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OCollus
67 critiques
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4,0
Publiée le 19 octobre 2015
Un film tout en justesse. Des silences qui en disent long avec des clichés jamais dans l'exagération et une mise en scène superbement équilibrée, viennent servir un sujet majeur de société. Se taire, avoir peur, subir, se battre individuellement ou fuir comme comportement dans le monde du travail aujourd'hui, met à mal la resitance collective dans ce pays. bravo à Vincent Lindon.
Mais Dieu que c'est chiant ce film ! Faut-il exceller dans le registre "misérabilisme social à outrance" pour espérer sortir du lot à Cannes ? Certes, je reconnais que Vincent Lindon s'est complètement effacé derrière son personnage mais ça ne suffit pas. La réalisation est faiblarde avec abus de "caméra au poing" ... Le ciel qui tombe en permanence sur la tête du héro, vraiment, trop c'est trop. Voilà même que son fils trisomique (scénario "chargé, non ?) a un coup de mou et patauge un peu dans ses études ! Si même les triso sont en galère, où va-t-on ? ... Cette chronique sociale déprimante n'ouvre aucune porte et n'offre aucune réflexion ... la désertion finale du héro n'est pas un acte rebelle mais l'expression d'un ras le bol. C'est du pathos facile et chiant.
Vraiment nul, gros problème de montage, enchaînement de plans foutrement inintéressants et sans fin. J’hésite entre la scène ou il apprend a danser une danse hautement ridicule pendant 5mn ou la surveillance des gens... qui ne font jamais rien. Bien sur ca ne vaut pas la bande son d'une pauvreté effrayante, ou la fin qui n'en est pas une. Ca m'a rappelé la scène ou mamie se lève pour aller tirer les rideaux dans Les Oiseaux.
Il y a des films qui sont faits pour montrer la réalité, les sujets graves, qui dérangent, et là en effet on ressent de la gène pour quelque chose qui nous montre notre quotidien. Avec un rythme lent, mais du coup très soutenus en image et paroles, on est vraiment mi devant ce qui dérange. Les acteurs sont franchement parfait dans leur rôles, comme si c'était leur propre travail d'origine, ce qui rapproche encore plus de la réalité, et nous éloigne de la fiction : ce n'est pas un documentaire tape à l’œil, mais bien un bon film social !
Il faut saluer La Loi du marché parce qu'il aborde frontalement sans misérabilisme ni angélisme le quotidien d'une population qu'on voit finalement assez rarement au cinéma, et quand on la voit elle n'est pas forcément traitée de façon légitime : la France "périphérique", celle qui souffre en silence. Qui n'est pas dans la misère mais qui a du mal à boucler ces fins de mois. Qu'on n'entend rarement, sauf aux élections où elle a tendance à voter pour des escrocs qui lui promettent des lendemains qui chantent...et surtout qui se débat dans un quotidien lourd et sans grâce (boulots ingrats, chômage, banquiers faux-amis, banlieues semi-urbaines...). Le personnage de Vincent Lindon représente ici cette classe ouvrière qualifiée qui n'arrive plus à trouver des emplois en adéquation avec sa compétence, et il le fait très bien, avec une grande sincérité (comme toujours avec lui). Malheureusement, le film n'est pas totalement abouti. Si certaines scènes sont excellentes (la plupart des scènes dialoguées en fait), d'autres sont franchement trop longues et enlisent le film. Un petit souci au montage donc, mais c'est un film qui mérite incontestablement notre attention et notre estime.
Un film-documentaire assez dur. La misère silencieuse, la perte d'espoir et la volonté de s'en sortir. Un constat difficile et amer sur la pauvreté et le chômage. Filmé autour de Lindon qui campe un personnage accablé mais solide et lucide. Très dur, spécialement sur les petites scènes de la vie quotidienne.
Le sujet m'intéressait, mais je redoutais : - Le filmage de style "reportage", qui peut paraître un artifice déplacé pour une fiction. - Le choix de l'acteur principal : rejeton de la plus haute bourgeoisie française, il me paraissait peu apte à incarner une victime du système. Mais l'acteur donne raison au Paradoxe sur le comédien de Diderot, et peu importe sa vie, il a l'air de le ressentir ce qu'il fait semblant de vivre. Et le mode de narration fonctionne, parce qu'il n'a pas été choisi seulement pour un tournage à l’économie. J'ai marché, et ce film m'a marqué durablement.
Quasi filmé comme un documentaire, Stéphane Brizé filme un drame social avec une certaine froideur distante mais avec un regard impitoyable pour ce qu'est devenue notre société. Pamphlet social contre cette loi du marché tant dans la recherche d'un emploi que dans le cadre d'une nouvelle fonction peu glorifiante, le film vaut aussi énormément par la présence de Vincent Lindon. Souvent parfait dans les films à caractère social (de "Fred" à "Welcome"), il est ici extrêmement émouvant alors qu'il joue avec un minimum d'effet et fait preuve d'une grande sobriété. Son prix d'interprétation à Cannes est amplement mérité.
Seul point positif, ce film a le mérite d'exister et c'est bien l'une des rares fois où le cinéma français aborde ce genre de sujet. Mais après ?........... il y a le reste et c'est du très très lourd. La situation d'un chômeur vu par les bobos et joué par un Vincent Lindon qui en fait des tonnes avec un scénario qui en fait des tonnes aussi. Un documentaire est cent fois plus vivant.... On est très loin d'un Ken Loach, d'un Full Monty qui en a dit plus que ce film et sans parler du cinéma italien qui a tout décrit en gardant un peu d'humour, car oui c'est possible pas la peine de trainer une tête de l'emploi alors qu'on habite le 6ème arrondissement...... Un seul plan vaut le coup, spoiler: celui où le héros est filmé dans une formation pôle emploi et après tous les autres doivent critiquer sa prestation, c'est incroyable comment les gens vous jugent, ils se permettent tout ...... et la fin est totalement irréaliste, on nous montre un chômeur qui galère depuis des années, qui a une situation familiale extrême et spoiler: ce type fiche le camp de son boulot pour une histoire tirée par les cheveux ?? sérieux ?! çà veut dire quoi ? que le chômage est plus confortable que ce travail ? dans cette situation, la plupart des gens auraient serré les dentsspoiler: mais ne se seraient pas enfuis ...... La loi du marché est au final un film qui ne sait pas quoi dénoncer....
Film magnifique et surtout tellement stupéfiant. A plus d'un moment, je n'avais plus l'impression de regarder un film mais j'étais plutôt devant un vrai bon documentaire. Chacun qui le regardera pourra se retrouver dans ce film. Les durs passages chez Pôle Emploi, la vie de famille pas toujours facile, subir la détresse des autres, subir sa propre détresse... Vincent Lindon est comme toujours remarquable et d'une justesse incroyable. On apprend pas mal de choses en voyant ce film sur la vie de tous les jours sur des personnes que nous croisons quotidiennement : les hôtesses de caisse de supermarché, les vigiles, les conseillers Pôle Emploi... En bref, un film à voir si on aime l'émotion et surtout réfléchir car il faut l'avouer, cette fiction fait beaucoup réfléchir. Les amateurs de super héros et grosse production américaine, passez votre chemin ce film n'est pas du tout fait pour vous. Petit bémol : je ne mets pas 5 étoiles du fait que par moment, le film est peut être un peu "trop documentaire".
Stéphane Brizé et Vincent Lindon sont devenus inséparables depuis « Mademoiselle Chambon » (2009), chacun trouvant chez l’autre écho à ses préoccupations. Pour « La loi du marché » les deux hommes ont souhaité dans un film au réalisme quasi-documentaire où Lindon serait le seul acteur professionnel de rendre compte de ce qu’a fait de notre société la fameuse « loi du marché » à laquelle certains croient encore dur comme fer depuis qu’au XVIIIème siècle Adam Smith en vantait la main invisible protectrice qui selon ses dires lui ferait dispenser ses bienfaits par ruissellement jusque dans les couches sociales les moins élevées. A travers le regard de Thierry (Vincent Lindon) que la caméra de Brizé ne quitte jamais, nous sommes invités par assimilation à nous interroger sur ce qui nous amène à supporter cet impitoyable enchainement d'atteintes à la dignité humaine que nous inflige cette fameuse loi invisible qui a réussi en quelques quarante ans à structurer tous nos comportements. C’est une succession de saynètes d’environ cinq minutes qui nous place dans chacune des étapes du parcours humiliant qui est imposé à celui qui à cinquante ans veut retrouver un travail pour continuer à vivre dignement et à s’accorder encore quelques moments de détente comme suivre un cours de rock avec sa femme. Volontairement elles ne sont pas reliées entre elles selon un enchaînement narratif qui serait ici hors de propos mais plutôt comme les étapes cohérentes du parcours de tous ceux qui sont pris dans la machine impitoyable qui par spoiler: Thierry interposé vous mène de Pôle Emploi à une séance de recrutement humiliante via Skype en passant par la revente du mobil-home durement gagné où un plus chanceux pas encore passé par là va tenter de profiter de votre détresse, jusqu’à la séance de coaching collectif où selon les bonnes règles inculquées par « le Maillon faible » (jeu de téléréalité du début des années 2000 présenté par Laurence Brocoli) vous êtes haché menu par vos camarades de séminaire qui en bons soldats du système passent à la broyeuse votre intégrité psychologique. Quand enfin Thierry a trouvé un boulot de vigile en hypermarché, bien sûr hors de ses compétences et moins rémunéré, il devra se montrer un gendarme zélé prêt à traquer les voleurs mais aussi à débusquer parmi ses collègues ceux qui à force de galères se laissent aller à détourner un bon de réduction . Le constat est terrible de ce que nous nous infligeons les uns aux autres par le bon vouloir de cette « main invisible » pas si bienveillante qu’on nous l’avait promis. Le regard tour à tour perdu , résigné, révolté ou apeuré de Vincent Lindon dans une partition qu’il connait désormais sur le bout des doigts nous invite à nous interroger sur notre capacité à accepter des comportements qui nous éloignent souvent et de plus en plus de notre condition d’humain . Dans un retournement de situation final salutaire après tout ce parcours à rebours, Brizé et Lindon nous montrent que l’on peut toujours dire non. Si tous ces non pouvaient s’unir tel est sans aucun doute le message subliminal de « La loi du marché ». A chaque époque sa manière de dénoncer l’aliénation de l’homme à un système . En 1936 le visionnaire Charlie Chaplin dénonçait le fordisme triomphant dans « Les temps modernes », en 1972 l’iconoclaste Jean Yanne pressentait l’abêtissement galopant des foules par les médias dans « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » , en 1976 plus sombre Sidney Lumet s’horrifiait dans « Network » de l’information spectacle. De nos jours en France ce sont Pierre Jolivet (« Jamais de la vie ») , Laurent Cantet (« Ressources humaines ») ou Jean-Marc Moutout (« De bon matin ») qui se joignent à Stéphane Brizé pour nous alerter sur la déshumanisation à laquelle procède la société de services qui a progressivement supplanté les friches industrielles, reproduisant de manière plus insidieuse les mêmes schémas de domination sans partage du pouvoir au sein de l’entreprise . Au passage Vincent Lindon qui œuvre depuis un certains temps dans le cinéma social aura enfin récolté avec le Prix d’interprétation à Cannes la première récompense bien méritée de sa carrière.
dans la grande lignée du cinéma français qui croit encore que faire un film , c'est raconter le malheur des uns ou des autres et se prendre forcément la tête sur un sujet "important" ... encore que là .. filmé comme à la MJC de Melun , si tu es dépressif à la base passe ton chemin . un grand moment d'ennui , regarder les infos s'avère plus joyeux .
Un drame social réaliste, puissant, bouleversant et en même temps totalement rageant, servi par une mise en scène brillante de simplicité et porté par l'exceptionnelle prestation de Vincent Lindon entouré de comédiens non-professionnels. Un film absolument nécessaire.
Un film sur la dureté de la vie économique, et sur le chômage des séniors. Vincent Lindon est remarquable de justesse, et rend de façon très émouvante le choc que représente la perte d'un emploi à un âge où il est encore plus compliqué d'en retrouver un. On vit avec lui cette épreuve mais également celle qu'il vit dans sa vie personnelle, ses problèmes d'argent, ses remises en cause appuyées par la dureté de la loi du marché. L'épisode de la formation où est simulé un entretien d'embauche est particulièrement fort et violent pour lui. Les lenteurs monotones du film sont là pour asseoir la démonstration mais rendent toutefois le film parfois ennuyeux.