Pour une fois je trouve que les critiques spectateurs ne se sont pas trop plantés sur ce film. Je trouve qu'on en a fait un peu trop avec ce long métrage et la note presse ne révèle qu'une seule chose, le fait que ce film permet à certain de descendre de leur tour d'ivoire parisienne pour voir ce qu'est la vraie vie. A part ça, La loi du marché n'a pas grand chose à proposer. Certaines séquences sont bonnes, d'autres moins, le tout s'enchaine un peu aléatoirement.
Effectivement Vincent Lindon est très bon, car il joue sobrement, des scènes sont fortes, on a pas mal de plan séquence. Sauf que le film échoue à raconter quelque chose, le regard porté par la caméra ne montre que de la peine et la misère, c'est trop peu. Surtout, le réalisateur veut trop en faire, tout raconter, tout mêler et c'est pour ça que ça ne prend pas. Le gars est au chômage, ok, il arrive pas à trouver du boulot, ok, pole emploi lui a proposé une formation inutile, ok, il a des soucis d'argent, ok, sa banquière veut lui vendre des produits inutiles, mouais, son fils est handicapé, ok, euh non pas ok ! Sérieusement? Pourquoi avoir mis tout ça? C'est quoi le concept, faire reporter toutes les galères possible sur un seul homme? C'est pas du cinéma ça, c'est de la facilité. Rien ne nous est épargné, ça pourrait passer si le film s'ouvrait à une autre palette de sentiment (comme la Tête Haute, qui proposait des moments de joie aussi), sauf que non, le film en reste là. Or, prétendre montrer la vérité, en se contentant de ça c'est malhonnête.
Enfin concernant la réalisation, il y a pas mal de plan séquence, ce qui peut être une force mais aussi une faiblesse quand le réalisateur fait durer une scène inutile pendant plus de 5 minutes... La scène de la caravane est à ce titre beaucoup trop longue, et n'apporte rien du tout.
Il n'y a pas que du mauvais dans ce film, c'est courageux de traiter de ce sujet, mais encore faut-il le faire intelligemment et ne pas tomber dans la facilité.