a disparu une dizaine d’années auparavant. Au bord de la mer, c’est Christophe (Sébastien Ricard), le père de Hugo, et dans le chœur à l’église, Irène (Fanny Mallette), sa mère. Les évènements ont eu raison de ce couple qui s’est fracturé après la disparition de l’enfant.
Poids de la perte et deuil d’un enfant. Sébastien Ricard et Fanny Mallette parents et couple fissuré dans Chorus ! ♥♥♥½
Hugo avait huit ans lorsqu’il a disparu. Après des recherches infructueuses, le couple de parents formé par Christophe et Irène s’est brisé sous le poids de l’attente insoutenable. L’un s’est exilé au Mexique. L’autre a repris sa carrière d’Alto au sein d’un chœur de musique ancienne. Vivant des solitudes parallèles et habités par la disparition d’Hugo, un jour, on leur annonce que des restes humains ont été retrouvés….Tout porte à croire qu’il s’agit de leur fils, Hugo…
Si le précédent long métrage de François Delisle, Le Météore, était jugé par de nombreux professionnels comme un film majeur, tous s’accordaient à penser que l’aspect conceptuel du film pouvait ne pas convenir au grand public. Ici pour Chorus, le réalisateur prolifique et multi-task (voir par ailleurs), semble simplifier la forme tout en conservant une thématique forte : La perte d’un enfant. Choix artistique ou stratégique de conquérir un plus large public ?
A cette question, point de réponse mais une œuvre aboutie portée par des comédiens grandement investis. Et si le film fonctionne, c’est avant tout grâce à son scénario, très réfléchi et pensé… Comment vivre le deuil, l’absence de deuil, la rupture du couple ? Autant de questions qui sont posées par le réalisateur en se positionnant de côté…toujours en spectateur, sans jugement ou message réel.
Comme pour ses précédents films, Delisle impose, pour Chorus, un faux rythme qui peut parfois décontenancer. Pourtant, une fois passée la difficulté de la mise en situation, le film réserve quelques surprises dont deux superbes scènes aussi belles qu’insoutenables.
Alors oui, cela reste du film d’auteur qui ne conviendra peut-être pas au tout public…. Mais cela pourrait très bien venir vous chercher !
Film sérieux sur des êtres malheureux, un couple déchirée par la perte de leur enfant. Ce ton devient un grand handicap quand la force des images est minée par le conceptualisme de la réalisation (et surtout du montage). Quand on construit un film par le vide, le seul geste cinématographique qu'on peut atteindre est le manque.
Film éteint, sans espoir, ou qui le détruit à mesure. Je plaignais les comédiens. Scènes de fesses pour faire ciné québécois. Je n'ai pas aimé du tout.