En ouverture, un documentaire très 80's nous narre les exploits du célèbre archéologue auto-proclamé Don Verdean, spécialiste des découvertes de reliques bibliques improbables.
Depuis, dix années ont passé et l'authenticité de ses trouvailles est plus que contestée. Lorsqu'un pasteur nommé Lazare propose de ressusciter sa carrière en finançant ses recherches dans le but de remplir les bancs de sa paroisse, Don accepte et se retrouve embarqué dans un canular aux proportions grandissantes impliquant notamment le crâne de Goliath, une assistante bigote, un Israélien manipulateur, Al-Qaïda, un ancien sataniste et un milliardaire chinois...
"Napoleon Dynamite", "Super Nacho", "Gentlemen Broncos",... Qu'on y adhère ou non, on ne peut contester le fait que Jared Hess possède un vrai style comique.
Ne tombant jamais dans la surenchère de gags ou une recherche de la vanne à tout prix comme la majorité des comédies américaines, le réalisateur/scénariste préfère construire de vraies histoires loufoques peuplées de personnages paumés pour faire naître un étrange mélange de rire et d'émotion devant l'absurdité de l'ensemble.
Au contraire de la déception "Les Cerveaux " qui suivra dans sa filmographie (plus tournée vers un large public, casting oblige), "Don Verdean" continue de s'incrire dans cette lignée et bénéficie d'un récit toujours prompt à partir dans les directions les plus rocambolesques. Seulement, cette fois, le résultat est plus mitigé que certaines de ses précédentes oeuvres.
Doté pourtant d'une distribution impériale (d'un premier degré total, Sam Rockwell est tout simplement parfait), "Don Verdean" a beau toujours amusé, il ne parvient jamais vraiment à atteindre des sommets d'hilarité. On reste souvent sur cette impression que le film a toutes les cartes en main pour pousser ses rebondissements absurdes jusqu'à leur paroxysme mais qu'il reste sur une certaine réserve, préférant se reposer avec facilité sur son seul côté décalé pour déclencher les rires. Ici, ça ne suffit hélas pas, l'histoire a beau être intelligemment menée en nous laissant le soin de nous attacher aux personnages principaux (la relation à sens unique entre Verdean et son assistante), le résultat final s'avère particulièrement anecdotique comme si l'apparente folie de l'ensemble ne parvenait jamais à contaminer totalement le spectateur.
En dépit d'un ton atypique plus qu'appréciable, "Don Verdean" semble avoir un mal fou à être aussi déjanté que son sujet et ses situations originales pouvaient le laisser espérer. Sympathique à défaut d'être mémorable.