La qualité de la réalisation me bluffe à chaque fois ! Je trouve que l'ambiance provençale est parfaitement rendue. C'est vrai que je ne connais pas du tout cette région, mais en tout cas c'est ainsi que je me la représente : fort accent, chant de cigales, attachement à la terre, défense de s'occuper des affaires des autres, importance de l'eau dans ces zones arides au climat méditerranéen. La complainte qu'on entend durant tout le film (fort plaisante d'ailleurs) fait également plonger un peu plus dans ce bain méridionnal. Les interprétations me semblent vraiment bonnes. Montand est parfait - et même inquiétant. Auteuil est toujours aussi impressionnant que dans le premier volet, et Emmanuelle Béart joue plutôt bien. A noter que la vieille dame qui, assise sur un banc, révèle à Yves Montand le fin mot de l'histoire, n'est autre que l'actrice qui interpréta quelques années auparavant Consuelo Baxter dans le western "Pour une poignée de dollars". Quel parcours !
Suite et fin du diptyque de Caude Berri , une deuxième partie touchante et plus émouvante interprété avec toujours autant de talent , une fin digne d'une tragédie grecque .
Impossible de faire la critique de Manon des Sources en faisant semblant que c'est un film indépendant de Jean de Florette. Ce deuxième volet n'est pas vraiment un crescendo dans la lignée du premier film. Cette composition en deux chapitres est une chose rare pour un film français, mais il est intéressant de voir qu'en dépit du fait que son choix n'est pas commercial, il utilise les mêmes procédés ; un saut dans le temps pour rafraîchir l'histoire, une exploration plus "familiale" des personnages auxquels on est déjà attachés, et le tour est assez bien joué.
À la différence de Jean de Florette, le film n'offre pas la satisfaction de voir le temps (aussi bien dimensionnel que météorologique) se dérouler en emportant l'histoire dans son sillage. Il est plus artificiel, dans le sens où ce qu'on y trouve tient beaucoup plus des Hommes et que des Hommes. C'est un petit regret quand on jette un regard en arrière. Mais on sent les avantages d'avoir tourné les deux films en même temps : la transition est entièrement contrôlée, et l'on se complaira dans les dialogues toujours outrageusement performants.
Surtout, Manon des Sources, quoiqu'elle dépasse le concept de drame par la cohérence romanesque qui l'habite, est une comédie. Une comédie de texte et d'action, qui fait rire de la vie en gardant un naturel à en glacer les os (en témoignent les morts impossibles à deviner à l'avance). Une beauté !
La fin est tout le film en une poignée de minutes oh combien désespérées. C'est comme la scène de la lettre dans Cyrano (c'était vous....). Tout le tragique et la puissance de la tragédie sont concentrés dans une scène inoubliable. Bien sûr il y a tout le reste qui est également magnifique. Un vrai chef d'œuvre.
Superbe suite au premier volet, avec la belle et lumineuse Emmanuelle Béart dans le rôle de Manon. Un moment hors du temps, dans les magnifiques décors provençaux, une fresque culte dans la patrie de Pagnol.
Seconde moitié du diptyque de Berri. Après "Jean de Florette", voici "Manon des Sources", qui partage avec le film initial de Pagnol son titre. Tout aussi sombre, si ce n'est plus encore, que le premier volet, on y retrouve Montand et Auteuil, tout aussi parfaits que dans le précédent film, et le rôle-titre est interprété par une Emmanuelle Béart encore peu connue, dans son premier rôle important, et qui crève l'écran. L'action se passe quelques années plus tard, Ugolin et le Papet ont eu ce qu'ils voulaient, le premier fait pousser ses oeillets sur le terrain convoité. Mais une jeune fille, vivant en sauvageonne dans les collines, entend bien venger les précédents propriétaires du terrain, ses parents, cette jeune fille n'est autre que Manon, fille de Jean de Florette, qui a bien changé... Une réussite aussi totale que le précédent volet, ce diptyque est une des meilleures oeuvres de Claude Berri, un monument absolu. A voir absolument.
Si le premier opus, « Jean de Florette », était un drame autour du cynisme des hommes ; la suite est une tragédie grecque. Manon, la fille du bossu, va faire exploser tout un village complice du duo machiavélique (Papet – Ugolin) contre l’étranger (Jean de Florette) et qui plus est citadin. Deux raisons d’être traité avec dédain voire haïe par tout le village. Le crescendo de cette tragédie est mécanique jusqu’à un final terrible révélant les dégâts irréversibles engendrés par la bêtise des hommes. Une histoire maintes fois racontée, mais contée ici avec beaucoup de maestria. Quelques libertés prises avec le roman rendent la version de 1956 (de Pagnol lui-même) toujours intéressante à voir en complément. Ensuite, la distribution des Césars en 1987 reste une énigme. Emmanuelle Béart d’une beauté incroyable irradie la pellicule, elle hérite du César du second rôle; alors qu’à part gambader dans la garrigue et une réplique, son rôle est famélique ; la concurrence était faible cette année-là. Daniel Auteuil repartira avec celui du meilleur acteur alors que Yves Montand ne sera même pas nommé. Un diptyque français devenu une référence du cinéma populaire TOUT-UN-CINEMA.BLOGSPOT.COM
Superbe suite de Jean De Florette, qu'il faut absolument avoir vu avant. On aurait pu titrer celui-là "La Revanche". Et encore Manon (Emmanuelle Béart) aurait pu faire bien pire. Les paysages sont magnifiques. Emmanuelle Béart est rayonnante et court dans les collines sans tomber, ce qui en soit relève de l'exploit. Le spécialiste de l'eau (Ticky Holgado), lassé par la réaction des villageois à qui il venait d'expliquer techniquement pourquoi la source d'eau s'était tarie, s'exclame, en paraphrase de son futur supérieur dans le monde réel : "L'administration, elle vous emmerde !" On notera aussi une lapalissade du curé : "Vous savez que le suicide est un péché mortel ?" Euh... par définition non ? Quant à l'histoire, Marcel Pagnol dresse un tableau sombre des histoires de famille dans les petits villages de la Provence où tout se sait même si personne ne s'occupe des affaires des autres...
Pour le second opus de l'adaptation du diptyque romanesque de Pagnol, les mêmes bases que le premier ont été reprises et le résultat est donc en tout état de cause le même : une vraie réussite. La Provence est toujours aussi magnifiquement mise en scène mais c'est surtout le côté dramatique qui va s'épanouir et se livrer au spectateur. Tout d'abord, notons que l'arrivée au casting de la sublime et toute jeune Emmanuelle Béart apporte de la fraicheur et fut pour elle le début de sa carrière cinématographique. Ensuite il faut dire que les interactions sociales du village et des villageois sont largement développées et apportent un éclairage supplémentaire sur l'histoire cette époque et de la ruralité et je trouve ce point très intéressant. L'action va aller "crescendo" jusqu'au dénouement final et le spectateur ne peut qu'éprouver de la peine vis à vis de cet immense gâchis à cause de la cupidité de l'être humain. Chacun tirera la morale de l'histoire qu'il souhaite. Il ne me reste de mon côté qu'a découvrir les romans de Pagnol dont sont tirés ce long-métrage, eux-mêmes qui avaient été rédigés après la mise en scène du film par ses soins, en 1952. Pour conclure, je ne peux que conseiller le visionnage de ce très grand et beau moment de cinéma.
Dans cette suite de Jean de Florette, les qualités du film sont les mêmes que celles du premier opus : Budget conséquent, paysages magnifiques, le thème de la Force du destin de Verdi. Autrement dit on partait sous de bons hospices. Montant et Auteuil sont au niveau du premier épisode c'est à dire exceptionnels. Mais que dire de la prestation d'Emmanuelle Béart sinon la juger époustouflante de beauté et de talent. Elle crève l'écran, elle illumine le film. Coté seconds rôles c'est beaucoup moins bien, et si la prestation d'Hyppolite Girardot frôle la catastrophe, le petit numéro de Ticky Holgado est impayable. Donc tout va presque bien pendant 90 minutes au rythme d'un récit bien maîtrisé et d'une mise en scène virevoltante. Hélas ça se gâte dans la dernière demi-heure où l'on tombe dans le mélo, attention ce n'est pas le scénario que je critique c'est la façon dont tout cela est appuyé en mode "gros sabots". Mais globalement cette œuvre reste belle, les qualités l'empotant largement et forçant l'adhésion
Dans des décors encore plus magnifiques, avec des personnages toujours aussi attachants et une histoire des plus dramatiquement humaine, cette seconde partie a " Jean de Florette " est une réelle réussite qui n'a rien perdue de son charme !
Une suite à la hauteur du premier opus, avec une magnifique Emmanuelle Béart incarnant Manon, 10 ans après les événements tragiques de « Jean de Florette ». Les dialogues sont toujours aussi bien écrits (il faut entendre la déclaration d’amour d’Ugolin), l’interprétation magistrale et le tout est magnifié par une fin certes poignante, mais ô combien magistrale, faisant de ce métrage un chef-d’œuvre à voir et à revoir.