Il est bizarre de constater comme certains rôles marquent une vie. Pour ma part, j'estime que la performance de Daniel Auteuil touche au sublime. J'ai ressenti rarement la même chose. Seulement pour Adjani dans "l'été meurtrier" et pour Ben Kingsley dans "Gandhi". Dans ces trois cas, l'identification au personnage est totale. On n'a plus l'impression d'un rôle. On est persuadé d'être face au réel, même si "Ugolin" et "Eliane" sont des personnages de fiction, au contraire de Gandhi.
LE CHEF D'OEUVRE DU CINEMA FRANCAIS CASTING MERVEILLEUX SURTOUT AVEC LE REGRETTE YVES MONTANT DANS LE ROLE DU PAPE QUI VEUX AVOIR ABSOLUMENT UNE DESCENDANCE AVEC HUGOLIN INTERPRETE PAR DANIEL AUTEUIL UN GRAND MOMENT DE CINEMA
La qualité de la réalisation me bluffe à chaque fois ! Je trouve que l'ambiance provençale est parfaitement rendue. C'est vrai que je ne connais pas du tout cette région, mais en tout cas c'est ainsi que je me la représente : fort accent, chant de cigales, attachement à la terre, défense de s'occuper des affaires des autres, importance de l'eau dans ces zones arides au climat méditerranéen. La complainte qu'on entend durant tout le film (fort plaisante d'ailleurs) fait également plonger un peu plus dans ce bain méridionnal. Les interprétations me semblent vraiment bonnes. Montand est parfait - et même inquiétant. Auteuil est toujours aussi impressionnant que dans le premier volet, et Emmanuelle Béart joue plutôt bien. A noter que la vieille dame qui, assise sur un banc, révèle à Yves Montand le fin mot de l'histoire, n'est autre que l'actrice qui interpréta quelques années auparavant Consuelo Baxter dans le western "Pour une poignée de dollars". Quel parcours !
La suite de "Jean de Florette" est certes moins bonne que le 1er épisode (Depardieu manque cruellement !) mais reste un très beau film. Yves Montand et Daniel Auteuil sont toujours aussi époustouflants et on découvre la très belle Emmanuelle Béart (dommage que Hyppolite Girardot soit un peu en dessous). Le gros point fort du film, c’est son histoire, particulièrement dramatique, avec les amours déçus d’Ugolin et le destin tragique du Papet (la scène de la révélation finale est un moment d'une rare intensité dramatique) et la Provence est toujours aussi belle... Pourtant, on peut reprocher au film de mettre un peu de temps à démarrer et d'être plus lent que le 1er. Reste un grand moment de cinéma !
Suite directe de "Jean de Florette" (1986), ce film est d'une cohérence idéale et parfaite avec "Jean de Florette", ayant l'avantage d'avoir été tourné simultanément sur les mêmes lieux avec la même équipe et les mêmes décors. 10 ont passé, Manon va devenir une vamp des bois vénéneuse qui va crucifier la famille Soubeyran. Quelques passages marquent par la puissance émotionnelle dont un cri d'amour de Ugolin déchirant. Cette suite est d'une tragédie plus violente car plus frontale avec un amour impossible, une vengeance plus tenace, des secrets enfouis et une sensualité pas anodine à l'image de la sublimissime Emmanuelle Béart. Site : Selenie