Quatre histoires avec pour un trait commun, une chienne, pouvant s'appeler Saucisse, et même Cancer. En fait, le chien est une sorte de voyageur, d'accompagnateur de ces humains, blancs et américains, perdus et tristes. "Le Teckel" raconte avec une acuité surprenante ces électeurs qui ont permis à Trump de devenir Président. Des êtres perchés dans leur bout de monde, malades pour certains, aigris et vieillissants pour d'autres, abîmés par la vie, handicapés, désabusés souvent. On regrettera dans cette œuvre de Todd Solondz une franche inégalité dans le traitement de ces quatre histoires. Certes, l'acidité de son regard est incontestable. On rit souvent, un rire jaune et cruel, mais en réalité, on rit de soi-même à chaque fois, de nos mensonges, de nos suffisances, de notre désarroi dont nous sommes responsables. Mais il manque peut-être un soupçon de cohérence entre ces récits, la chienne étant parfois totalement inutile. On ressort pourtant de ce film totalement remonté, joyeux et pensif, tout en étant un peu perturbé par la présentation de cette société américaine.