J'espérais une œuvre dans la lignée du précédent, qui saurait toutefois se démarquer un minimum pour trouver sa voie : j'en demandais manifestement beaucoup trop. Cette « Reine des neiges 2 », pour moi, c'est l'exemple absolu du film opportuniste. Absolument rien ne justifiait cette suite (hors considération financière, bien sûr), et on le ressent très vite. Alors histoire de bien coller à l'actualité, on blinde le scénario de considérations écologistes, mais pour le reste... Rien, ou presque. Après, je ne dis pas, et c'est presque le « problème » pour ce genre de productions : il y a un évident travail formel, offrant un minimum de dépaysement, ne serait-ce que ces décors glacés, parfois de fort belle facture. Mais c'est aussi presque devenu une planque, une sorte d'argument ultime pour ne plus avoir à s'emmerder niveau personnages et histoire de qualité. Car franchement, ces deux sœurs ont beau être bien sympathiques, ce second volet n'apporte strictement rien à leur relation, que l'on a même affadi ici. Quant au scénario, hormis l'aspect évoqué précédemment, alors qu'il semblait une belle promesse de voyage, elle est extrêmement pauvre
(ah, les indiens semblent méchants, on peut donc être absolument sûr que ce ne sera pas le cas!)
, pour ne pas dire souvent pénible à suivre, surtout si, comme moi, les fantaisies d'Olaf ne vous font (presque) jamais rire. Les chansons ne sont pas non plus loin de jeter un froid (désolé), seules une poignée faisant un léger effet. Le film est sauvé par quelques fulgurances visuelles, notamment concernant Elsa, en premier lieu toute la partie lorsque celle-ci
est plongée dans le passé
, de très loin le plus beau moment. Ça ne fait évidemment pas tout, loin s'en faut. Mais qu'importe mon avis : « La Reine des neiges 2 » sera évidemment un triomphe au box-office, de toute façon la logique de masse fonctionne comme cela aujourd'hui, peu importe la qualité de l'œuvre. Reste que je n'ai pas aimé. Que j'en suis sorti mécontent. Que les studios Disney jubilent, grand bien leur fasse, je ne cautionnerais jamais cette façon de privilégier aussi crânement l'argent à l'art.