Avis : This is not a love story - Page 5

Rarement j'ai vu un aussi bon film d'ados pour ne pas dire jamais. Là où les films de ce genre se distinguent par une accumulation de clichés et leur pauvreté artistique, "This is not a love story" représente l'exact opposé tant il est brillant et intelligent. Le film emprunte de nombreux codes du film pour adolescents comme l'utilisation de la voix off mais rejette tous les clichés du genre. Comme son nom l'indique le film n'est pas une histoire d'amour et refuse la vision calibrée de l'amour vendue par les films hollywoodiens. Et le film va plus loin en critiquant le traitement réservé au handicap, au cancer dans l'industrie hollywoodienne. Par ce choix, le film se démarque et propose un récit intelligent qui pousse à la réflexion. Le long métrage est empli de sincérité dans sa démarche et cela transparaît dans l’écriture et le traitement des personnages. A part quelques cinéastes comme Sofia Coppola, je n'ai jamais vu un réalisateur porté à l'écran avec autant de conviction, de profondeur et de justesse la vie des adolescents. En plus de cela, le film brille par sa réalisation hyper stylisée et dynamique. Alfonso Gomez Rijon a été l’assistant de Scorsese et l'on sent qu'apprendre le métier auprès d'un des plus grands cinéastes a développé sa créativité et son talent. Pour son passage en solo derrière la caméra, le jeune réalisateur s'en donne à cœur à joie multipliant les idées de mise en scène, peut être meme un peu trop et la réalisation finit par être un peu trop surchargé et gagnerait à être plus sobre. Mais on en reprochera pas au film de vouloir être créatif car c'est bien par son originalité que le film brille que ça soit par leur traitement du sujet ou par son aspect visuel. Le film réussit à être drôle et très émouvant avec une élégance, une justesse rare et mériterait une meilleur reconnaissance.

J'ai beaucoup aimé ce film tout simple en apparence. Pour moi, il est truffé de qualités. Ce qui est génial, c'est qu'on ne sait pas où il nous emmène. Le scénario multiplie les fausses pistes : teen-movie, romance, dramédie... Au final, on s'en fout, parce qu'on est pris par l'histoire pleine d'émotion (mais aussi de retenue) et d'humour, et par ses personnages si attachants. On peut dire aussi que les personnages secondaires ont également de l'épaisseur, ils ont de l'importance. Il faut dire que le jeu des acteurs est vraiment parfait.
Le film est également truffé de petits clins d’œil, de petits cadeaux à l'attention du spectateur (les t-shirts de Greg, les lunch bags...), qu’il soit ou non fan de ciné.
j'ai trouvé par ailleurs la mise en scène très bien faite et créative (le cadrage, l'utilisation du décor, la couleur, le rythme...). Que dire de plus ? ... Ha oui, la B.O. est aux petits oignons (par exemple, la scène de l'escalier entre Greg et sa mère).
Bref, un film à ne pas rater.

This is not a love story est un "Nos étoiles contraires" beaucoup moins efficace et, comme son nom l'indique, amputé d'une histoire d'amour. On fera face à un ventre mou de près de 45 min et à un gros mensonge final qui ne passe pas. Cela dit, les acteurs sont convaincants, la musique est bonne et l'amitié entre eux deux est belle. Mais tout cela ne suffira pas à sauver ce film à mes yeux. Dommage, un film indépendant qui aurait mérité d'être mieux écrit. La magie présente dans les cinq dernière minutes avec le garçon dans la chambre de la fille, était parfaite sauf qu'elle arrivait beaucoup trop tard... On aurait voulu que cela arrive plus tôt, surtout pendant le ventre mou.

Rares sont les films qui m'ont autant touché. En scénarisant son propre roman, Jesse Andrews livre un scénario aussi attachant qu'original. Tout comme "Nos étoiles contraires" et "La face cachée de Margo", ce film perpétue la tradition du cinéma indépendant de qualité.
"This is not a love story" est quelque part une histoire d'amour, mais c'est bien plus que ça. C'est une histoire qui parle du passage de l'adolescence à l'âge adulte. On y suit Greg, un adolescent atypique qui joue un rôle pour lui et pour les autres. Il essaye de survivre dans un monde aussi en marge que lui. Le lycée où il étudie n'a d'ailleurs rien de réaliste ; prof tatoué et décalé, établissement complètement hiérarchisé, le tout situé dans une petite ville américaine sortie d'un film de Wes Anderson. Même les films qu'il fait sont des pastiches de grands films. Dans cette ville de décor de cinéma et où la poésie s'invite, la réalité va rattraper Greg. Incarnée par Rachel, il s'agit en fait d'une ancienne connaissance atteinte d'une leucémie. C'est toute cette dualité qui va parcourir le film et questionner le personnage principal.
Loin des stéréotypes de l'enfance des comédies américaines, le film aborde le thèmes des maladies, plus précisément du cancer, et dresse le portrait de trois jeunes adolescents. Le film est en quelque sorte le "Dr Jeykell & Mr Hyde" du teen movie moderne. Un film schizophrène alternant un visage séduisant, plein de douceur, et un autre, plus sombre et effrayant.
Découpée en chapitres et accompagnée d'une voix-off, l'ambiance littéraire du film est très prononcée mais colle avec l'ambiance générale.
Les bases du film de lycée américain sont bien évidemment là, avec notamment ce groupe d'élèves à l'image du "Breakfast Club" (1985) de John Hugues, comprenant ses catégories bien identifiables, comme les sportifs, les théâtreux, etc. Mais Greg louvoie et devient pur spectateur de ce monde, ne faisant pas le choix d'appartenir à l'une de ses catégories. De la même manière, il ne choisit pas sa rencontre avec Rachel, tout comme il n'avait pas vraiment choisi son meilleur ami, Earl. Thomas Mann (vu dans "Projet X" et plus récemment dans "Kong : Skull Island"), qui l'incarne, est toujours juste. Son opposition avec Rachel (Olivia Cooke, l'excellente Emma de la série "Bates Motel") fonctionne incroyablement bien et, elle aussi, ne sort pas du cadre et signe une prestation mémorable pour un rôle plutôt difficile.
Si en soit l'histoire est assez basique, le personnage de Greg est assez burlesque pour nous embarquer dans sa non-aventure. C'est la réalisation d'Alfonso Gomez-Rejon qui va nous faire ressentir tout ce côté étrange du métal de l'adolescent.
A travers des séquences en stop-motion de marionnettes, des effets de style exagérés, des citations et références au cinéma en pagaille, le réalisateur arrive à nous faire accepter ce personnage qui n'est pas vraiment sympathique à première vue. Par ailleurs, Greg est surtout dépourvu d'un grand nombre d'émotions et ça deviendra l'une des clés du film. On s'attache donc plus à lui par l'humour et son côté décalé.
Prix du Jury au Sundance 2015, "This is not a love story" est un film plein d'humanité et une déclaration d'amour au cinéma. L'excellente bande-originale de Brian Eno, collaborateur de longue date avec le groupe U2, renforce la sensibilité du film. Sans compter que la photographie de Chung-Hoon Chung, chef opérateur du "Old Boy" de Park Chan-Wook, sert délicatement l'histoire avec ces jeux de lumières légers et raffinés.

Il y a de ces films que l’on commence à regarder et l’on sait déjà qu’ils vont devenir des classiques. C’est l’intuition que j’ai tout de suite eu avec “Me and Earl and the dying girl”. Toujours juste, jamais dans le pathos, une histoire originale sans vraiment l’être. Des personnages attachants dans leur mal être adolescent. Un univers unique que l’on ne veut plus quitter, on pourrait le comparer à celui de Wes Anderson, mais ce n’est pas vraiment ça, c’est autre chose, c’est unique. La cerise sur le gâteau : Brian Eno pour la bande originale. A voir absolument.

Histoire convaincante, acteurs principaux sympa mais ce film est ennuyeux du début à la fin...

J'ai été encouragé par les bonnes critiques parues dans la presse et je n'ai pas été déçu. J'ai adoré le début avec ce ton décalé qui me rappelait (en moins pessimiste) le roman de Joe Goebel "Seul contre Osbourne". Dommage que le rythme faiblisse après un début excellent. C'est un film que je recommande absolument.

Formidable film qui traite d'un sujet difficile et qui n'est jamais misérabiliste; pourtant notre héros ne se prive pas de parler crûment à sa nouvelle amie. Ce film arrive de plus à être parfois très drôle, ce qui est une performance et tous ces personnages totalement déjantés m'ont fait passer un bon moment. Encore bravo.

Me, Earl and the Dying Girl est un film initiatique - mes préférés. C'est un film rafraîchissant et humble sur l'amitié et le mal-être adolescent dans un lycée américain. La caméra est sensible, le personnage principal est subtil et intéressant.
Quelques incohérences (pourquoi la mère insiste-t-elle autant pour que son fils rencontre "the dying girl"? Où sont les amies de la jeune fille pendant le film? Comment Earl et le protagoniste sont-ils autorisés à manger avec leur professeur tous les midis?...) et petits airs de déjà-vu (les cafétérias américaines avec les groupes de gothiques, branchés, rappeurs) et d'attendu (les scènes finales) qui me font baisser la note et m'empêchent d'avoir complètément adhéré. La poésie de "Submarine" de Richard Ayoade, un de mes top films ever, avec lequel j'ai été obligée de le comparer n'a également pas joué en sa faveur.

This is not a love story est ce genre de films dont la distribution est quasi inexistante (en France) et dont le succès se fait par les notes des spectateurs qui ont pris le temps de le regarder, par curiosité. Le synopsis en dévoile assez pour nous faire prendre part à l'histoire et créer de l'empathie envers les héros principaux.
Et bien ce non-succès en salles est fort dommage tout simplement parce que ce film est doté d'une histoire, certes pas originale en soit (Nos étoiles contraires) mais très bien maîtrisée de bout-en bout et qui nous offre pas mal de belles surprises. A commencer avec des personnages approfondis et attachants, en passant par Greg, lycéen introverti, adepte de l’autodérision, son meilleur ami, Earl d'un caractère fort. Rachel, fille qui fait preuve de maturité face à la mort, et une pensée pour monsieur McCarthy dont le personnage est assez développé pour qu'on puisse s'attacher à lui. En fait tous les personnages sont attachants, mis à part certains personnages secondaires qui frôlent le stéréotype (le gothique, le rappeur). Leurs relations sont bien traitées, on envie des le suivre jusqu’au bout, même Greg qui est un peu paumé (rires). On veut voir comment l'histoire va évoluer et finir, et le spectateur ne sera pas déçu car la fin est non seulement belle mais inoubliable.
Le scénario est quand à lui rythmé et nous propose que des situations inédites, on ressent diverses émotions. L'humour est omniprésent, chaque personnage a le sien, ce qui apporte des blagues différentes, d'ailleurs c'est ceci qui tient en haleine le spectateur tout le long. Il y a aussi un très grand nombre de références cinématographiques (pour ne citer qu'un seule exemple bien visible, l'affiche des 400 coups au dessus du lit de Greg).
La réalisation propre au réalisateur et très bien maîtrisée, alternant plans séquences (qui marchent très biens pour créer un malaise ou une tension ici), Stop Motion, cadres qui tombent à la renverse (à l'horizontal et à la verticale), plans fixes pour les plans larges et caméra à l'épaule pour être collé aux personnages. La voix off sert à la narration et n'est pas trop envahissante. La mise en scène fluide avec des acteurs au top !
Petit bémol : la scène final aurait pu être plus courte et tombe beaucoup trop dans le dramatique spoiler: (après la mort de Rachel)
, ce qui ne correspond pas vraiment à l'ambiance générale du film, heureusement nous avons la petite touche optimiste apportée par Rachel.
This is not a love story est comme son nom l'indique, pas une histoire d'amour, ne vous attendez pas à ce que les clichés du film mélodrame romantique soient respectés. Ce film est touchant et mérite d'être vu pour sa prise de risques, c'est ce dont on a besoin actuellement au cinéma, alors foncez.

Manière originale de raconter l'histoire autour de Greg. Nous sommes comme son journal intime. Greg est quelq'un qui évite tout contact et recherche l'indépendance quand tout à coup, il se prend de sentiments qui lui tombent petit à petit dessus sans qu'il ne puisse l'expliquer ou même le comprendre.

narration originale, un peu délurée voire perchée par le moment, mais qui nous plonge parfaitement dans un univers d'ado en quête de construction.

C'est mon petit coup de cœur de cette fin d'année. On y suit l'émouvante (mais pas sentimentale !) histoire de Greg et Rachel, deux individus dont l'amitié a été forcée. Leurs aventures rappelle évidemment [i]Nos étoiles contraires[/i], mais réussit tout de même à s'en démarquer par son originalité en particulier dû à la réalisation assez recherchée et très bonne de Alfonso Gomez-Rejon. Dans un cadre assez délirant grâce aux personnages atypiques et aux dialogues incongrus, et renforcé par certaines scènes à la mise en scène étrange, c'est une très belle amitié qui naît sans tomber dans la niaiserie. On s'accroche ainsi aux deux personnages principaux spoiler: et on est donc forcément un peu ému lorsque Rachel meurt à l'hôpital. A noter que cette scène est d'ailleurs très bien filmée et confirme la beauté de la réalisation de Alfonso. Les dernières minutes du film où Greg découvre toutes ses petites choses dans la chambre de son amie décédée est magnifique et émouvante elle aussi !

Dommage que le film n'ai pas eu plus de reconnaissance de la part des distributeurs : il méritait que bien plus de 10 séances dans toute la France lors de sa première semaine d'exploitation !

Franchement les 3 acteurs la , a l'affiche , ces 3 jeunes là dans le film , ILS SONT TROP FORT !!! énorme prestation, film magnifique, avec une scène de fin SUBLIME ... A VOIR ABSOLUMENT !!

Scénario , BO , acteurs tout y est c'est simple et efficace .

Porté par un humour contagieux et décalé, « This is not a love story » d’Alfonso Gomez-Rejon prouve que l’on peut traiter une problématique difficile à l’aide d’inventivité, de bonnes idées et de légèreté. Atypique et anticipant astucieusement les attentes de l’auditoire pour détruire les clichés, le film panse les plaies habituelles des teen movies à l’américaine. Sur le sujet de la maladie, il évite les symptômes lacrymaux trop appuyés des films du genre à la faveur d’un décalage jouant sur une absurdité justement dosée. Le casting - pas trop lisse et rutilant - est éminemment sympathique et dégage de belles et sincères émotions.