Avis : La Reine des neiges II - Page 9

Voulions-nous d’un nouveau bonhomme de neige ? Oui et non. On le sait que trop bien, une formule qui cartonne, passe forcément par la case suite, préquel ou remake chez les gros studios. Disney prend à cœur cette décision pour nous offrir un cadeau d’hiver, sans doute un peu trop en avance pour le produit final. Cette fois-ci libres et sans support littéraire, Jennifer Lee et Chris Buck reviennent mettre en scène Arendelle et ses personnages qui ont touché plusieurs générations. Et pourtant, c’est bien Lee qui est à a barre du projet, bien qu’elle se soit trouvé une co-scénariste qui pouvait apporter plus de stabilité. Le premier volet avait surpris en déjouant notamment les codes de la princesse et du méchant, mais cette prolongation se repose encore sur les mêmes bases, suffisamment maquillées pour que l’on rejoigne de nouveau la parade. Hélas, le sentiment est tout autre, dès lors que l’on démasque les limites de ce divertissement…

Cela part d’une bonne intention. Nous étions curieux de voir comment allaient évoluer nos héros, mais ce sera une maigre consolation pour le casting masculin, écrasé par la dualité des sœurs vedettes. Alors aurions-nous la chance de connaître de nouveaux arrivants, afin de les confronter ? Et bien non. Pas d’audace, pas d’inspiration, car les nouvelles têtes ne servent qu’un scénario limité qui tient encore son dénouement sur l’amour des sœurs. Soit, rabattons-nous sur les chansons qui vont la fierté du studio depuis des décennies ? Même constat. On recycle les thèmes sans prétendre au minimum d’effort pour nous vendre de l’originalité ou juste un souffle épique. Ça chante à tout-va et sur des moments oubliables. Ce qu’il y avait de fort dans le premier chapitre, c’est que la plupart des chansons inspiraient une réelle conviction, sur un ton rebelle et en revendiquant l’émancipation. À la fois doux et lyrique, cela parlait aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Aujourd’hui, nous ne saurions affirmer si le public visé reste celui qui a connu le premier succès ou si Disney comptait rééditer la surprise générale. Dans les deux cas, c’est une mauvaise surprise et une déception qui nous attend en bout de piste.

Mais gardons espoir et misons sur la grande émotion du final et autres péripéties glaciales… La réponse est aussi prévisible que son scénario qui n’a pas cherché à complexifier son intrigue, à défaut d’en avoir une courte. Il y a pourtant peu à reproche sur la note technique. Les images sont toujours soignées, avec une animation fluide et c’est dans quelques scènes qui mettent en danger nos héros qu’on arrive à passer le cap, avant de retomber dans une structure linéaire. Que ce soit Elsa ou Anna, tout le monde part dans tous les sens, car aurait un combat intérieur supplémentaire à dompter. Mais on arrive rapidement à les exploiter puis on passe à autre chose. Heureusement que sur l’aspect burlesque, le petit Olaf ne grandit pas, car il serait le seul à créer une barrière face au divertissement, presque soporifique et évidemment trop niais.

« La Reine des Neige II » n’est donc plus libérée, délivrée, à l’image de son interprète Anaïs Delva, écartée du projet qui sonne creux, que ce soit dans les chansons ou dans son désir d’étendre l’univers. La magie ne prend plus et se heurte aux limites de son succès. Le discours féministe ne passe pas inaperçu n’aurait dû être qu’une cerise sur le gâteau et non pas le biscuit. Pour ce qui est du développement d’Elsa, vers la maturité et les responsabilités royales qu’on lui impose, elle ne semble pas à la hauteur de nos espérances. Sa lutte contre les ténèbres n’est sans doute pas aboutie, car elle n’aura pas réussi à faire la différence, sa sœur non pas. On nous parle alors d’un lien fort et complémentaire entre les deux, mais c’est plutôt le contraire qui en ressort, malheureusement. Nous aurions apprécié sortir de cette forêt, enchantés, mais au lieu cela, nous ne ramenons que de la boue et des feuilles mortes.

J'avais eu du mal à entrer dans le premier opus avant de véritablement apprécier, ici point d'hésitation, on entre immédiatement dedans, à la faveur d'un scénario qui s'emballe de suite notamment. On retrouve avec plaisir les personnages de la saga pour de nouvelles aventures palpitantes, aventures qui pour le coup nous apporteront les réponses à de nombreuses questions. Bémol pour les chansons, moins marquantes que pour le premier épisode et qui n'apportent pas grand chose ici, en revanche, que dire des graphismes de cette suite ? C'est absolument superbe ! L'animation, les décors, tout est somptueux en terme de réalisation et contrairement à beaucoup, j'ai trouvé le scénario plutôt profond avec de vraies interrogations et des enjeux intéressants. Une très bonne suite donc et une belle réussite entre humour et émotion.

La qualité des graphisme est excellente, et c'est chouette de retrouver les personnages du premier opus. Mais mes éloges s'arrêtent là, car l'histoire n'a rien de captivant, le scénario tourne en rond, enlise le spectateur dans l'ennui, et pour tenter de meubler ce vide intersidéral on nous sert des chansons toutes plus ridicules et insupportables les unes que les autres...

Elle est de retour ! Après le succès internationale du premier volet et une chanson que tout le monde a en tête (beaucoup trop en tête) La Reine et sa soeur inséparables font face à des forces magiques pour ramener la pays dans leur pays. Visuellement, le film est très réussi et très bien rythmé. Même si le scénario est assez simple, il permet d'en connaitre plus sur les origines des deux soeurs et des pouvoirs. Evidemment, tout est bien qui finit bien, il ne faut pas oublier qu'on est chez Disney. Mais la nouvelle chanson n'aura peut-être pas le même succès que la précédente.

Si on le prend d'une manière indépendante, ce dessin animé est bon. Si on repense au premier volet, cette suite est très clairement moins bonne et limite décevante. Les musiques sont moins entraînantes, l'histoire et les effets spéciaux sont bons mais certains personnages sont moins intéressants et un peu lourds.

Même note que pour le 1.
Ca reste très beau visuellement à défaut d'être original (est-ce intemporel ou est-ce un manque d'imagination, ce sera de l'avis de chacun...)

Moins bien que le premier, ce second volet souffre d’une histoire moins naturelle (on sent que la suite est une conséquence de la réussite du 1er) mais surtout d’un manque musical qui était la force du 1er. Ici, on a certes beaucoup de passage chanté, mais aucun n’a vraiment de moment marquant. L’ensemble reste agréable mais n’a pas la profondeur, ni la puissance du 1er.

Une suite merveilleuse ! Tout y est à savoir un scénario bien ficelé qui nous explique et fait comprendre le premier opus , des personnages toujours aussi attachants avec un olaf hilarant . Une qualité d'animation grandiose et des chansons en adéquation avec l'esprit du film ! Bref un régal pour les petits comme pour les grands .

Ce deuxième volet est fidèle à l'esprit de l'originale. Une pure merveille de sensation visuelle, véritable ode à la nature et qui nous offre un divertissement épique de haute volée. Le scenario malin continue l'exploration de ce vaste univers qui demeure riche et répond enfin à certaines questions que l'on se poser dans les sous-intrigues du premier épisode. Le long-métrage bénéficié de toutes les dernières avancées techniques en matière d’animation pour un résultat qui dépasse les attentes. Tout est beau même les pigmentations des personnages travaillés à la moulinette numérique sont d'une précision remarquable. Le décors évolue, les personnages sont attachants, l'aventure est toujours au rendez-vous, mais l'histoire de cette suite est vraiment simpliste, ne se repose sur aucun réelles enjeux dramatiques mais qui n'enlève en rien la réussite du long-métrage. Elsa peut conserver encore sa couronne. Divertissant.

Déjà un très gros succès qui était prévisible pour ce deuxième opus tant attendu, donc même pas la patience des parents d'attendre avec leurs enfants les vacances de Noël pour le voir... N'ayant me semble-t-il pas vu le premier, rien à dire de négatif sur ce film d'animation d'une qualité visuelle de haut niveau, et même si le scénario n'a rien d'extraordinaire, l'humour des personnages et le déroulé de l'intrigue permet de passer un agréable moment, y compris pour les plus anciens d'entre-nous, à condition évidemment de garder son âme d'enfant, mais aussi d'accepter d'entendre tout au long de l'histoire des chansons, certes pas inoubliables, mais heureusement pas trop désagréables pour nos oreilles d'adultes...

Ne se renouvelant pas, spoiler: cette suite fait plutôt office de recyclage bas de gamme qui frise l'ennui.

On ne voit pas bien l'intérêt de cette nouvelle histoire , à fond vaguement écologique et où il existe fort peu d'enjeux pour les personnages. Néanmoins certaines séquences sont visuellement de toute beauté et justifie le visionnage . Un bon moment mais peu d'émotions .

Voici le retour des deux soeurs les plus aimées des "petites princesses" (et petits princes, aussi), chantant de plus belle sous la neige virevoltante. La magie de Noël est là, et l'image est devenue magnifique (ombres, reliefs, fluidité des mouvements...). Bien sûr les plus jeunes s'intéressent surtout à retrouver leurs personnages préférés, et l'on peut dire qu'Elsa finit ici de devenir un personnage fort, intéressant et charismatique. On remarque un effort sur l'humour d'Olaf (le résumé parodique du premier opus, délirant). Cependant Anna est plus en retrait, Kristoff et Sven sont dispensables (on les voit peu, ils n'ont qu'un gag qui se répète sur le film, et la chanson d'amour parodique est originale mais tellement lourdingue... Mention tout de même au plan "Bohemian Rhapsody" avec les rennes en clair-obscur). D'ailleurs on n'échappe pas aux chansons "j'essaie de trouver le prochain Libérée Délivrée", ou encore celles tout droit sorties de l'Eurovision. À trop vouloir en faire des caisses sur les chansons (une bonne dizaine, quand même... Courage aux parents), on n'en retient aucune. Disney cherche surtout à se faire un beau catalogue de jouets à vendre à Noël qui approche, vu les personnages mignons casés au forceps dans l'intrigue (le cheval, le lézard...). L'intrigue n'est pas très aboutie, d'ailleurs, si l'on repense qu'au départ on était en quête de l'origine des pouvoirs d'Elsa (on ne sait pas "pourquoi elle")...ça sera pour le troisième opus. Car, quand on voit les vingt minutes de publicités pour les jouets Reine des Neiges 2 qui précèdent le film, et le peu de prises de risques de ce dernier (une annonce importante sur les préférences sexuelles d'Elsa annulée car ça faisait moins vendre), on devine que l'appât du gain continuera sur un 3... Même si cette suite sent le réchauffé et le commercial, l'image est très soignée, les doublages sont réussis, on se laisse avoir par une certaine magie de Noël, et Elsa est devenue vraiment charismatique.

Une animation indéniablement bluffante, tout d'abord dans la gestuelle et même les mimiques des personnages (ça transpire d'une telle humanité !) mais également dans l'attention particulière accordée aux détails et aux différents décors (dans les textures et nuances de couleurs infiniment riches). Ce second film permet également d'explorer plus intensément "le monde" de La Reine des Neiges. On peut même carrément parler de fertilisation car les créateurs et Disney étoffent certes le récit mais surtout garnissent et parent chaque centimètre carré de l'image en multipliant les lieux, les costumes et les personnages secondaires (humains, animaux et créatures magiques) ... car, n'oublions pas, avant tout, il faut capitaliser sur un tel investissement créatif et financier. Et bien sûr, il n'est pas question de travailler uniquement avec soin et perfection l'image ! La musique et les chansons ensorcelantes sont bien au rendez-vous ! Dès les premières notes, on la sent arriver et elle est effectivement enivrante : LA chanson, le nouveau "Libérée Délivrée" dont on ne pourra échapper, même si nous sommes "Dans un autre monde". Cette suite est incontestablement réussie, il faut l'avouer. Disney n'a rien à craindre du réchauffement climatique sur ce coup-là, les glaces ne sont prêtes de fondre.

« Les suites faites par Disney sont toujours nulles » alors soit, Cendrillon II, Bambi II, Le Roi Lion II, etc. etc., ne sont pas terribles, mais Frozen II, là on aime, là oui, et on en redemande ! D’après ces préjugés j’avais peur, très peur, surtout face au succès du premier et à l’amour que j’ai appris à développer pour ce film. La Reine des Neiges II, je l’attendais impatiemment. Au cinéma, sur mon siège, devant son histoire, j’étais somme toute un peu déçue. Mais en sortant de la salle, en méditant l’histoire, ses symboles et ses références, je me suis mise à l’apprécier et à l’aimer, à même vouloir le revoir, c’est dire !

Je vais d’abord faire une critique avec mon œil d’enfant, puis je passerais au regard adulte. Commençons par la base, un bon Disney se doit d’être doté de bonnes chansons. Celles du premier ont rendu tous les parents fous. Celles du deux sont peut-être un niveau en dessous (et elles ont tendance à trop partir dans les aiguës) mais elles gardent la saveur des premières et nous replongent dans cet univers gelé et sucré qu’on avait tant apprécié. Nous aussi on veut se mettre à pousser la chansonnette pour dire à nos amis qu’on les aime. Olaf, la source humoristique de l’univers, est poussé encore plus loin dans son ressort comique. Il nous fait rire comme un bambin avec ses blagues à double sens et ses délires enfantins. Les paysages sont magnifiques, apparemment rudement documentés, et donnent envie de voyager jusqu’à l’autre bout du monde (dans un autre monde, n’est-ce pas ?). Toujours une histoire entraînante, de l’action et de l’aventure saupoudrés de musique épique, tout ce qu’on aime. Et des messages faciles à comprendre, qui donnent envie de se sortir les doigts du c*l une fois la séance terminée et de vivre sa vie avec force et joie. Disney est fort pour faire passer des messages qui font grandir les petits et rassurent les grands. Les effets des pouvoirs magiques d’Elsa mettent des étoiles dans les yeux. Petite déception cependant sur les graphismes des personnages qui me semblaient plus chaleureux dans le premier volet. On voit néanmoins que l’utilisation de l’animation 3D apporte une réelle valeur ajoutée à l’histoire et on retombe tout simplement à l’âge de raison, les yeux brillants, le cœur battant devant la Reine des Neiges qui maîtrise la glace. Une belle aventure qui allie amitié et amour de ses paires. Avec une morale qui nous rend tous meilleurs.

Prenons maintenant notre œil d’expert cinématographique : L’intrigue est simple, il est donc facile de comprendre les tenants et aboutissants du film. Dès le début on devine assez vite les mécaniques et les débouchés qu’elles vont apportées. Et pourtant cela n’empêche à aucun moment d’apprécier le parcours des personnages, agrémenté de péripéties qui elles sont difficilement prévisibles. Certaines facilités symboliques sont utilisées, comme celle d’Elsa qui a apparemment besoin de se détacher les cheveux lorsqu’elle accompli enfin son but (dans le I elle dénoue son chignon et laisse sa natte vivre sa vie, dans le II elle défait carrément la natte. On se demande donc ce qu’il pourrait se passer capillairement dans un III…), mais n’empêchent toujours pas d’aimer le message énoncé. Toujours cet esprit que enfants et parents peuvent s’y retrouver. Disney pratique l’auto dérision encore une fois et c’est la réelle valeur ajoutée à ce film. Elsa qui renie brièvement la chanson Libérée, Délivrée, la chanson de Kristoff totalement parodique (glissant une référence à Queen), Olaf qui pose des questions sur les nouvelles technologies. Marketing ou réel auto critique ? Cela reste plaisant. Disney arrive à critiquer son propre premier film à travers le personnage d’Olaf dans une scène qui restera mythique, et à travers aussi quelques références que seuls les réels fans peuvent comprendre. Disney sait chouchouter son public (tout comme il l’avait fait – en VF uniquement – dans la chanson de Timon et Pumba dans le live action du Roi Lion sorti à l’été 2019). Les personnages semblent suivre la même logique que dans La Reine des Neige I : Elsa qui n’en fait qu’à sa tête et qui veut toujours partir solo, Anna qui n’écoute rien et qui la rattrape coûte que coûte, Kristoff toujours aussi gauche, et Olaf toujours aussi bêta (mais qui aspire à devenir grand !). L’histoire semble construite sur le même chemin que le premier : une quête de soi-même. Quête, qui par les discours des personnages, peut s’appliquer facilement à chaque spectateur, qu’il ait 7 ou 77 ans. Je parlais de l’animation 3D qui dans l’amélioration du design des personnages m’a déçue, en revanche pour construire les décors et les mouvement de matière elle est maîtrisée à merveille. Les gouttelettes d’eau sont d’une véracité qui vous fait tout de suite oublier les petites bulles de savon dessinées une à une à la main s’échappant de la bassine de Cendrillon. Les premiers plans sur les vagues de la Mer Sombre donnent l’impression de prises de vues réelles. Bien que certaines chansons poussent un peu trop dans les aiguës, aucune n’est pas à sa place, elles font toujours avancer l’histoire vers une nouvelle action ou une nouvelle découverte. On se laisse transporter par leur rythme attirant qui enveloppe les oreilles et le cœur.

Avec ce deuxième film Disney affirme quelque chose dont il avait déjà fait l’ébauche dans le premier opus et dans Vaiana : une princesse n’est pas obligée de finir avec un prince. A aucun moment Elsa n’est attirée par une tierce personne (dans le début du film il est d’ailleurs clairement montré qu’elle ne tombera probablement jamais amoureuse parce que ce n’est pas du tout ce à quoi elle aspire, fait appuyé par la fin du film avec la « révélation » de la source du pouvoir d’Elsa). Disney impose une héroïne qui n’a pas besoin d’homme fort dans sa vie, mais d’amis bienveillants. Une femme forte qui sait se débrouiller mais qui a ses faiblesses comme chacun d’entre nous. La femme indépendante a besoin des personnes qu’elle aime. En parallèle, Kristoff, rôle principal masculin dirons-nous, n’est pas présenté comme l’homme sans faille. Il est gauche, un peu maladroit, mais sait tout de même être où il faut au bon moment. Il n’est pas là pour montrer ses muscles de preux chevalier, et même s’il récupère sa dulcinée Anna (qui elle pour le coup est une vraie cul-cul la praline) a dos de Sven, il est bien loin de l’image du prince de Blanche Neige ou de La Belle au Bois dormant (qui sont quand même de belles potiches qui ne servent qu’à sauver les femmes. Belle représentation masculine tout ça…). Si La Reine des Neiges est féministe il est aussi masculiniste.

Mon seul regret : Elsa n’est pas lesbienne. Alors ok elle n’a pas de prince, elle est indépendante tout ça, oui c’est très bien, mais Disney aurait pu tenir là sa meilleure chance d’introduire un personnage LGBT+ dans un film destiné à un public jeune. Beaucoup de spectateurs dès le premier film avait cru lire un message sous-jacent dans le parcours d’Elsa, notamment à travers les paroles de la fameuse chanson phare Libérée, Délivrée (discours encore plus flagrant dans la version originale anglaise Let it go), message qui révélerait l’homosexualité brimée de l’héroïne. Évidemment, dès l’annonce d’un Frozen II, tous les fans LGBT+ avaient déjà en tête que Disney fasse d’Elsa cette icône que tout le monde espère. Il y a eu débats et spéculations innombrables. Les homophobes brandissant leurs haine avant même que le scénario ne soit écrit par les studios. Suspens insoutenable brisé deux semaines avant la sortie du film par Jennifer Lee elle-même qui annonçait qu’Elsa n’aurait pas de petite amie car ce n’est pas la recherche de l’amour qui l’anime, mais autre chose. Une réponse un peu maigre qui selon moi tente seulement à dissimuler la frilosité du studio. C’était notre meilleure chance, tout le monde serait allé voir La Reine des Neige II, lesbienne ou non, et vous l’avez gâchée… Au delà d’une représentation LGBT+, cela aurait marqué un tournant dans l’animation destinée à un public jeune. Enfin des enfants complètement paumés aurait pu s’identifier à des personnages qui leur ressemblent et se dire « Alors je suis normal ? Je peux être une princesse Disney moi aussi ? », enfin les enfants du monde entier auraient pu voir que l’homosexualité est tout à fait normale et sans aucune impacte sur la force des personnages et leurs actes héroïques. Frozen II aurait pu commencer le mouvement d’éradication de l’homophobie, mais non, ils ont préféré ne pas prendre le risque de perdre de l’argent. Au fond de moi j’espère que ce deuxième volet ne fera pas autant d’entrées que le premier. Il le mérite de par sa réalisation et son grand spectacle, mais pas pour ce point fondamentalement hétéronormé qui me déçoit. (A quand aussi un héro Marvel LGBT+, hein ? Parce que les séries de DC Comics s’y sont déjà mis depuis bien longtemps.)