Braquage à l'ancienne est un film que l'on pourrait découper en quatre parties. La première, est évidemment celle du contexte dans lequel nos personnages sont plongés. C'est en quelque sorte leur réalité du quotidien, qui nous amène à la deuxième partie, la prise de conscience. Comment se sortir de la galère ? La troisième partie s'attache au braquage en lui même et enfin, la quatrième c'est l'après braquage. Bon. Alors, dans ce découpage made in moi, que peut-on retenir ? Voyez la place du braquage. Elle est en troisième position. Oui. Parce que finalement, il ne tient qu'une place très marginale dans le métrage, par rapport aux autres parties. Ce braquage d'ailleurs, s'il est efficace, n'en reste pas moins classique. Nonobstant cela, le film est vraiment très agréable car il est touchant. Loin d'être bourrin, il s'étire plutôt dans la subtilité d'une comédie bien contextualisée. Dans la première partie, celle du contexte, toute une sorte de critique de l'ordre établi, de la société est formulée.
Que ce soit par le gérant de la banque, froid, antipathique au possible, ou le directeur de l'usine, le système n'a pas d'égard envers ceux qui le vivent au quotidien, ici nos trois vieux.
Le système avance, sans prendre en compte nos protagonistes.
La scène qui l'illustre à merveille, c'est au moment du discours du gérant de l'usine qui, s'il se rend bien compte (CF son attitude à la première question d'un de nos trois vieux) de la honteuse direction de son entreprise, n'en tient pas moins les effets face à la foule d'ouvriers en colère. La décision est actée, sans qu'elle prenne compte le sort des employés. Ceux-ci ne sont rien, ils représentent des couts qu'au Vietnam la production ne subira plus. Dans la Banque c'est pareil par ailleurs, l'individu y semble ridicule, méprisé.
. Cette critique est d'autant plus intéressante, qu'elle n'est pas grossière. Plutôt en délicatesse, elle se forge par les opinions de nos trois pirates si je puis dire, qui pleines d'humanité et d'humour, nous permettent de nous interroger sur la société et les gens.
On peut voir que ces trois vieux ont un peu de mal avec la "nouveauté". On peut aussi sentir le sentiment d'abondons qui est le leur, de la part de la société donc mais aussi de leur famille, avec un Morgan Freeman par exemple qui ne voit que peu la sienne car occupée par des impératifs relatifs au monde professionnel. Ou encore cette émission de téléréalité à la résolution bête...
Les critiques sont donc multiples lorsque la partie 2 commence. Là encore, on se rend bien compte qu'ils ne vont pas braquer par avidité Les défis auxquels ils font face dès la partie 1, sont tellement durs qu'ils ne peuvent presque pas agir autrement. A partir de ce point, le reste du film soit une bonne moitié, peut-être un peu moins, est consacrée au braquage lui même et à ses suites. C'est déjà plus classique mais très bien réalisé et rythmé, ce qui procure une certaine satisfaction. Globalement, le film est donc très bon. Il offre quelques scènes capable de nous faire bien rire ou à minima, sourire ( Albert Garner joué par Alan Arkin n'y est pas étranger, bien que ses deux comparses ne soient pas en reste !). La bande son est excellente, l'image de qualité et le jeu d'acteur parfait, bref, il n'y a pas grand chose à en redire. A voir !