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Un visiteur
4,0
Publiée le 18 décembre 2015
Peut-être l'objet le plus non identifié du cinéma français cette année ! Cosmos est fou, drôle, hystérique, absurde et théâtral. Les performances des comédiens plus décapantes les unes que les autres, avec une mention particulière pour Jean-François Balmer, excellent, rajoutent de la folie au film. Mis à part quelques petits moments déstabilisants où l'on se sent un peu perdu, Cosmos nous apporte un peu de folie et de poésie salvatrices en ces temps tourmentés !
Ci-dessous un portrait du comédien Jonathan Genet.
« Cosmos » est un film fou. Peut-être par respect de l’esprit du roman, Żuławski se préoccupe à peine de développer une intrigue ténue (Qui pend des animaux par une ficelle bleue ?) mais préfère expérimenter tous azimut, dans une veine proche du surréalisme. C’est plein d’humour, rempli de références, de moqueries sur la culture contemporaine, qui fusent dans des dialogues plus ou moins intelligibles. Le film va en effet très vite, ne cessant jamais de changer de direction, surmultipliant les ruptures, dans une agitation qui au départ séduit par sa drôlerie absurde et son originalité baroque, mais qui à force fatigue et noie le sens du film. Lors de la projection, le spectateur décroche. Abandonné sur le bas-côté de la route, il voit s’éloigner au loin et dans son estime cette parade déjantée de carnaval qu’est « Cosmos ». Le film continuera inlassablement sa course, même pendant le générique de fin, ajoutant et rajoutant des pitreries stylistiques à cette réflexion sur le sens de l’existence. Elle est nourrie par des acteurs en grande forme qui semblent autant s’amuser que le réalisateur, mais cette troupe s’amuse seul, ayant oublié le spectateur.
J'ai vu Cosmos hier, le jour de sa sortie. Salle comble. Ce film est une merveille artistique : beauté de la photographie, musique sublîme et acteurs remarquables (Balmer, Azema, et deux grandes révélations au cinéma : Victoria Guerra future star et Jonathan Genet, au jeu puissant et charismatique). Quant à la réalisation (primée à Locarno) elle est un tel concentré d'intelligence et de génie - au milieu de la tiédeur des films du moment - qu'elle nous rappelle tout ce qu'il est possible de faire avec de la pellicule lorsque l'on a du talent. Le style fulgurant de Zulawski fait exploser tous les codes narratifs servis courrament à la sauce ketchup : Zulawski revisite les codes du langage, emploie des valeurs de plan originales, des axes de vue, perspectives... quitte à y perdre en route un peu des habitués du "prêt à penser". Nulle part ailleurs dans sa filmographie, on trouve autant de comédie. Car on rit beaucoup dans ce film. La profondeur en plus. Le génie de Gombrowicz rencontre celui de Zulawski dans une dentelle d'horlogerie, une oeuvre d'orfèvre toute en évocations, symboles, métaphores, paraboles. Quant aux mauvaises critiques du film elles font penser à cette sentence confucéenne : "quand le sage montre la lune, l'idiot, lui, regarde le doigt". Grand merci, Mr Zulawski, pour ce Cosmos plein de lunes, de stars et de soleils. On ressort de ce film l'âme gonflée d'un trésor impalpable, et s'en est là, il me semble, l'un des privilèges de l'art.
Bouleversant, léger mais pointu. Il est compliqué d’exprimer ce que je viens de voir, ce qui est certain c’est la réussite d’un style de film qu’on ne voit nulle part ailleurs. Mais qui est Jonathan Genet ? on ne le connait pas, il sublime ce premier rôle. Où était-il pendant tout ce temps, où l’on voyait toujours ces mêmes acteurs français ennuyants.
L’adaptation parfaite d’un livre qu’on pensait inadaptable. De la beauté naturelle pour les acteurs, les textes et les paysages. On en ressort surpris et troublé, l'agréable sensation d'avoir assisté à du grand cinéma.
On peut être interrogé, dérangé, inquiété, mais c’est là toute la beauté de ce film. Pour une fois qu’un film avec des acteurs français sort du lot, ça faisait longtemps.
Grand film du retour. Tous les thèmes et les obsessions de Zulawski y sont présents, magnifiés et poussés à l'extrême. Rencontre d'un grand artiste avec son auteur de prédilection. Ovni tombé à pic ! Sortie parallèle d'un livre, le premier je crois, sur l'oeuvre du Maître "Andrzej Zulawski, sur-le-fil" lettMotif/J.d'Estais
Le réalisateur polonais Andrzej Zulawskia a eu son heure de gloire dans les années 70 et 80, avec des films comme "L’Important c’est d’aimer", "Possession", "L’Amour braque" ou "La Femme publique". Il n’avait plus rien tourné depuis "La fidélité", il y a 15 ans. A la vision de "Cosmos", on est en droit de penser qu’il aurait pu, qu’il aurait dû, prolonger cette abstinence. En effet, il arrive parfois que la vision d’un film mette en rage les spectateurs et c’est ce qui risque d’arriver avec ce nouvel opus d’Andrzej Zulawski, car il est probable que la grande majorité des spectateurs regrettera qu’un investissement sans doute important ait été mis dans un film aussi catastrophique que "Cosmos" alors que tant de films d’une qualité à coup sûr supérieure ont énormément de mal à se monter un peu partout dans le monde, quand ils y arrivent. Le fait qu’un tel film ait permis à Zulawski d’obtenir le Léopard d’Argent du meilleur réalisateur lors du dernier Festival de Locarno est vraiment plus que surprenant, même si la mise en image s’avère être son seul point positif.
Voilà un ovni dans le ciel vide de Zulawski. Si le cinéma doit raconter des histoires, sinon l’Histoire, Cosmos n’assume pas cette requête. Collage surréaliste de plans sans objet, patchwork de personnages sans raison, on eût préféré la rencontre d’un âne avec un parapluie sur une table de vivisection plutôt que celle d’une limace sur une motte de beurre. Que reste-t-il lorsqu’il n’y a ni queue ni tête dans un corps cinématographique informe? Rien, comme l’éructe Balmer. Ce vide sidéral, cosmique, n’est-ce pas celui du cinéma zulawskien qui semble se perdre dans le trou noir de la vacuité et de l’insignifiance? L’ennui nous étreint tout au long du film, dans ce gloubiboulga qui lorgne du côté de Godard (introduction de la littérature comme argument filmique) et de Cronenberg (celui du Festin nu) sans jamais captiver ne serait-ce qu’une infime minute notre esprit par tant d’hystérie.