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    Censored Voices
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    platinoch
    platinoch

    41 abonnés 132 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 mai 2016
    C’est bien connu, l’Histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Surtout quand il s’agit d’affaires politiques et militaires. L’Etat d’Israël a ainsi longtemps joué de cette image de petit poucet vainqueur, cultivant ainsi le mythe de David triomphant seul du géant Goliath. Pourtant, loin des images popularisées par les médias du succès militaire israélien fulgurant (les chaussures abandonnées par milliers dans le désert par les soldats égyptiens défaits), les premiers témoignages des soldats revenant du front se révélaient beaucoup plus modérés. Loin de l’euphorie collective, les soldats, eux, demeuraient marqués parce qu’ils avaient vu et fait. Les habitants des kibboutz accueillant ces premiers revenants du front ont ainsi enregistré des heures de témoignages, aussitôt censurés par l’Armée. Ce qui n’empêchera pas l’écrivain Abraham Shapira de compiler une partie de ces témoignages dans un ouvrage intitulé « Le septième jour », qui deviendra un best-seller en Israël dès sa sortie en 1968. Avec « Censored Voices », Mor Loushy exhume donc ces enregistrements, désormais déclassés, en présence de ces anciens soldats qui avaient alors accepté de livrer leur témoignage. Parmi eux, figure Amos Oz, l’un des plus grands auteurs israéliens contemporains. Avec beaucoup de sincérité, ces vétérans osent lever les tabous et racontent les combats, les succès rapides, mais surtout la face cachée de la guerre. Celle que les médias ont cherché à taire par tous les moyens. Car l’armée israélienne s’est livrée elle aussi à des crimes de guerre qui, pour la première fois, nous sont racontés de façon officielle : pillage, destructions de villages, exécutions sommaires de prisonniers, de civils innocents, de militaires ennemis en déroute bien après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Tous relatent les ordres donnés par l’état-major d’infliger le plus de pertes et de destructions possibles à l'ennemi. Le plus frappant, c’est l’empathie et l’humanité dont font preuve ces anciens soldats dans leurs témoignages, regrettant les massacres, les humiliations et les souffrances infligées aux soldats et aux populations adverses, contraintes à un exode massif. Beaucoup même font le parallèle entre les souffrances qu’ils ont infligées et celles subies par leurs parents, obligés de fuir quelques décennies plus tôt une Europe en proie à l’antisémitisme. Plus que des regrets ou des traumatismes, ce sont surtout les réflexions de ces hommes, sur les horreurs de la guerre, le cycle de violences sans fin qu’elle génère, qui touche profondément. En cela, « Censored voices » est une œuvre à ce point importante qu’elle démythifie un symbole de victoire parmi les plus fédérateurs de la Nation israélienne. Surtout, elle porte un regard d’une incroyable acuité sur les conséquences de cette guerre et l’écho qui en résulte encore aujourd’hui dans les relations entre l’Etat hébreu et ses voisins. Un film forcément indispensable.
    Ristobop
    Ristobop

    37 abonnés 96 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 octobre 2015
    5 étoiles non pas parce que c'est du grand cinéma mais parce que cet honnête reportage revêt une importance considérable... A montrer encore et encore.
    Documentaire réalisé d'après des archives oubliées ou censurées de l'armée israélienne. En l'occurrence, il s'agit de bandes sonores datant d'un épisode crucial de notre histoire récente: La guerre des six jours. Si ce conflit fut à l'époque présenté par le gouvernement comme une guerre légitime, et si pour beaucoup il est encore synonyme d'une grande victoire ne souffrant d'aucune discussion, quelques hommes se sont interrogés, dès le début, sur son bien fondé... L'écrivain Amos Oz et l'éditeur Avraham Shapira, jeunes soldats israéliens à l'époque en font partie. Ils recueillirent alors les témoignages de nombreux "collègues" rentrant du front et le moins qu'on puisse dire, c'est que leurs versions détonnèrent plutôt avec l'harmonie officielle!! On mesure, grâce à ce film, la triste évolution de la démocratie israélienne depuis ses débuts socialistes et utopiques...
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    94 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 juin 2017
    Censored voices déçoit tant sur la forme que sur le fond.
    Sur la forme, Mor Loushy, auteure du documentaire, tente de mettre en œuvre une progressivité des témoignages via le défilement des jours d’interview. Une mécanique factice qui convainc peu. Les personnes filmées ne sont pas celles dont nous entendons les enregistrements audio (ce fait n’est révélé qu’en fin de documentaire…). Souhaitons que ces figurants étaient conscients du procédé mis en œuvre qui leur fait porter les propos tenus par autrui… Cette façon de faire est très discutable et les quelques réactions lues sur les visages impassibles peuvent ne relever que du montage technique du documentaire ! Nous pouvons aussi nous interroger sur le fait que ces témoignages audio n’aient pas fait l’objet d’un enregistrement vidéo alors qu’en 1967 les moyens de filmage étaient courants. Enfin, signalons un titre et un synopsis quelque peu mensongers puisque moins d’un tiers des enregistrements entendus avaient été censurés par l’armée.
    Sur le fond, seul le point de vue israélien est donné, jamais celui-ci n’est contrebalancé par des témoignages arabes. Le seul « contrepoids » est constitué par des soldats s’interrogeant (un peu) sur quel aurait pu être leur réaction s’ils avaient été dans le camp adverse. Le cas des réfugiés arabes n’est par exemple traité que le temps d’une unique et courte séquence. Les larmes sont celles des familles israéliennes et si les victimes arabes sont filmées, il n’est nullement fait cas de leur nombre et des déplacements de population qui n’avaient rien d’un épiphénomène. L’une des dernières séquences de Censored voices montre des chars défilant prêts pour une prochaine guerre, une éventualité que ne vient pas démentir la conclusion de la plupart des témoignages. Pour leur majorité, leurs porteurs restent dans une désespérante logique guerrière.
    Malgré la caution de l’écrivain Amos Oz et d’images d’archives, Censored voices, documentaire unilatéral et fabriqué souffre de zones d’ombre voilant l’effet de contraste espéré avec le triomphalisme officiel de 1967.
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