Derniers Avis sur The Bunker

La promesse d'un film atypique se dissipe rapidement, entrainée par un manque de maîtrise du concept et du récit, accentué par l'absence de mise en scène et de direction d'acteur.

Sous ses faux airs de comédie familiale légère, cette bizarrerie cinématographique se libère lentement de ses oripeaux, se débarrasse de toute bienséance et révèle, sous ce vernis craquelé, une situation qui passe de loufoque à macabre. Cynique, Chryssos dépeint une cellule familiale atypique : le père torturé ne vit que par le regard de son épouse, la mère nourricière allaitant son marmot au sein et cachant un hôte étrange nommé Heinrich dans sa cuisse et enfin, un homme-enfant prétendant avoir huit ans mais aux dimensions adultes. Une foire aux monstres digne d’un Cronenberg, une brochette de freaks qui connaissent pour seul chapiteau un bunker isolé dans l’Allemagne profonde. Ce qui ne les empêche pas de nourrir quelque ambition aventureuse puisque les parents exigent que leur progéniture connaisse par cœur les capitales du monde entier et espèrent qu’il devienne un jour président des États-Unis, rien de moins.

Aussi absurde (le décalage créé par ces personnages extravagants, l’obstination de chacun à atteindre son objectif) que glauque (fessées et humiliations sont présentées comme les méthodes d’apprentissage les plus efficaces), cette bande parvient avec brio son numéro de funambule entre ces tendances grâce à un savant dosage de premier et de second degré, de loufoque et d’irrévérence. Porté par un quatuor d’acteurs fabuleux (parmi lesquels on retrouve Pit Bukowski, le samouraï en robe de Der Samurai), Der Bunker est une nouvelle étrangeté allemande aussi curieuse que percutante qui égratigne au passage une certaine bourgeoisie et s’attarde sur les dangers de l’éducation. Une première œuvre prometteuse, annonçant assurément que ce bunker ne sera pas celui de la dernière rafale pour son auteur...

Un huis clos on ne peut plus singulier mettant en scène des personnages tous plus ou moins barrés...

Ce film allemand évoque un le film grec "canine", on va donc assister à un film choquant. Un des points étranges du film et qu'il met au contact un étudiant qui semble normal avec une famille assez particulier, et que cet étudiant ne s'e pose pas pas plus de question que cela des mœurs de la famille. Alors d'un certains côté cela ne m'a pas perturbé parce que l'oeuvre à un univers tellement riche que l'on peut l’accepter,mais de l'autre à force d'user et d'abuser de cela, ça manque de crédibilité pour qu'on soit encore plus immergé dans l'oeuvre. Si non, oui cet univers est riche, déjà les décors nous rendent assez claustrophobe, mais pas trop. De sorte que le personnage principal n'est pas vraiment l'impression d'être emprisonné. Les vêtements de l'enfant sont kitch,et enfantin, alors qu'il semble avoir plus de 20 ans, comment ne pas ressentir un malaise. D'ailleurs l'acteur qui le joue est vraiment renversant, on sent bien l'adulte qui croit être encore un enfant. Ce qui rend ce film choquant, c'est que chaque situation glauque nous est présenté de façon normal, car les personnages n'ont aucune réaction, ou alors minime, c'est le cas de l'étudiant. C'est un film à l'humour immensément noir, une critique de l'intellectualisme à outrance et de ses familles qui veulent réussir à travers leurs enfants. Les scènes de blagues sont d'ailleurs un bon représentant de cela. Mais ce qui choque le plus dans ce film c'est spoiler: la mère qui donne le sein à son fils, et qui ensuite récompense l'étudiant pour avoir battu son fils, ce dernier portant des bandages stigmates de ces tortures
.Ensuite le film vire presque dans le mystique, avec le personnage de la mère,(excellente) qui d'ailleurs prend un rôle plus important que celui du père Quant à la fin, elle pose beaucoup de questions spoiler: on se demande si l'étudiant n'est pas devenus un nouveau fils
.

Une œuvre très particulière. Les acteurs sont bons, la réalisation plaisante mais je n'ai pas été plus emballé que cela malgré son originalité... qui laisse quelque peu perplexe. Ce bunker est un peu trop hermétique.

Après plus de dix ans à faire uniquement des courts-métrages, Nikias Chryssos sort de nulle part et nous lâche ce "Der Bunker", un film aussi intrigant que bizarre. Pour travailler au calme, un étudiant décide de louer une petite chambre avec vue sur un lac, mais se retrouve dans une sorte de vieux bunker habité par une famille particulière. Pour payer son loyer et sa nourriture, il n'a pas d'autre choix que de donner des cours à Klaus, un enfant de huit ans qui en fait facilement vingt de plus... Le film est difficile à cerner, mais c'est aussi sa force parce que ça donne vraiment envie de voir jusqu'où va aller le réalisateur et vu tout ce qu'il se passe d'étrange, les possibilités sont très nombreuses. Finalement, ça reste assez soft avec un final un peu décevant puisque rien n'est révélé du moins explicitement ce qui m'a laissé sur ma faim, mais j'ai quand même aimé le film qui est bien construit et prenant avec de bons acteurs et une très bonne ambiance qui est à la fois légère et malsaine.

Issu de nul part, Der Bunker est la première oeuvre de Nikia Chryssos, un réalisateur Allemand jusque-là inconnu mais à l’avenir ô combien prometteur. Car ce long métrage brille primordialement par sa justesse et son originalité. Avec un pitch tel que celui annoncé, les possibilités sont vagues et variées, le terrain est large, propice à une imagination fertile. Tout s’introduit à la manière d’une comédie familiale légèrement décalée, plutôt inoffensive et amusante, bien qu’un aspect loufoque commence à se dévoiler. Mais en réalité, Der Bunker est tout sauf inoffensif et dispose d’une frappe satirique hors norme.
Notre jeune étudiant creuse les pistes de sa thèse consistant à « unifier les éléments » tandis que les parents lui attribuent l’éducation (hautement draconienne) de leur fils, Klaus (interprété par le talentueux Daniel Fripan et son apparence atypique), physiquement adulte mais mentalement persuadé d’avoir 8 ans et souhaitant devenir président (bien que ce soit avant tout une volonté de ses parents). Une base qui n’est pas sans nous rappeler la première demi-heure de Bad boy bubby, en plus coloré.
Au gré de l’avancée et de l’évolution de l’histoire, l’intelligence du scénario commence à faire son apparition et la cible de ce film n’est autre que nous; confronté à notre propre folie partagée, contagieuse.