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mazou31
97 abonnés
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1,5
Publiée le 26 mai 2015
Comme disait le grand Pierre Desproges : “ Mais quelle époque ! En voici des manières ! Mais à quelles extrémités faut-il que l’on m’accule ? “ Oui, les gourous du cinéma m’ont bien roulé ! Je croyais voir un grand film. Raté ! J’ai vu un reality-show bien plombant, mais heureusement dans une autre catégorie que les débilités télévisuelles. Un film sans intérêt, du moins pour ceux qui ont suffisamment d’attention et de compassion pour leur propre société. À part quelques bobos bien protégés, je préfère dire bopasbo (pour BOurgeois PAS BOhêmes, avec jeu de mot intégré), pour qui le film peut paraître exotique et révélateur, qui n’a pas connu pour lui-même ou dans son entourage au moins une de ces situations difficiles ? Qui n’a pas montré une même dignité, une même lucidité que Thierry ? S’il y a manque de dignité, s’il y a cynisme, ce n’est pas du côté de ces gens qui souffrent mais plutôt du côté de ceux qui font souffrir ! Revenons au film-qui-n’en-est-pas-un, à ce faux-documentaire qui ne ferait pas jeu avec ceux d”’Investigation”. Donc un “film” ennuyeux à l’excès, sans message fort et original, sans montage, sans mise en scène attractive. Stéphane Brizé a appris que la caméra subjective et le gros plan donnent de l’intimité… alors, allons-y, tournons exclusivement comme cela ! Chapeau, l’artiste ! Quelle maestria ! C’est pénible, ça fait mal aux yeux et ça enlève tout souffle au “film”. Heureusement un point positif incontestable : l’interprétation remarquable de Vincent Lindon – qui méritait plus un prix cependant dans un film comme Welcome ou Quelques heures au printemps – ainsi que les prestations admirables de tous les amateurs. Bref un film à éviter, mieux vaut regarder autour de soi, du moins si vous n’êtes pas dans les zélites ! En conclusion notre oligarchie devrait plutôt s’inquiéter de ces succès français, mérités ou immérités, qui tous décrivent les souffrances d’une société qui implose.
J'ai vu le film pour Vincent Lindon... J'ai été déçu: cet enchevêtrement de scènes banales de la vie d'un chômeur ne conteste absolument rien: il constate, c'est tout. On trouve le jeu naturel et bestial de Lindon à la hauteur des grands, mais comment observer le talent d'un acteur s'il retranscrit le réel? En effet, je n'ai rien ressenti face à ce "film-documentaire". Certaines scènes sont belles, malgré leur trop grande sobriété. A la fin, on n'a rien appris, aucun engagement ne s'est fait ressentir, et cette révolte à grands coups d'humiliations n'est que fragment...sensé? On n'y pense pas tellement... Les 3 étoiles sont vraiment pour la voix captivante, rude mais tendre de Vincent Lindon... Et de sa présence simple et assurée.
Sans atteindre le niveau de ses précédents films dont le remarquable Mademoiselle Chambon et l'émouvant Quelques Heures de Printemps, Stéphane Brizé nous embarque ici dans une nouvelle vie "minuscule", sorte de cinéma-vérité sans esbroufe avec caméra portée et improvisations de comédiens amateurs (tout au moins, c'est ce qu'on ressent). On avait déjà vu un vigile dans un film récent (Jamais de la Vie, de Pierre Jolivet) et il nous était apparu plus réaliste que Vincent Lindon, malgré tout le talent de cet acteur familier du réalisateur, peut-être en raison d'une direction d'acteur trop lâche...L'absence de trame dramatique finit par nous gêner tant on a l'impression de percevoir ces vies fracassées à travers un trou de serrure ou comme des intrus qui surprendraient leurs voisins au dessus de la haie du jardin. On appréciera cependant à sa juste mesure le réalisme des scènes et des situations. Un film au grand cœur!
un bon petit drame social bel et bien réel sur la difficulté à trouver un emploi, surtout à cette époque actuelle, professionnellement. on peut tous être visé un jour où l'autre malheureusement. de bons passages mais il y a certaines scènes que je trouvent un peu longues et lentes qui donne cette impression d'un peu d'ennui parfois.mais très bonne interprétation de "vincent lindon" qui se donne à fond pour lui et sa famille pour se sortir de sa routine, garder son train de vie et subvenir aux besoins quotidien de la famille.bien mais un petit déçu dû à la lenteur du film et des séquences un peu longues.
Des plans fixes, cadrés en général sur Vincent Lindon. Une suite de scènes grisailles de la vie quotidienne, avec tous les temps morts, les redites, les hésitations. On se croirait dans un mauvais documentaire avec caméra cachée. Difficile au départ de se plonger dans ce monde étrange qui est en réalité le monde que le personnage joué par Lindon, a façonné. Ce n'est pas seulement la loi du marché, mais c'est son monde à lui, modelé par les choix, petits et grands de son parcours de vie. Plan par plan malgré la dureté des rapports entre employeurs et employés, on découvre le héros, ses grandeurs, ses limites. Le résultat est prenant, original et laisse un sentiment de réflexion profonde après la projection. Réflexion alimentée par sa propre vision de la vie et de ses Lois.
"Edifiant ! Le film "La loi du marché" est pour moi, une immersion glaçant dans le regard d'un chômeur de 50 ans qui, après plusieurs recherches, finit par trouver un poste de vigile qu'il a accepté sans réfléchir puis qui découvre le système impitoyable et dur du marché d'un grand magasin ... Ce film montre que la loi du marché sépare inexorablement la vie précaire des employés et des clients en quête financière et le système économique des entreprises. On y voit les différentes situations où les personnes volent de la nourriture ou des bons de réduction car elles n'ont pas vraiment de sous et elles en ont vraiment besoin pour vivre, se nourrir plus convenablement ... Film très réaliste ! Révoltant de constater qu'on ne peut rien faire pour les personnes vivant dans des conditions précaires ! Triste ... Vincent Lindon, habitué à jouer le rôle des personnages anxieux dans des films comiques, est méconnaissable dans le film "La loi du marché". Excellent dans la peau d'un vigile dépressif, qui doit prendre une certaine distance professionnelle face aux diverses raisons du vol des produits ... On impose aux personnes âgées à rembourser une barquette de viande, volée ou on ne donne pas une deuxième chance à une caissière qui a ramassé des bons de réduction ... Justement, je pense que Vincent Lindon mérite le prix d'interprétation masculine lors du Festival de Cannes et même qu'il aura de fortes d'être nominé César 2016 meilleur acteur ... A voir ce film pour découvrir l'univers fragile des employés et des clients, vivant dans la précarité, proche du chômage ou dans l'endettement financier ... "
Depuis Je ne suis pas là pour être aimé (et même Le bleu des villes qui l'a précédé), Stéphane Brizé se révèle un cinéaste passionnant à suivre, sensible et d'une profonde humanité. La loi du marché est son premier film autant engagé socialement et il n'y a rien à dire de sa profonde dignité dans cette description sans concession d'un système qui broie les individus, du chômage au monde impitoyable du travail où le chacun pour soi gagne de plus en plus de terrain parce que la première loi du marché est de survivre et tant pis pour la solidarité. Même si c'est au prix de l'humiliation, envers les autres et ... soi même. Tourné en de longs plans séquences qui se succèdent sans transition, La loi du marché ne fait aucun cadeau au spectateur dans une exigence certes adaptée au sujet mais qui finit par devenir démonstrative dans le sens où son naturalisme documentaire devient l'expression d'un film à thèse, dont on comprend les louables intentions, mais qui lui confère une lourdeur oppressante. Au milieu de comédiens amateurs, d'une incroyable vérité, Vincent Lindon dépouille son jeu jusqu'à l'os. Une performance de haute volée qui ne masque pas totalement la volonté trop appuyée de Brizé à dénoncer les rouages d'une société sans alternative en acceptant les règles du jeu et en laissant ses principes au vestiaire.
Film social ultra réaliste, La loi du marché est un choc émotionnel. Thierry Frémaux n’a pas failli à sa tâche quand il a choisi de faire figurer le nouveau long-métrage de Stéphane Brizé en sélection officielle au dernier festival de Cannes. Le film n’en est d’ailleurs pas reparti les mains vides. Vincent Lindon y a en effet remporté le Prix d’interprétation masculine. La toute première récompense de sa carrière, mille fois méritée. Incroyable dans le rôle de Thierry, le comédien engagé (on se rappelle encore du sublime Welcome) se donne sans compter. Extrêmement émouvant car toujours juste, il incarne corps et âme Thierry, le visage fictif d’une précarité qui est elle, bien réelle, et dont on ne parle jamais ou pas assez. Entretiens via skype, rendez-vous sans intérêt au pôle emploi, stages qui ne débouchent sur rien… le spectateur est l’ombre de ce « monsieur tout le monde » qui franchit...
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Fort, prenant. Parce que là, ce n'est pas (que) du cinéma. Il faut s'adapter au ton des dialogues : ils "font bizarre", parce que justement les voix ont les intonations de la vie réelle, et non celles des codes du cinéma, même le plus réaliste (technique du cinéma-vérité). Pas réellement d'intrigue. Mais des personnages, semblables à ceux qu'on peut croiser dans la vie (mais justement, dans la vie, on ne fait que les croiser - au mieux ... Beaucoup de nos décideurs, je pense, n'en ont vu qu'à l'état de statistiques ... -, ici on reste avec eux, on les voit. Ce n'est pas du misérabilisme : juste le quotidien de ce qu'on peut appeler la violence au travail, la violence banale du mode de vie que nous trouvons "normal", sauf qu'ici elle n'est pas nommée, même pas dénoncée (pas frontalement), seulement montrée, sèchement, constat sans trémolos ni fioritures. Et ça cogne. "Est-ce ainsi que les hommes vivent ?"...
La petite cinquantaine, licencié économique depuis plus d’un an, la fin des droits à l’assurance chômage se profile pour Thierry. Plus que des projets qui risquent de tomber à l’eau, c’est une quête de survie qui débute pour se maintenir lui-même et sa famille à l’eau. Stéphane Brizé, qui ne m’avait pas convaincu avec son « Mademoiselle Chambon », frappe fort ici avec un film social dans la veine des Dardenne. Caméra à l’épaule et sur le dos de Vincent Lindon durant 1h30 pour un film sans concession, engagé, puissant à l’esthétisme proche d’un « Rosetta ». De tous les plans et seul comédien professionnel de ce film à tout petit budget, Lindon assure comme il n’a jamais assuré. Fini les yeux de chien battu, la mine dépitée dans tous les films ; ici, il est convaincant dans le rôle de cet homme qui décide de composer avec cette société sans non plus se laisser marcher sur les pieds. Cette force de conviction tranquille suffit à elle seule à légitimer son Prix d’Interprétation à Cannes. Entouré de non professionnels, ils ne sont pas des faire-valoir et assure une vraie partition et quelquefois dans leur propres métiers. La mise en place est quelque peu didactique et démonstrative ; Thierry aux prises avec son conseiller Pole Emploi, Thierry et son fils handicapé, Thierry et sa banquière pour laquelle même un pauvre est un client à exploiter, Thierry et ses ex collègues syndiqués,… Le film pouvait vite basculer dans la surenchère affective, mais cette peur est évacué le premier quart d’heure passé. Dans un crescendo bien distillé, le dernier tiers du film nous conduit vers de nouveaux personnages très incarnés et une tension morale paroxysmique mais jamais moraliste ; assez rare. Véritable critique de l’économie de marché telle qu’elle marche, sur la tête ; c’est un film choc qui démontre comment un système de survie conduit certains à la cruauté ; simplement pour sauver leur peau. Les inégalités se creusent et les classes populaires et classes moyennes se déchirent pendant que les nantis engrangent les profits. La banquière qui voie dans la détresse de son client les moyens de lui fourguer un produit, le conseiller Pole Emploi justifiant une formation inutile, les pauvres vigils qui surveillent de pauvres clients et des salariés pauvres, des classes moyennes qui marchandent auprès de vendeurs d’occasions de classe moyenne,… Une société cruelle qui conduit à plus d’individualisme ; la peur d’être dégradé. Brizé utilisé aussi à nouveau le dispositif de l’immersion comme dans ces précédents films. Caméra proche du personnage principal ici ; mais surtout des séquences longues interminables faisant monter le malaise chez le spectateur. On a vraiment l’impression d’être dans la même pièce que Thierry. Et pour enfoncer le clou, ces scènes sont ponctuées d’un silence de mort ; pas de renforts de musique, elle est quasi inexistante dans ce film. Mon premier grand choc cinématographique de 2015 car il pose une question importante : un homme doit-il aller à l’encontre de sa morale simplement pour adopter la logique du monde en marche et subvenir aux besoins des siens ? Vous aviez aimé « Ressources Humaines » de Laurent Cantet ; il faut voir celui là… et vice versa bien entendu.
Filmé au plus près de ses personnages, La Loi du Marché, s'il ne nous apprend pas grand chose de nouveau sur la violence du monde du travail d'aujourd'hui, a le bon goût d'éviter le mélodrame misérabiliste qui guette souvent ce genre de sujet. Lindon, au milieu d'acteurs non-professionnels, y est magnifique de justesse. On peut toutefois regretter que dans la seconde partie, son personnage plus souvent observateur qu'acteur - et de ce fait quasiment mutique - n'exprime pas verbalement son écoeurement et sa révolte,ne fût-ce qu'à demi-mots, plutôt que ce final téléphoné et peu crédible vu le contexte.
Pour être honnête, je ne suis moi-même pas convaincu par cette note. D'un côté, je trouve bien qu'un film comme celui-ci, pour le moins ancré dans l'actualité et parlant du chômage sans la moindre concession puisse connaître le succès, d'autant que plusieurs scènes sont particulièrement éloquentes et donc réussies. De l'autre, je trouve dommage que Stéphane Brizé se complaise autant dans un style documentaire pouvant se justifier au vu du sujet, mais faisant vraiment trop cinéma amateur pour convaincre réellement. Cela peut paraître idiot, mais moi, quand je vais au cinéma, je viens pour voir du cinéma, et je n'ai pas eu l'impression d'en voir énormément dans cette « Loi du marché ». J'ai également été surpris du rythme parfois cahoteux de l'œuvre, le réalisateur ne semblant pas toujours savoir quand couper sa caméra, si bien que certains passages sont beaucoup trop longs sans la moindre raison. Reste la sincérité du propos qui, malgré tous ces défauts, permet au film de garder un minimum d'intérêt jusqu'au bout, parvenant bien à présenter les enjeux financiers et moraux d'une telle situation, à une époque où la question de l'emploi n'a jamais été autant au cœur des préoccupations. C'est déjà bien, mais on était en droit d'attendre nettement plus.
On ne rigole pas tous les jours à Cannes : après "La tête haute" et l'impossible insertion d'un ado violent voici "La loi du marché" ou la difficile réinsertion d'un chômeur en fin de droit. On y réagira différemment selon ses opinions politiques. Si on penche à droite, on trouvera bien caricaturale la charge contre l'entreprise accusée de tous les maux. Si on penche à gauche, on sera ému aux larmes par ce portrait sans concession d'un homme qui lutte contre un système qui bafoue sa dignité. Mais, où qu'on se situe, on ne pourra qu'être impressionné par la maîtrise du réalisateur et par le jeu des acteurs, Vincent Lindon en tête qui a amplement mérité la Palme.
« Mademoiselle Chambon » reste le « chef-d’œuvre » de Stéphane Brizé et en voyant récemment « Le bleu des villes » qu’il a réalisé en 1999, je m’étais dit que « La loi du marché » avec Lindon allait peut-être le surpasser. Tout le monde lui prédit le prix d’interprétation à Cannes, comment ne pas être tenté d’aller voir ce film plein de promesses… Quelle grave erreur, quelle incompréhension que ce prix d’interprétation masculine à Cannes ! La première scène débute avec tellement de fausseté que j’ai du mal à la regarder : un conducteur de grues interprété par Vincent Lindon mais sans jeu, sans intonation, sans accent, sans composition, juste Lindon comme s’il était interviewé, avec ses mots, son phrasé parisien, aucune crédibilité en tant qu’ouvrier à part la moustache qui lui sert d’alibi. Les dialogues sonnent faux, les situations sont poussives et exagérées ou lourdes, les acteurs non professionnels qui jouent les accusés de vols sont comme des lapins dans les phares d’une voiture ; normal, n’importe qui ne peut devenir acteur en claquant des doigts, c’est un métier et ça s’apprend. Le réalisateur est peu inspiré et crée des situations absurdes comme par exemple la banquière qui conseille à Lindon (au chômage) à investir dans un produit d’épargne pour ses proches en cas de décès ou encore l’employeur qui dans l’entretien d’embauche via webcam avec Lindon, lui dit que sa candidature aura peu de chance d’être retenue. Peut-être que ces situations ont déjà existées dans la « vraie vie », il faut alors au moins du talent et de la subtilité pour les rendre crédibles à l’écran. Le film dure interminablement 1h30…un supplice que j’ai failli abréger plusieurs fois.