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    Le Dernier duel
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    René Philibert
    René Philibert

    20 abonnés 76 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 décembre 2021
    Le grand Ridley Scott est de retour, enfin un film du maître à la hauteur de sa réputation. Casting 5 étoiles, une histoire en béton, un thème d'actualité. Un excellent film d'époque sur une page meconnue de l'histoire de France.
    Cinememories
    Cinememories

    487 abonnés 1 466 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 octobre 2021
    À un mois de la sortie de « House of Gucci », Ridley Scott se la joue « Rashômon », le temps de reconstituer le dernier duel judiciaire connu sur le territoire français. Mais au-delà des faits historiques, il s’agit d’un retour aux sources pour le metteur en scène, qui retrouve la Dordogne de son premier long-métrage, « Les Duellistes ». Mais alors que le rapport d’oppression et de dominance pèse sur celui-ci, on préférera se concentrer sur les prémices de ses audacieux affrontements. L’analogie est aussi forte que les enjeux qui opposent l’œuvre à la plus récente. Le livre d’Eric Jager semble ainsi tout indiqué pour une riche adaptation, que les scénaristes (Holofcener, Damon, Affleck) tentent une approche en trois chapitres et en autant de points de vue. L’exercice de style séduit, mais tombe rapidement dans la redondance, par manque de nuances et de subtilités par endroit. Mais ce discours s’avère encore plus biaisé, donc peu pertinent, lorsque le récit décide de trancher, sur le dernier regard porté sur la gent féminine.

    Cela n’est pas en lien avec les interprètes, jonglant magnifiquement d’un jeu à l’autre. Tout est une question de narration, qui ne dissimule pas ses plaies les plus évidentes. L’ouverture baigne dans une férocité et une tension, au cœur d’un trio qui ne souhaite que se disputer un genre de pouvoir, celui d’un gentilhomme, celui d’un romantique et celui d’une victime. Cet enchaînement suffit amplement à justifier la désillusion des deux mâles alpha et l’intrigue et de leur personnalité à sens unique. Jean de Carrouges (Matt Damon) et Jacques Le Gris (Adam Driver) se disputent la parole d’une femme, dont la vie est finalement en jeu. Ces deux frères armes sont rongés par les mœurs d’une société, qui se heurte à sa propre bêtise, ne considérant les femmes qu’à une fonction héréditaire. Sans statut, ni protection sociale, ces dernières cultivent un silence sans fin, dans la douleur. Pourtant, ce sera au détour d’un procès public et engagé que l’on donnera une présence et une voix à Marguerite (Jodie Comer).

    L’héroïne de cette tragédie, Scott l’a déjà développée maintes fois, allant d’Ellen Ripley à Gail Harris, en passant par Telma et Louise. La dissection du patriarcat passe ainsi par un élan d’indépendance et de lutte contre la volonté ecclésiastique, car elle fait tout bonnement l’objet d’un débat afin de connaître la vérité. Cette fameuse vérité, pour le rappeler, est annoncée comme pour effacer honteusement le manque d’ouverture d’esprit masculin. Jean et Jacques sont convaincus de leur légitimité, mais chacun de leur portrait ne déverrouille aucunement les portes de la paranoïa, issue éventuelle du second point de vue. Mais il n’en est rien. Un crime a eu lieu, le degré de réception peut légèrement évoluer, mais comment ne pas se révolter dès le premier témoignage visuel ? Cela s’étend à quelques transitions douteuses, mais dont on ne doutera plus de sa puissance émotionnelle dans le dernier acte, où les sentiments croisent le fer.

    « Le Dernier Duel » (The Last Duel) n’ôte cependant rien de son côté épique qui fait plaisir à voir. Scott y injecte également cette aura chevaleresque au service d’un duel de regard efficace, où la possession des hommes résonne avec les valeurs des croisades. Ce n’est ni au nom de Dieu, ni au nom de leur héritage qu’ils affrontent leur destin, hormis dans cet ultime affrontement, où Marguerite s’arme de la plus belle promesse d’espoir et de rédemption… jusqu’à la prochaine victime. La structure narrative en devient alors superflue, voire obsolète dans ses premiers tiers, en n’auscultant que cette emprise spectrale masculine et esquivant ses cruelles conséquences. L’aventure passionne par ses propos, mais l’ambiguïté ne sera pas le facteur dominant d’une mise à mort sans concession et sans célébration.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 354 abonnés 7 543 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 octobre 2021
    Au XIVème siècle, le dernier duel judiciaire ordonné par le Parlement de Paris oppose le chambellan Jean de Carrouges à l’écuyer Jacques Le Gris. Le premier a épousé en secondes noces Margueritte de Thibouville, cette dernière accuse le second de l’avoir violé. Le Parlement rend alors son verdict sur le principe du "jugement de Dieu" à travers un duel en combat singulier jusqu’à la mort où le vainqueur considéré comme ayant été désigné par Dieu, prouverait par sa victoire le bien-fondé de sa cause (en d’autres termes, si le violeur remportait le duel, il en ressortirait innocenter).

    Le Dernier Duel (2021) est le nouveau long-métrage de Ridley Scott (83 ans), un univers qu’il commence à bien connaître, après l’avoir déjà traité par le passé (Kingdom of Heaven - 2005 & Robin des Bois - 2010). Coscénarisé par Nicole Holofcener, Matt Damon & Ben Affleck (tous deux n’avaient pas coécrit de scénario depuis Will Hunting pour lequel ils avaient reçus un Oscar) et basé sur des faits réels et adapté du roman "The Last Duel : A True Story of Crime, Scandal, and Trial by Combat" d’Eric Jager.

    L’immersion est totale, le film s’ouvre sur le fameux dernier duel avant de revenir étape par étape, par le biais des différents points de vue de chacun des protagonistes (découpé en 3 chapitres ponctués de flash-back, où les différents points de vue des principaux protagonistes s’enchaînent, en premier, celui de Carrouges, en second, celui de Le Gris et en troisième, celui de Thibouville). Un effet de répétition s’installe sans que cela n’entrave le bon déroulement de l’histoire ou ne s’en ressente sur la durée du film (150 minutes). Le tout, contrebalancé par d’impressionnantes scènes de batailles sanglantes et un duel particulièrement prenant et à couper le souffle.

    Rappelons qu’à l’époque moyenâgeuse, les femmes n’avaient aucun statut légal et qu’elles ne valaient rien sans le soutien de leur mari (à l’image de ce qu’il se passe actuellement dans certains pays du Moyen-Orient). Ce film historique dépeignant si bien l’univers si radicale, patriarcale & masculiniste de l’époque s’avère édifiant et vient nous rappeler à quel point la femme pouvait être déconsidérée et la place de Dieu bien trop importante, pour ne pas dire envahissante.

    Bien évidemment, si la mise en scène s’avère irréprochable, il est important de souligner la très belle photo signée Dariusz Wolski et cette remarquable distribution, avec les deux amis devenus rivaux interprétés par Matt Damon & Adam Driver, aux côtés de Jodie Comer & Ben Affleck.

    Un superbe casting au cœur d’une histoire passionnante, où viennent s’entrechoquer le "male gaze" et la condition de la femme. Des sujets brulants et en tout point d’actualité à l’ère post #MeToo.

    ► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄
    Jorik V
    Jorik V

    1 279 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 octobre 2021
    Ridley Scott continue de tourner à un rythme stakhanoviste qui ferait pâlir Woody Allen! Alors que sort « Le dernier duel » tourné avant la crise, dans six semaines sortira « La Maison Gucci » sur la célère famille de couturiers italiens. Le cinéaste n’arrête pas et passe d’un genre à l’autre avec une facilité déconcertante, allant de la science-fiction ambitieuse et horrifique (la saga « Alien ») à de petits drames plus confidentiels tels que « Les Associés » ou la biographie policière comme « American Gangster ». Si la qualité n’est forcément pas toujours là ( on se souvient entre autres de « Cartel » ou « A armes égales »), c’est le risque lorsque l’on tourne beaucoup. Mais sa filmographie regorge de perles et de chefs-d’œuvre et notamment dans le genre film d’époque à gros budget comme ici. On se souvient bien sûr de l’étalon maître « Gladiator » en premier lieu dont ce film ne retrouve pas le souffle unique mais s’en approche. De le voir retourner à ce genre est excitant, le cinéaste n’ayant pas son pareil pour narrer des histoires passées à travers de grandes fresques imposantes.



    Et, en effet, « Le dernier duel » est une réussite. Tout le savoir-faire du réalisateur est en marche que ce soit au niveau de la reconstitution appliquée et réussie de la France du XIVème siècle, aidée par un tournage en décors naturels en France, comme pour le souffle épique qu’il parvient à donner à ses histoires. Son scénario se base sur un fait divers ayant marqué cette période trouble du Moyen-Âge, celle d’un duel opposant deux chevaliers suite à une accusation de viol portée par la femme de l’un d’eux. Sur près de deux heures et demie, Scott nous passionne avec un récit découpé en trois parties selon le point de vue des trois protagonistes. Ce procédé, initié par le « Rashomon » de Kurosawa a été maintes fois utilisé au cinéma, à tort ou à raison. Ici c’est pleinement justifié et cela permet de proposer trois versions différentes d’un drame passé et lointain pour le mettre en parallèle avec le mode de pensée actuel concernant la place de la femme. Avec le mouvement #metoo en tête, il tisse donc un récit qui nous permet de mettre en avant celles-ci en nous montrant intelligemment que certaines choses n’ont pas changées. Il lance également quelques pics envers la vision de l’Église et ses mœurs ainsi que le patriarcat excessif de l’époque. Pertinent et bien vu!



    En outre, il s’appuie sur un casting solide qui est justement dominé par Jodie Comer, parfaite en femme à l’honneur bafoué et Adam Driver en chevalier félon et ambigu. « Le dernier duel » adopte la forme d’un suspense judicaire médiéval, chose plutôt rare sur grand écran On se souvient de « Le nom de la rose » de Jean-Jacques Annaud qui prenait le même chemin mais c’est à peu près tout. On et donc dans un genre peu associé à cette époque et c’est excitant. Les trois points de vue revisitant certaines mêmes séquences est un procédé astucieux mais qui pourrait lasser, ce qui n’est pas le cas ici grâce à la maîtrise narrative de Scott. Chaque segment enrichit l’autre et nous permet de mieux cerner les tenants et les aboutissants de ce drame avec des nouvelles informations et de scènes. Quelques séquences de bataille bien violentes et sèches permettent d’aérer un peu le drame et le suspense qui se jouent. En gros, pas le temps de s’ennuyer à travers une histoire passionnante et ample qui nous replonge dans une période sombre de l’Histoire. Le budget permet des effets spéciaux, une direction artistique et des plans larges grandioses pour un thriller médiéval rare dans le genre. Un film presque suranné pour notre époque, mais qui s’avère indéniablement contemporain sur le fond.



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    Nicolas S
    Nicolas S

    46 abonnés 545 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 août 2022
    Avec Le Dernier duel, Scott livre ce qui s'apparente à sa propre version de Rashomon, en confrontant les témoignages de ses trois personnages principaux, Jean, Jacques et Marguerite. Son choix de faire de Marguerite le centre objectif de ce récit - c'est elle et elle seule qui dit la vérité - n'est toutefois pas anodin et doit bien sûr être vu dans le contexte post-#Metoo : celles qui parlent sont courageuses et disent la vérité, même quand le système judiciaire et les normes sociales les encouragent à ne pas le faire, hier comme aujourd'hui. Ce Dernier duel est donc une belle surprise, qui dépasse largement le simple film d'époque ; même si, bien sûr, il y a quelques scènes de combats impressionnantes qui rappellent que Scott est aussi un maître du cinéma d'action.
    novemberromeo
    novemberromeo

    45 abonnés 689 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 mars 2022
    C'est sûr, le Metoo moyenâgeux de la France du XIVe, c'est autrement plus démonstratif que des tweets scandalisés. S'étant déjà largement essayé à cette période, mettant (un peu) sa francophobie de côté, le grand Ridley Scott livre pourtant une oeuvre bien moins épique que Kingdom of braven...voir Robin Hood !
    Pourtant, force est de constater que les décors et costumes sont sublimes... mais les acteurs un peu trop proprets pour l'époque (personne n'avait une dentition hollywoodienne d'une blancheur éclatante en 1380...). La triple narration ajoute en lourdeur et affirmer que celle de l'épouse est LA vérité est finalement très...actuel... cela étant dit sans jugement de valeur, indeed. Au final, cela reste du grand spectacle, pierre angulaire de ce qui fait tant le charme du cinéma de Sir Scott.
    Shawn777
    Shawn777

    599 abonnés 3 489 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 février 2022
    Entre les deux derniers films de Ridley Scott sortis à un mois d'écart fin 2021, j'avoue que mon choix s'était porté sur "House of Gucci". Tout d'abord car le sujet m'intéressait plus et j'avoue ne pas vraiment être fan de films historiques, surtout lorsque ces derniers se déroulent au Moyen-Âge, période qui ne m'intéresse que très peu (je sais, résonnement débile mais que voulez-vous). Et, sans en être profondément fan non plus, j'avoue avoir été très agréablement surpris car il cela va plus loin que le "simple" film historique. Pour remettre les choses en contexte, le film retrace un des derniers duels légaux en France opposant Jean de Carrouges et Jacques le Gris, dont je n'avais par ailleurs jamais entendu parler avant ce film ! Mais, outre nous présenter ce duel, le film retrace l'historique de leur différent, qui est le viol de la femme de Jean, Marguerite, par Jacques, au travers des points de vue de chaque personnage principal : Jean, Jacques mais également Marguerite. Le film se divise ainsi en quatre parties (si on compte le duel qui prend la dernière demi-heure de film) et j'avoue que j'avais peur de trouver ça très redondant de voir la même histoire à travers trois points de vue différents, surtout dans ce contexte moyenâgeux. Mais finalement, après avoir mis tout de même un certain temps avant de pleinement rentrer dans le film, je dois dire que je n'ai pas vraiment vu les deux heures trente de film passer. Le film est en effet assez rythmé et puis il établit des parallèles très intéressants avec la condition de la femme à l'époque et aujourd'hui. Effectivement, force est de constater que, mis-à-part le côté barbare et religieux, la reconnaissance du viol et le traitement des victimes n'a beaucoup évolué depuis 1300 et quelques ; ce qui est quand même frappant mais surtout alarmant ! Pourtant, le film n'en est pas spécialement moraliste non plus mais laisse au contraire au spectateur faire ce constat par lui-même, ce qui en est beaucoup plus marquant ! Concernant les acteurs, nous retrouvons principalement Matt Damon, Adam Driver, Jodie Comer et Ben Aflleck qui jouent très bien ! Même si "Le Dernier Duel" n'est pas le meilleur film du réalisateur, il reste tout de même bien écrit, très bien mis en scène et propose surtout un sous-texte (qui n'en est pas vraiment un d'ailleurs) très intéressant !
    cortomanu
    cortomanu

    77 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 octobre 2021
    Les 2h30 du film (pfiou) se justifient par les 3 versions d'une même histoire. Prétexte qui permet également à R. Scott de démultiplier les scènes sanglantes et brutales qu'il affectionne (pas pour tous publics). La bande son de ses moments semble avoir pour ambition la destruction des tympans des spectateurs. Ce n'était pas nécessaire.
    Reste le fond du sujet, et le récit d'une domination masculine sur les femmes, par la force, le pouvoir, le droit, l'église... qui ne peut faire qu'écho aux mouvements de protestations qui se produisent aujourd'hui.
    Comme souvent chez R. Scott les femmes font preuve de plus d'intelligence, parce que leur soumission ou la menace les y oblige.
    Ce film n'y fait pas exception. De ce point de vue c'est une réussite.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    90 abonnés 1 751 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mars 2022
    Assez malin ce film médiéval. Un côté Rashomon avec une histoire vue à tour de rôle par les 3 personnages principaux. On se demande parfois qu'elle en est véritablement l'intérêt mais ce qui compte surtout dans ce film c'est le côté Metoo# inédit dans ce genre de film. Et puis les scènes d'actions et scènes de batailles sont parfaites mais bon c'est Ridley Scott aux commandes...
    Rourkewhite
    Rourkewhite

    69 abonnés 967 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 mai 2022
    Un film d'une grande modernité et, paradoxalement, une fresque sans concession d'un Moyen-Âge d'une sauvagerie totalement choquante! L'intention de dénoncer la culture du viol, plus actuelle que jamais, passe ici par un choix narratif répétitif qui, bien qu'ingénieux et parfois révélateur, s'avère fatiguant et dispensable. Ainsi, la force d'une drame brutal s'en trouve diluée par un procédé dont les ficelles sont trop apparentes, rendant quelque peu artificiel un film qui affiche pourtant un réalisme cru des plus impressionnants. Une réussite en demi-teinte donc, mais une sacrée teinte quand même!
    Y Leca
    Y Leca

    33 abonnés 1 005 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 mars 2023
    Ridley Scott démontre encore son talent de réalisateur et conteur mais se plante sur le montage : sa division en trois chapitres / trois vérités n'apporte rien sauf des redites et surtout un film interminable : 2h20 !. L'ennui gagne inévitablement le spectateur qui attend péniblement qu'arrive le duel final. Côté acteurs, l'oscar revient à Jodie Comer et on note un Ben Affleck enfin expressif.
    Ismael
    Ismael

    86 abonnés 184 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 octobre 2021
    Une critique assez courte pour changer sur un film qui lui est probablement exagérément long par rapport à son objectif.

    Sir Ridley Scott est un réalisateur qui dispose de moyens importants au sens propre comme figuré et ce Dernier Duel ne manque clairement pas d’ambition ni dans la forme ni dans son objectif. En effet il s’agit d'un film d’époque avec un récit médiéval qui se veut en quelque-sorte une métaphore du comportement masculin universel. Une dénonciation du patriarcat donc. Et on sait par ailleurs, depuis Thelma et Louise, que le féminisme est un thème cher au réalisateur.

    L’idée de raconter la même histoire trois fois de trois points de vue (très) différents est originale aussi, même si le concept contribue largement à la longueur du film. Sans surprise la réalisation, les costumes et les décors sont de très bonne facture, notamment pendant le duel final. Visiblement tous les moyens ont été mis pour que Dernier Duel ne soit pas seulement un film à thèse, mais aussi une fresque historique susceptible d’attirer un public plus large. Mais deux choses viennent un peu plomber le spectacle.

    Le premier c’est justement ce côté « grosse production » qui donne un aspect très impersonnel à l’ensemble. Et l’idée de faire « trois film en un » qui est pourtant une des forces de Dernier Duel, souligne paradoxalement cette impersonnalité. On a parfois d'avantage l’impression d’un film réalisé par un comité de personnes qui ont décidé de faire passer un message, que la vision personnelle d’un artiste.

    L’autre défaut du film c’est bizarrement l’interprétation des trois rôles masculins principaux. Je dis bien bizarrement, car en mettant de côté Ben Affleck, les deux autres ne sont pas vraiment des acteurs médiocres en temps normal. Ni Matt Damon, ni Adam Driver ne manquent de talent et l’ont prouvé à plusieurs reprises (notamment dans Promised Land de Gus Van Sant pour le premier et dans Paterson de Jarmusch pour le second) . De façon assez révélatrice, ce sont d’ailleurs souvent deux acteurs qu’on choisit pour incarner des hommes « de leur génération » dans des histoires très contemporaines. Et c’est peut-être là que ça coince, car leurs têtes ne sont pas du tout celles de chevaliers du moyen âge, preux ou non. Il y a quelque-chose de beaucoup trop moderne, de «cool », qui se dégage d’eux. Je veux bien que le message du film soit intemporel et universel, mais en tout cas ça ne passe pas.

    Enfin bref on aura un autre film de Ridley Scott dans à peine un mois, si j’ai bien compris. Peut-être quelque chose d’un peu plus personnel cette fois.
    Pascal
    Pascal

    164 abonnés 1 700 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 octobre 2021
    Vrai faux film grand public, "le dernier duel" n'est pas un des meilleurs films de son réalisateur, loin s'en faut. Il n'est pourtant pas négligeable, notamment au regard du thème abordé ( le viol d'une femme - ici au moyen âge) . On regrettera l'absence quasi totale du contexte historique qui ne permet pas de cerner les enjeux de beaucoup de scènes de batailles ( notamment au début du film). J'ai lu que certaines critiques faisaient un parallèle entre ce film avec " Rashomon" de Kurosawa. Cette comparaison séduisante me parait abusive pour ne pas dire erronée. "Rashomon " est tout d'abord un film incomparablement meilleur que " le dernier duel" et si leur forme narrative a un point commun ( une histoire est montrée successivement selon le point de vue des participants), la vérité est parfaitement connue par le spectateur à la fin du " dernier duel", ce qui n'est pas le cas dans ce chef d'oeuvre de l'histoire du cinéma qu'est "Rashomon ". " le dernier duel" ne souffre pas de manque de rythme, mais la dernière demi-heure est la plus intéressante. Matt Damon est quasiment méconnaissable et son contradicteur est interprété par Adam Diver, acteur fade et sans charisme que j'ai déjà vu dans plusieurs films et dont la carrière semble ( on se demande bien pourquoi) ascendante. L'actrice qui incarne le premier rôle a beaucoup de charme et écrase la distribution complète du film. On a le sentiment que l'ensemble aurait pu être plus accompli, mais globalement le film est honorable, cependant pas indispensable ( sauf pour les aficionados de Ridley Scott - dont je fais partie- cinéaste généralement pas pris au sérieux par la critique professionnelle). On se souviendra de la première réalisation de ce réalisateur " Les duellistes " ( et oui déjà !) d" 'Alien "et de " Blade runner " ses réussites les plus incontestables qui montrent les qualités de Scott comme auteur d'une véritable oeuvre cinématographique. En résumé, il s'agit d'un duel à mort, ou jugement de Dieu, organisé par la couronne de France entre deux nobles, dont l'un est accusé par la femme de l'autre de l'avoir violée. Plus précisément et historiquement et contrairement au titre, il fût l'avant dernier jugement de Dieu autorisé par la couronne de France. Le dernier eu lieu un siècle et demi plus tard en 1547. On s'en souvient encore par la persistance de l'expression " coup de Jarnac"dans la langue française. Ce fût en effet grâce à cette botte secrète que Mr de Jarnac blessa à mort le seigneur de la Châtaigneraie réputé comme un des plus fins bretteurs de l'époque.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 3 janvier 2022
     Dans «Le Dernier Duel» fable qui revisite le Moyen-Age à la sauce #MeeToo, le réalisateur irlandais Ridley Scott renoue avec le souffle épique de ses précédentes productions concernant l’aspect visuel tout en n’oubliant pas de développer un récit plus complexe qu’il n’y paraît. Bien que le côté féministe puisse énerver par moment, force est de reconnaître que cette enquête reste assez passionnante pour que l’on s’y attarde. Même si l’issue finale semble prévisible, surtout au vue du contexte aujourd’hui.

    Maintenant, ce que j’ai le plus aimé dans ce film ce n’est clairement pas ses personnages que je trouve très mal-écrits dans l’ensemble et sans grande finesse, archi-stéréotypé, mais bien le fait que le récit se construisent sur trois points de vues différents. Cela aurait pu être assez ennuyant à voir mais Ridley Scott malgré quelques maladresses qui en font tout de même un e œuvre d’envergure assez moyenne en donne un très bon spectacle.

    Les acteurs sont bons mais ne se démarquent pas vraiment en dehors de Jodie Comer qui offre une prestation royale et habitée à la fois par l’élégance et la rébellion. Après , si visuellement ça claque et oui cela reste épique, niveau rythme on en reparlera. Le film est assez lent et met du temps à démarrer. Contrairement à ce que l’on m’avait dit je m’attendais à un navet mais finalement c’est un bon petit
    Topazine23
    Topazine23

    41 abonnés 93 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 30 octobre 2021
    Un film d'époque réaliste et réussi, porté par un Matt DAMON formidable dans son rôle de chevalier ! On pourra juste regretter "ce mode multi-replay Scottien" qui consacre plus de 2h30 à une œuvre qui, amputée de ces vingt minutes répétitives et superflues, aurait vraiment pu remporter son duel avec les sommets...
    Quel dommage !
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