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    La Loi du marché
    Note moyenne
    3,3
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    604 critiques spectateurs

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    chrisparis
    chrisparis

    1 abonné 12 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 3 juin 2015
    Scenario indigent qui se résume à une accumulation de malheurs dans le but de démontrer que la société est mauvaise, rythme d'une lenteur extrême avec des scènes complètement creuses qui s'étirent en longueur (la leçon de danse), V.Lindon semble lui aussi promener son ennui (d'ailleurs il le dit lui-même au début "je suis fatigué", bien ça se voit !) , cadrages parfois approximatifs sans doute pour renforcer le côté misérabiliste, film sans nuance qui veut démontrer mais ne suscite aucune autre émotion que l'ennui, personnages joués par des amateurs et cela aussi se voit, à éviter absolument sauf si on a 13€ et une heure et demi à perdre (on se demande avec envie pour le spectateur et regret pour le cinéma français ce que Stephen Frears ou Ken Loach auraient tiré d'un sujet pareil)
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 1 juin 2015
    Jamais, jamais je ne me suis autant ennuyé au cinéma !!!
    Et pourtant, j'adore Vincent Lindon.
    Qu'est-il allé faire dans ce film-là ?
    Mais un grand acteur ne peut pas rattraper un mauvais film.
    On attend toujours qu'il se passe quelque chose, mais il ne se passe rien.
    Certes, le sujet est important, et mérite largement d'être traité. Le chômage est la plaie sociale n°1.
    Mais ici, pas de scénario, pas de suivi, pas de dialogue, rien.
    On dirait un documentaire sur pôle emploi et les supermarchés, mais un bien mauvais documentaire.
    Comment la télé et la radio peuvent dire que c'est un film extraordinaire ?
    Aucun intérêt. Très déçu.
    Bref, à fuir !
    JEANRENE43
    JEANRENE43

    11 abonnés 154 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 juin 2015
    Ce film me fait penser aux séquences sur ARTE, une forme de documentaire sans commentaire qui s'intitule "No comment". En effet tant il est proche du documentaire : un seul acteur professionnel les autres non professionnels laissant à penser qu'ils jouent leur rôle dans la vraie vie. Mais aussi tant l'image l'emporte sur les dialogues, à l'instar de "No comment" sur cette chaîne de TV. Cependant est-ce fondé à conclure que tout est de la "La Loi du marché" ? Que tout est de la faute à la loi du marché ? Que vient faire cet handicapé dans ce sujet ? La loi des séries en termes de série d'épreuves est-ce la loi du marché ? Est-ce la loi du marché si Pôle emploi a proposé -sans doute propose tous les jours- des stages bidons ? Est-ce la loi du marché si nombreux clients, de toutes conditions sociales (riches-pauvres, hommes-femmes, jeunes-vieux) volent les supermarchés ? Est-ce la loi du marché si les caissières profitent que les clients rangent leurs articles dans leur sac à provision pour utiliser les points de fidélité et finalement obtenir des réduction à venir ? Est-ce la loi du marché, à l'instar de cette situation, si j'ai été victime d'un détournement d'article alors que celui-ci était bien sur le ticket de caisse ? Je ne suis pas allé me plaindre mais je n'étais pas content de ce petit délit de quelques euros... Il y a sans doute matière à faire un film mais faut-il nous imposer ses longueurs au point de nous lasser ? Va-t-on au cinéma pour s'ennuyer quand bien même on cherche du fond ? Certes Vincent LINDON joue bien mais les plans fixes sur son visage sont-ils suffisants pour lui donner le prix du meilleur acteur ? Pourquoi ne pas récompenser alors tous les acteurs non professionnels qui offrent une prestation du niveau du primé ? Globalement ce film porte à l'écran davantage nos travers et nos comportements dans des situations de demandeurs d'emploi, de salariés, de clients, plutôt qu'une véritable démonstration de la loi du marché. N'est-ce pas aussi une illustration d'une évolution sociologique qui ne me semble pas en lien à une fatalité subie, "La loi du marché", chacun surveille chacun et en conséquence on est donc toujours surveillé mais avec de bonnes raisons tant nos comportements sont immoraux ? Là le sujet devient encore plus inquiétant car on peut sans doute réformer la loi du marché mais pourra-t-on réformer nos comportements individuels ? Et pour terminer, ce long "Comment" justifie une note strictement moyenne 2,5/5.
    Emmanuelle Halimi
    Emmanuelle Halimi

    16 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 1 juin 2015
    Que dire, sinon que je suis atterrée qu'on encense ce " film" qui ressemble à un mauvais épisode de "strip tease" ...
    les dialogues, des impros qui permettent aux scènes de durer parfois près de 5/10 minutes ( exemples = le fils handicapé qui essaye d'articuler une blague - pas drole du tout - ; les parents qui apprennent a danser le rock - plan fixe pendant 5 mn ; qui essaye de revendre leur mobilhome à 7000 euros , alors que les acheteurs ne veulent lacher que 6000 - 5 mn où ça tourne en rond ; les scènes interminables dans l'arrière boutique de la grande surface (où Lindon est vigile) , et où il interroge des voleurs malhonnêtes = 2 ou 3 scènes de 5 minutes .
    Bref , c'est tout le long comme ça , sans musique, sans respiration , sans légèreté !!!!
    de nombreux spectateurs ont quitté la salle .
    Palme d'or du meilleur acteur pour CA?????? moi je dis non !
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 1 juin 2015
    En période de crise quand un film évoque le monde du travail forcément l'ambiance est pesante. Un réalisme cru qui met parfois mal à l'aise, qui renvoi à des situations auxquelles ont est confrontées tous les jours, mais sur lesquelles l'ambiance de la salle obscure nous oblige à se poser des questions de fond. La loi du marché ne nous oblige elle pas si petite main que l'on soit , même si on est de bonne volonté, à accomplir des actes immoraux. Cette situation est notre responsabilité à tous. Que peut-on faire ? Un peu d’empathie, d'humanité au milieu de toutes ces actions contraintes. Il existe un choix toujours.

    On ne va pas voir ce film pour son humour, son esthétique, ni même pour sa poésie. Il nous permet de se mettre face à la réalité, de se la prendre en pleine face pendant une heure et trente minutes sans pouvoir se dérober. La prestation de Vincent Lindon est à noter.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 1 juin 2015
    Un film brut et brutal à la fois qui utilise la pire des recettes du cinéma: forcer le trait, déployer l'ennui dans de longs plans séquences, réduire l'artistique à néant pour aggraver la tragédie de l'histoire, celle d'un chômeur qui galère. Ce genre de procédé est détestable, il porte un nom:le terrorisme cinématographique qui force le spectateur à rentrer dans sa culpabilité en se disant: Moi, là, son mon bon fauteuil, j'ai un job, de quoi me payer une place de ciné etc... Mais à ce petit jeu là, on perd: c'est ce qui arrive à ce mauvais film (et pourtant je suis admiratif du cinéma du réel). Là où Emmanuel Bourdieu, Bruno Dumont, les frères Dardenne ou Abdellatif Kechiche savent faire, Brizé rate complètement son film. Son seul succès est que la brutalité est synonyme d'attrait commercial qui lui permet de monter les marches du box office. C'est un scandale que ce film a été sélectionné pour Cannes et non l'excellent Despleschin. Quant à Vincent Lindon, n'importe qui aurait pu jouer un homme dans la galère, car nous avons tous vécu des galères. Il arrive qu'un mauvais film soit transcendé par un bon acteur, là ce n'est guère le cas, pas en tous cas de quoi obtenir un prix d'interprétation à Cannes.
    Olivier Maraval
    Olivier Maraval

    28 abonnés 3 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 juin 2015
    Ce film est une honte, une escroquerie, c est du voyeurisme du misérabilisme. Aucune histoire, un pseudo reportage joué par des acteurs. 1h30 de.....
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 1 juin 2015
    Film super nul, on vois la bien pensante gauchiste de tous ses journaliste qui sont à la solde du pouvoir de gauche. un film ou il ne se passe rien, des plans fixe et bien trop long, quand à Vincent Lindon on se demande ce que les jurés de cannes on pu trouver dans son jeu d'acteur il est inexistant, il tire une tronche de 15 mètres de long pendant tous le film, il na rien à joué avec des amateurs quand à la mise en scène elle est soporifique sa traine en longueur, interminable, à ne pas recommandé à un déprésif.
    Alice025
    Alice025

    1 691 abonnés 1 375 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 juin 2015
    Un film très réaliste et malheureusement triste, tourné comme un documentaire, sur la difficile loi du marché, la crise, les pertes d'emploi, l'argent manquant... Nous suivons la vie de Thierry, incarné par Vincent Lindon, qui, après 20 mois de chômage, va se faire embaucher comme agent de sécurité dans un centre commercial. On y voit ici la triste réalité de personnes comme lui qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Rendez-vous chez le banquier, à Pôle Emploi, entretien via Skype... On y voit le quotidien intime de Thierry ainsi que sa volonté pour s'en sortir.
    Mr Lindon est tout simplement bluffant, bravo.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    136 abonnés 1 635 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 juin 2015
    La petite cinquantaine, licencié économique depuis plus d’un an, la fin des droits à l’assurance chômage se profile pour Thierry. Plus que des projets qui risquent de tomber à l’eau, c’est une quête de survie qui débute pour se maintenir lui-même et sa famille à l’eau.
    Stéphane Brizé, qui ne m’avait pas convaincu avec son « Mademoiselle Chambon », frappe fort ici avec un film social dans la veine des Dardenne. Caméra à l’épaule et sur le dos de Vincent Lindon durant 1h30 pour un film sans concession, engagé, puissant à l’esthétisme proche d’un « Rosetta ». De tous les plans et seul comédien professionnel de ce film à tout petit budget, Lindon assure comme il n’a jamais assuré. Fini les yeux de chien battu, la mine dépitée dans tous les films ; ici, il est convaincant dans le rôle de cet homme qui décide de composer avec cette société sans non plus se laisser marcher sur les pieds. Cette force de conviction tranquille suffit à elle seule à légitimer son Prix d’Interprétation à Cannes. Entouré de non professionnels, ils ne sont pas des faire-valoir et assure une vraie partition et quelquefois dans leur propres métiers. La mise en place est quelque peu didactique et démonstrative ; Thierry aux prises avec son conseiller Pole Emploi, Thierry et son fils handicapé, Thierry et sa banquière pour laquelle même un pauvre est un client à exploiter, Thierry et ses ex collègues syndiqués,… Le film pouvait vite basculer dans la surenchère affective, mais cette peur est évacué le premier quart d’heure passé. Dans un crescendo bien distillé, le dernier tiers du film nous conduit vers de nouveaux personnages très incarnés et une tension morale paroxysmique mais jamais moraliste ; assez rare.
    Véritable critique de l’économie de marché telle qu’elle marche, sur la tête ; c’est un film choc qui démontre comment un système de survie conduit certains à la cruauté ; simplement pour sauver leur peau. Les inégalités se creusent et les classes populaires et classes moyennes se déchirent pendant que les nantis engrangent les profits. La banquière qui voie dans la détresse de son client les moyens de lui fourguer un produit, le conseiller Pole Emploi justifiant une formation inutile, les pauvres vigils qui surveillent de pauvres clients et des salariés pauvres, des classes moyennes qui marchandent auprès de vendeurs d’occasions de classe moyenne,… Une société cruelle qui conduit à plus d’individualisme ; la peur d’être dégradé.
    Brizé utilisé aussi à nouveau le dispositif de l’immersion comme dans ces précédents films. Caméra proche du personnage principal ici ; mais surtout des séquences longues interminables faisant monter le malaise chez le spectateur. On a vraiment l’impression d’être dans la même pièce que Thierry. Et pour enfoncer le clou, ces scènes sont ponctuées d’un silence de mort ; pas de renforts de musique, elle est quasi inexistante dans ce film.
    Mon premier grand choc cinématographique de 2015 car il pose une question importante : un homme doit-il aller à l’encontre de sa morale simplement pour adopter la logique du monde en marche et subvenir aux besoins des siens ?
    Vous aviez aimé « Ressources Humaines » de Laurent Cantet ; il faut voir celui là… et vice versa bien entendu.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 1 juin 2015
    Rarement, je me suis ennuyée devant un film de Lindon..."Welcome" "Pour elle" etc... et même les romances comme "l'étudiante" et tant d'autres films, tout aussi régalant.. D'ailleurs je dis "un Lindon" comme ma grand mère disait "un Gabin" et mon père "un Belmondo". Mais là, c'est la grosse DECEPTION !!!!. Le pôle emploi et son indifférence, son impuissance, le manque d'humanité du monde du travail, la crise et ses abus sur les gens médiocres, ok, tout çà c'est vrai ! Mais il fallait prévenir que " La loi du marché" était un documentaire ! car ce n'est autre que çà ! pas d'histoire réelle, pas de fil conducteur, des prises de vue intimistes, autant regarder "Envoyé spécial" ou "Zone interdite" à la télé, c'est idem ! On dit que c'est un film à tout petit budget (1,2 million) alors on connait par déduction le cachet de Mr Lindon...pas loin de çà !
    Cannes a encore voulu donner dans l'intellect du cinéma intrusif, moi, sur le coup je me suis dit que (enfin!) Lindon méritait bien cette récompense, alors j'ai foncé tête baissée, mais je me suis cognée aux portes de l'ennui pendant presque 2 heures ! Bon, je n'en veux pas à l'acteur, inconditionnelle que je suis de son talent, la prochaine fois je regarderai d'abord les critiques des cinéphiles !
    Vergnus
    Vergnus

    9 abonnés 118 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 juin 2015
    Une caméra clinique braquée sur le regard de Vincent Lindon qui exprime ici tout son talent de grand acteur pour lequel il mérite bien sa palme.
    Une analyse sans concession de la société actuelle qui broie les plus faibles et les plus pauvres.
    Sans concession non plus sur l'incurie de Pole Emploi et de la Formation professionnelle pour aider réellement les chômeurs, sur l'attitude des banques et sur le monde sans pitié de la grande distribution
    La lenteur accroît encore la pesanteur et le malaise croissant qui vous gagne ...
    Efficace!
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 1 juin 2015
    J'ai réussi à voir le film en entier et je vous assure c'est une performance... Mon amie a du partir tellement les gros plans flous lui donnaient la nausée... Que d'ennui! Les plans à n'en plus finir se succèdent, on attend un rebondissement, un rythme, mais non... rien... si malgré tout vous vous sentez la force d'aller le voir, soyez reposé pcq il faut lutter contre le sommeil...
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 368 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 juin 2015
    Ah c’est donc comme ça qu’on est sélectionné à Cannes ? Il suffit juste d’être pote avec Vincent Lindon ? Intéressant. Moi qui étais persuadé que cela nécessitait une certaine sensibilité dans la mise en scène, un talent particulier dans la narration, une créativité dans l’histoire racontée… Mais bon, visiblement non. Me voilà rassuré. En fait, à bien regarder cette « loi du marché », la recette a l’air assez simple et à la portée de tous. Il suffit juste de faire du misérabilisme social. Parce que là on a vraiment les ingrédients les plus basiques et ça à l’air d’avoir plutôt bien marché : un chômeur dans la dèche, un conseiller pôle emploi incompétent, un ancien patron voyou, un enfant handicapé, une banquière insensible, des concitoyens qui cherchent à exploiter la misère du héros… A première vue aussi, aucune compétence technique n’est requise non plus. Pas vraiment de montage, tout est tourné en plan séquence. Pas de réflexion sur le cadrage non plus, puisqu’il suffit vraisemblablement de faire de la caméra au poing en permanence sans se soucier de savoir si on coupe des visages ou bien si on fait du hors-champs en permanence. Pas de travail sur le son non plus : tout est en prise de son directe et on ne semble pas se soucier de la réverb et de tous ces non-réglages qui rendent parfois les dialogues pénibles à suivre. Au contraire, j’ai même l’impression qu’il faut afficher de manière ostensible qu’on fait quelque-chose de crade, même si, pour le coup, ça rend la chose encore moins regardable. Si c’est ostensible, alors on se dira visiblement que c’est fait exprès, et si c’est fait exprès, alors c’est que c’est une démarche artistique, une volonté de s’émanciper de l’artifice pour filmer du vrai… Bon et puis après, ça n’a pas l’air compliqué de boucler l’heure et demie de film. Pas d’exigence d’intrigue. La situation n’évolue jamais. On est juste dans de l’illustration de misère du début jusqu’à la fin. Il suffit juste de trouver une bonne douzaine de situations. Après tout, si c’est trop court, on fait tout simplement tourner les dialogues en boucle. Là encore, il suffira juste de dire que c’est pour faire plus vrai pour que ça passe. De toute façon avec Vincent Lindon – ce mec est tellement convaincu par tout ce qu’il fait – que ça passera forcément… Eh bien mazette : belle leçon de cinéma à la française en tout cas ! Me voilà plus instruit. Maintenant ce n’est pas tout ça, mais aussi instructive fut-elle, cette leçon fut quand même bien chiante. J’ai quand même bien le droit à mon petit moment de détente : le moment est venu d’aller lire les critiques presse. Parce que – eh oh ! – ce n’est parce qu’on va voir du cinéma social qu’on n’a plus le droit de bien rire dans la vraie vie, non ?...
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 1 juin 2015
    La loi du marché.
    Un film intéressant mais qui manque de « vécu ». Il n’y a pas dans le personnage joué par Vincent Lindon, de révolte, de colère ni d’indignation. Il « fait la gueule » tout le long du film. Mais il est vrai aussi qu’il n’a pas connu la guerre de harcèlement pour le mettre en défaut et essayer de le virer de son poste sans indemnité. Il est vrai aussi qu’au cours de sa recherche d’emploi qui a suivie, il n’a pas eu ces réponses toutes faites qui viennent les unes derrière les autres pour vous dire que finalement, « on » n’a pas besoin de vous. De vous, de vos compétences, de vos savoirs et savoir-faire ou même de votre savoir être. D’ailleurs comment pourrait-on vous demander du savoir être quand on en n’a pas soi-même ?

    Sinon pourquoi ces butoirs sur lequel le rail arrive en bout de course alors que le train n’a pas terminé son parcours ? Pourquoi ces refus sans explication, ces faux-semblants (nous gardons votre cv pour un autre poste qui pourrait s’ouvrir éventuellement) ? Pourquoi tout ce travail en vain, car c’est aussi un travail la recherche d’emploi, quand des gens que vous rencontrez, censés vous aider, sont aussi dépendants des organismes qu’ils représentent. N’ont-ils pas eux aussi les mains liés, la langue de bois, les réponses sempiternelles toujours les mêmes et l’inévitable et permanent « votre cv est mal fait ». Ainsi on vous culpabilise et on se débarrasse.

    De plus, le personnage assez sinistre qui nous est proposé, plutôt attentiste qu’amorphe, sans réaction, sans révolte, n’a pas eu ce temps d’espérance alors que prêt à être ré-embauché, il est encore enthousiaste. Il n’a pas eu au bout d’une longue période d’échecs, d’humiliations, de frustration et d’impuissance, cet effondrement moral qui vous met au fond du trou.

    Non, il n’a pas connu ensuite ces difficultés qui viennent amplifier encore le désastre tout autour. Il n’a pas été obligé de vendre son bungalow quel qu’en soit le prix. Il n’a pas été contraint de vendre son appartement en urgence. Il n’a pas eu ces terribles disputes avec son épouse qui ne le comprend plus et donc n’a pas connu ce problème de couple qui inévitablement vient pourrir encore plus la situation. Il n’a pas été interdit bancaire. Il n’a pas eu l’huissier dans son domicile pour lui enlever ces quelques biens auxquels il tenait tant, véritable viol de son intimité et de sa respectabilité, commis au nom de la société, sans état d’âme, devant sa famille et ses enfants.

    Non, il n’a pas eu tout cela et finalement il s’en tire bien. Il trouve un « petit boulot » qu’il va devoir malgré tout, supporter. Tout cela pour voir d’autres êtres paumés comme lui, essayant de s’en tirer par quelques larcins bien anodins. Tout cela pour comprendre aussi toute l’hypocrisie du système qui enterre encore plus une personne déjà enterrée plus qu’à moitié. Tout cela pour que son entreprise fasse du profit et augmente son chiffre d’affaire, voir son bénéfice, parce que le facteur humain importe peu, tant qu’on peut le manipuler et qu’il se soumet.

    Il sait, il voit, il comprend… Il va peut-être « se tirer » en claquant la porte ? Ou alors non, il ne la claquera pas. Parce que ceux qui ont construit ce film n’ont pas vécu tout cela et n’ont pas la capacité d’aller jusqu’au fond des choses, au plus profond de l’humiliation, de la remise en question professionnelle, sociale, familiale et intime.

    Et donc j’ai été déçu parce que moi j’ai vécu tout cela et que je sais de quoi je parle. Le propos est incomplet et ne va pas assez loin, pas assez en profondeur. De plus, il n’était pas nécessaire d’y ajouter un enfant handicapé, quoique les promesses du directeur de son école soient aussi un beau monument d’hypocrisie. Alors peut-être que le sujet est à reprendre, si quelqu’un veut bien se donner la peine d’aller jusqu’au bout. Même et pourquoi pas, jusqu’à l’espoir quand il est retrouvé. Car aucune situation n’est bloquée si on reste prêt à rebondir, à condition de ne pas se laisser enfermer dans un cadre infernal et de savoir se remettre en question. Et ça, ce n’est pas gagné !
    L.Y.S
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