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    Le Dernier duel
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    FaRem
    FaRem

    8 796 abonnés 9 638 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 septembre 2022
    Une drôle de conception de l'amour, de l'amitié et du mariage, mais tout est une question de perception comme on s'en rend rapidement compte... Avant ce dernier duel, il faut comprendre ce qui a poussé ces « frères d'armes » à se livrer à un combat à la mort. Ridley Scott construit cette histoire inspirée de faits réels en plusieurs chapitres qui sont à chaque fois racontés à travers un point de vue différent. Il y a celui de Jean de Carrouges, celui de Jacques Le Gris et celui d'un troisième personnage. Un choix judicieux et payant puisque l'histoire se révèle être surprenante. On prend pour acquises des choses qui en réalité sont totalement différentes. Ça se joue parfois sur des détails comme ce personnage qui se croit attentionné alors qu'il est totalement froid. C'est un film d'époque avec des mentalités différentes, mais c'est quand même accablant de voir que certaines pensées n'ont pas changé malgré les siècles passés. Même en gardant cela en tête, c'est parfois difficile d'entendre de telles inepties notamment en ce qui concerne la conception d'un enfant ou le viol. D'ailleurs, c'est probablement ce qu'il y a de plus dur dans ce film, plus que la scène spoiler: du viol en elle-même
    . Ridley Scott est parvenu à faire un film intelligent et captivant qui monte tout doucement en puissance jusqu'à ce final très intense. L'affrontement final, que l'on attend avec impatience, est excellent. On ressent bien toutes les émotions gardées par les personnages qui peuvent enfin laisser exploser leur colère et leur rage. Pour ce qui est du casting, c'est un sans faute. La classe d'Adam Driver, un excellent Matt Damon dans la peau d'un homme limité intellectuellement qui se bat pour ce qu'il croit juste, et une Jodie Comer surprenante qui se révèle lorsque vient son tour. En somme, un très bon Ridley Scott.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 354 abonnés 7 543 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 octobre 2021
    Au XIVème siècle, le dernier duel judiciaire ordonné par le Parlement de Paris oppose le chambellan Jean de Carrouges à l’écuyer Jacques Le Gris. Le premier a épousé en secondes noces Margueritte de Thibouville, cette dernière accuse le second de l’avoir violé. Le Parlement rend alors son verdict sur le principe du "jugement de Dieu" à travers un duel en combat singulier jusqu’à la mort où le vainqueur considéré comme ayant été désigné par Dieu, prouverait par sa victoire le bien-fondé de sa cause (en d’autres termes, si le violeur remportait le duel, il en ressortirait innocenter).

    Le Dernier Duel (2021) est le nouveau long-métrage de Ridley Scott (83 ans), un univers qu’il commence à bien connaître, après l’avoir déjà traité par le passé (Kingdom of Heaven - 2005 & Robin des Bois - 2010). Coscénarisé par Nicole Holofcener, Matt Damon & Ben Affleck (tous deux n’avaient pas coécrit de scénario depuis Will Hunting pour lequel ils avaient reçus un Oscar) et basé sur des faits réels et adapté du roman "The Last Duel : A True Story of Crime, Scandal, and Trial by Combat" d’Eric Jager.

    L’immersion est totale, le film s’ouvre sur le fameux dernier duel avant de revenir étape par étape, par le biais des différents points de vue de chacun des protagonistes (découpé en 3 chapitres ponctués de flash-back, où les différents points de vue des principaux protagonistes s’enchaînent, en premier, celui de Carrouges, en second, celui de Le Gris et en troisième, celui de Thibouville). Un effet de répétition s’installe sans que cela n’entrave le bon déroulement de l’histoire ou ne s’en ressente sur la durée du film (150 minutes). Le tout, contrebalancé par d’impressionnantes scènes de batailles sanglantes et un duel particulièrement prenant et à couper le souffle.

    Rappelons qu’à l’époque moyenâgeuse, les femmes n’avaient aucun statut légal et qu’elles ne valaient rien sans le soutien de leur mari (à l’image de ce qu’il se passe actuellement dans certains pays du Moyen-Orient). Ce film historique dépeignant si bien l’univers si radicale, patriarcale & masculiniste de l’époque s’avère édifiant et vient nous rappeler à quel point la femme pouvait être déconsidérée et la place de Dieu bien trop importante, pour ne pas dire envahissante.

    Bien évidemment, si la mise en scène s’avère irréprochable, il est important de souligner la très belle photo signée Dariusz Wolski et cette remarquable distribution, avec les deux amis devenus rivaux interprétés par Matt Damon & Adam Driver, aux côtés de Jodie Comer & Ben Affleck.

    Un superbe casting au cœur d’une histoire passionnante, où viennent s’entrechoquer le "male gaze" et la condition de la femme. Des sujets brulants et en tout point d’actualité à l’ère post #MeToo.

    ► http://bit.ly/CinephileNostalGeek ★ http://twitter.com/B_Renger ◄
    selenie
    selenie

    6 346 abonnés 6 209 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 novembre 2021
    Le chapitrage vis à vis des trois points de vue des principaux protagonistes est aussi judicieux que nécessaire pour comprendre les tenants et aboutissants avec de nombreuses questions qui s'avèrent passionnantes mais si on est impressionné et emporté par les émotions comme les interrogations on constate pourtant 2-3 points qui peuvent laisser perlexes. notamment les deux versions du "viol" sont tout de même très similaires, pourtant la première serait consentie, et non la seconde alors que les différences sont tout de même légères, ou bien est-ce notre oeil très 2021 qui est très ou trop subjectif ?! Ridley Scott ne signe pas un film médiéval au souffle épique, aux batailles dantesques, mais il signe plutôt un mélo judiciaire au contexte politico-social non négligeable. Par contre, on peut toutefois trouver que le duel final manque de neutralité (comment savoir les derniers mots de Jacques le Gris ?!), un peu d'esbroufe dans ce final, surtout qu'on aurait aimé finir sur le visage de Marguerite à la fin du duel plutôt que de rajouter une dernière scène gratuite et superflue. En prime saluons un casting prestigieux qui sont tous impeccables dont la sublime Jodie Comer grande révélation jouant également à merveille de ses charmes dont on ne sait jamais si ils sont vénéneux ou pas ! Sans doute le meilleur film du réalisateur depuis "American Gangster" (2007).
    Site : Selenie
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 097 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 décembre 2021
    Ce duel méritait une adaptation cinématographique, mais peut-être pas comme ça... Disons que ça fait toujours bizarre de voir des français parler en anglais, alors qu'un tournage en patois de l'époque aurait été juste divin, mais ce qui me pose problème avec ce film c'est que finalement tout ça est assez convenu.

    La particularité du film c'est qu'on nous apporte trois points de vue, de trois personnages différents sur un viol (le mari, le violeur et la femme violée). Malheureusement je ne vois pas réellement l'intérêt, parce que la vision de chaque personnage n'apporte pas un énorme éclaircissement sur cette affaire. On montre quelques petits trucs en plus, qui sont certes utiles pour mieux cerner les personnages, mais rien de bien folichon non plus. En fait je ne suis pas certain que ça apporte grand chose. Surtout que même si on se retape peu de scènes en entier plusieurs fois, les changements sont parfois assez subtils. Je veux dire que lorsqu'on voit le viol pour la seconde fois, oui c'est plus violent, mais la première version laissait déjà peu de place au doute quant au fait que ça soit un viol.

    De manière générale le film manque d'un récit encadrant (le procès par exemple), qui lierait un peu mieux tout ça ensemble, surtout dans le segment de Matt Damon, où on se tape pas mal d'ellipses, ce qui donne un petit côté frustrant car les séquences s'enchaînent très vite sans avoir réellement eu le temps de développer quoique ce soit.

    J'ai néanmoins apprécié l'ambigüité des personnages, Matt Damon qui se voit comme le mari idéal et Adam Driver comme un tombeur irrésistible et que malgré ça avec le point de vue de la fille on comprend que ça n'est pas réellement le cas.

    Mais le segment avec Matt Damon il faut quand même se le taper, parce que si certaines scènes auront des éclaircissement plus tard, il n'en reste pas moins le plus mou et morne et vu qu'il est au début, ça n'aide à s'intéresser à tout ça. En fait lui se voit comme un type juste, bon, droit, etc, et cette vision du personnage est de loin la plus inintéressante du film.

    En fait je trouve le film mou du genou, trop terne, trop fade, il ne fait finalement rien de cet aspect de dernier duel... ça n'est absolument jamais traité ou même abordé dans le film. C'est dommage, il y avait quelque chose à faire de ce côté là.
    C'est peut-être le dernier duel judiciaire, mais dans le film, c'est juste un duel...

    Bon en réalité on sent bien que papy Scott avait comme quasiment seule ambition de parler de la condition féminine, du viol généralisé, des victimes qui refusent de parler, du châtiment que les attend si elles parlent, etc. Je suppose qu'on ne pouvait pas tout faire dans le même film, ça aurait été trop indigeste...

    Le tout donne une impression de pas totalement fini, comme si c'était une version de travail dans laquelle on avait oublié d’insulter un supplément d'âme pour que tout ne soit pas aussi terne...
    C'est gris quoi...

    Après le film se suit, sans trop de déplaisir, même s'il est vraiment beaucoup trop long...
    traversay1
    traversay1

    3 647 abonnés 4 878 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 octobre 2021
    Certains films font du révisionnisme historique en introduisant un féminisme à l'anachronisme opportuniste et embarrassant. Ce n'est pas le cas du Dernier duel de Ridley Scott qui montre tout simplement que la culture du viol domine l'histoire de l'humanité depuis la nuit des temps et qu'une femme victime a toujours été considérée comme suspecte de l'avoir "bien cherché." En traitant d'un "fait divers" médiéval, le film trouve évidemment des échos très contemporains mais son style n'a rien de lourdaud ni de démonstratif, usant d'une structure à la Rashomon qui ne serait pas efficace si elle ne faisait pas la part belle à la troisième et ultime version laquelle, avec le sentiment de familiarité du spectateur avec des images déjà vues, déploie toute sa puissance dramatique, là où l'ensemble des enjeux, au-delà de la vérité, prennent le pas sur toute autre considération. Le film aurait même pu s'achever avant le dernier duel qui n'a en définitive que valeur spectaculaire et donc anecdotique. Adepte d'un cinéma classique mais pas académique, Ridley Scott trouve dans cette histoire emblématique matière à démontrer sa maîtrise de la réalisation dans ce moyen-âge français plein de bruit et de fureur qu'il recrée avec son aisance visuelle accoutumée. Sans temps morts, le récit est constamment et de plus en plus passionnant, avec une Jodie Comer remarquable qui, après avoir laissé les garçons étaler leur virilité, reprend la main et impose sa personnalité. On espère que tous les hommes auront compris la leçon et appris ce que devrait être la signification véritable du vice de consentement.
    Alice025
    Alice025

    1 683 abonnés 1 370 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 octobre 2021
    Ridley Scott réussit encore son coup avec « Le dernier duel », drame historique d'une grande puissance. L'histoire se divise en trois chapitres adoptant chacun le point de vue et la vision des trois protagonistes principaux (Jean de Carrouges, Jacques Le Gris et Marguerite de Thibouville), ce qui la rend particulièrement efficace.
    Très bonne reconstitution historique, casting remarquable et sujet réel qui fait froid dans le dos. C'est l'histoire d'une femme victime de viol qui ne va pas se taire mais qui va tout faire pour obtenir justice, sur fond de rivalité entre son mari et son bourreau. Le film choque, répugne même, mais il est clair qu'il ne laissera pas indifférent et fait également écho à l'époque actuelle.
    Captivant jusqu'à la dernière scène, barbare, violent, mais maitrisé de bout en bout, une réussite.

    http://cinephile-critique.over-blog.com
    Yves G.
    Yves G.

    1 500 abonnés 3 517 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 octobre 2021
    Dans la France du roi Charles VI, à la fin du XIVème siècle, deux chevaliers portent devant Dieu leur querelle. Jean de Carrouges (Matt Damon) et Jacques Le Gris (Adam Driver) sont pourtant des compagnons de longue date qui ont livré bien des batailles côte à côte. Mais le contentieux entre les hommes que tout oppose n’a cessé de grandir. Carrouges, un chevalier sans peur et sans reproche, s’est attiré l’hostilité de son suzerain, la comte d’Alençon (Ben Affleck), à force de maladresse là où Le Gris, pourtant moins bien né, par son charme et son érudition, s’en est fait l’indispensable bras droit, au point d’obtenir de lui les charges héréditaires qui auraient dû échoir à Carrouges.
    Le conflit entre les deux hommes éclate au sujet de Marguerite, la femme de Carrouges, qui accuse Le Gris de l’avoir violée durant une absence de son mari.

    (Sir) Ridley Scott est peut-être l’un des plus grands réalisateurs de son temps. Il a tourné des films mythiques : Alien, "Blade Runner", "Thelma et Louise", "Gladiator"…. Son tout premier film ressemble à celui qui sera parmi ses derniers : Les Duellistes" (1977) racontait déjà la rivalité à mort, une vie durant, de deux hussards napoléoniens. "Le Dernier Duel" reprend le même schéma et le transpose à l’époque médiévale qu’a déjà souvent explorée Ridley Scott, auteur d’un "Robin des Bois" oubliable mais d’un "Kingdom of Heaven" mémorable. Chaque détail, jusqu’au combat final si longtemps attendu, y est reconstitué avec une flamboyance hollywoodienne que l’austérité toute bergmanienne de l’affiche ne laissait pas augurer.

    Ridley Scott s’attaque à un sujet diablement contemporain et, pour le traiter, utilise un procédé qui l’est presqu’autant.
    Le sujet du "Dernier Duel" résonne puissamment avec notre époque. Il y est question d’un viol et du doute jeté sur le témoignage de la victime. Jodie Comer m’a fait penser aux trois héroïnes de "Scandale", l’un des meilleurs films de l’année dernière, qui chacune à sa façon incarnaient les réactions possibles face aux abus du patriarcat.
    Pour raconter ce viol et le procès qu’il suscite, Ridley Scott utilise un procédé éprouvé : raconter les mêmes faits par les yeux différents de chacun de leurs protagonistes. Kurosawa l’avait fait le premier au début des années 50 dans "Rashōmon" ; le procédé est depuis indissociablement lié à ce film. Il est le plus cinématographique qui soit.

    Il faut un scénario sacrément bien charpenté pour que la répétition de la même scène ne devienne pas ennuyeuse. Ridley Scott y parvient à merveille en donnant tour à tour la parole à Jean de Carrouges, à Jacques Le Gris et à Marguerite. Des différences infimes apparaissent selon les points de vue. Tel fait, telle parole selon qu’ils soient rapportés par tel ou tel varient d’une mémoire à l’autre. Carrouges qui apparaît d’abord comme un preux chevalier, bafoué dans son honneur, prêt à tout pour défendre sa belle, se révèle en fait un homme fruste, illettré, primaire et violent. S’il prend fait et cause pour Marguerite dans le procès qui l’oppose à Le Gris, c’est moins par amour pour elle que par mâle orgueil. Le personnage de Le Gris est autrement plus subtil. C’est un être aussi adroit dans le maniement des armes que dans l’art de plaire. Il séduit les hommes comme les femmes. Sa culpabilité ne fait guère de doute même si de son point de vue Marguerite ne lui a opposé que la résistance que se doit d’afficher une femme vertueuse à son séducteur. Finalement, c’est Marguerite qui a le rôle le plus ingrat et le moins profond.

    À quatre-vingt ans passés, Ridley Scott en remontre encore à plus jeune que lui avec cette ténébreuse fresque historique aux résonnances très contemporaines.
    Cinéphiles 44
    Cinéphiles 44

    1 389 abonnés 4 208 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 novembre 2021
    Quatre ans après son dernier film, Ridley Scott revient pour le plus grand bonheur de ses fans avec deux films pour la fin d’année 2020. Dans ses deux longs-métrages, le cinéaste s’entoure de castings prestigieux et toujours avec Adam Driver.
    “Le dernier duel”, adapté du livre d’Eric Jager, nous emmène en plein Moyen ge français. Nous sommes en 1386 et nous découvrons Jean de Carrouges, un preux chevalier marié à Marguerite de Carrouges. En face d’eux, Jacques Le Gris est un écuyer normand dont le charisme fait de lui un noble admiré la cour. Confiée aux soins de sa belle-mère le temps d’une bataille, Dame de Carrouges est laissée seule dans la demeure familiale. Le Gris en profite alors pour s’y introduire et user de ses charmes...et de sa force pour abuser de Marguerite. Cette dernière ne gardera pas le silence auprès de son mari qui ira jusqu’à Paris pour demander justice au nom du Roi Charles VI. Un duel s’impose comme un jugement de Dieu. Celui qui périt avait menti.
    Ridley Scott livre ici un récit poignant et maîtrisé dans une construction triple en offrant à l’histoire de se refaire selon les différents points de vue. Jodie Comer, Matt Damon et Adam Driver sont époustouflants. La mise en scène est spectaculaire tant les mots sont insoutenables de douleur. Un film historique qui fait d’ailleurs écho sur l’actualité à l’heure où la parole des victimes de viol se libère.
    D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
    ffred
    ffred

    1 730 abonnés 4 021 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 27 octobre 2021
    Pas à mon programme à la base mais des critiques dithyrambiques et un bon bouche à oreille m’y ont poussé. Alors certes cela est très bien mis en scène et parfaitement interprété par un beau casting. Mais le procédé de voir la même histoire (inspirés de faits réels dans la France du XIVè siècle) sous plusieurs angles différents (que j’apprécie souvent par ailleurs), m’a semblé ici trop répétitif et le tout finit par trop tourner en rond à mon gout. Les scènes de bataille sont bien filmées et le duel final assez impressionnant. Au final, un bon film d’action, un thème très moderne dans cette période post #metoo, mais pas le meilleur de Ridley Scott.
    Jorik V
    Jorik V

    1 279 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 octobre 2021
    Ridley Scott continue de tourner à un rythme stakhanoviste qui ferait pâlir Woody Allen! Alors que sort « Le dernier duel » tourné avant la crise, dans six semaines sortira « La Maison Gucci » sur la célère famille de couturiers italiens. Le cinéaste n’arrête pas et passe d’un genre à l’autre avec une facilité déconcertante, allant de la science-fiction ambitieuse et horrifique (la saga « Alien ») à de petits drames plus confidentiels tels que « Les Associés » ou la biographie policière comme « American Gangster ». Si la qualité n’est forcément pas toujours là ( on se souvient entre autres de « Cartel » ou « A armes égales »), c’est le risque lorsque l’on tourne beaucoup. Mais sa filmographie regorge de perles et de chefs-d’œuvre et notamment dans le genre film d’époque à gros budget comme ici. On se souvient bien sûr de l’étalon maître « Gladiator » en premier lieu dont ce film ne retrouve pas le souffle unique mais s’en approche. De le voir retourner à ce genre est excitant, le cinéaste n’ayant pas son pareil pour narrer des histoires passées à travers de grandes fresques imposantes.



    Et, en effet, « Le dernier duel » est une réussite. Tout le savoir-faire du réalisateur est en marche que ce soit au niveau de la reconstitution appliquée et réussie de la France du XIVème siècle, aidée par un tournage en décors naturels en France, comme pour le souffle épique qu’il parvient à donner à ses histoires. Son scénario se base sur un fait divers ayant marqué cette période trouble du Moyen-Âge, celle d’un duel opposant deux chevaliers suite à une accusation de viol portée par la femme de l’un d’eux. Sur près de deux heures et demie, Scott nous passionne avec un récit découpé en trois parties selon le point de vue des trois protagonistes. Ce procédé, initié par le « Rashomon » de Kurosawa a été maintes fois utilisé au cinéma, à tort ou à raison. Ici c’est pleinement justifié et cela permet de proposer trois versions différentes d’un drame passé et lointain pour le mettre en parallèle avec le mode de pensée actuel concernant la place de la femme. Avec le mouvement #metoo en tête, il tisse donc un récit qui nous permet de mettre en avant celles-ci en nous montrant intelligemment que certaines choses n’ont pas changées. Il lance également quelques pics envers la vision de l’Église et ses mœurs ainsi que le patriarcat excessif de l’époque. Pertinent et bien vu!



    En outre, il s’appuie sur un casting solide qui est justement dominé par Jodie Comer, parfaite en femme à l’honneur bafoué et Adam Driver en chevalier félon et ambigu. « Le dernier duel » adopte la forme d’un suspense judicaire médiéval, chose plutôt rare sur grand écran On se souvient de « Le nom de la rose » de Jean-Jacques Annaud qui prenait le même chemin mais c’est à peu près tout. On et donc dans un genre peu associé à cette époque et c’est excitant. Les trois points de vue revisitant certaines mêmes séquences est un procédé astucieux mais qui pourrait lasser, ce qui n’est pas le cas ici grâce à la maîtrise narrative de Scott. Chaque segment enrichit l’autre et nous permet de mieux cerner les tenants et les aboutissants de ce drame avec des nouvelles informations et de scènes. Quelques séquences de bataille bien violentes et sèches permettent d’aérer un peu le drame et le suspense qui se jouent. En gros, pas le temps de s’ennuyer à travers une histoire passionnante et ample qui nous replonge dans une période sombre de l’Histoire. Le budget permet des effets spéciaux, une direction artistique et des plans larges grandioses pour un thriller médiéval rare dans le genre. Un film presque suranné pour notre époque, mais qui s’avère indéniablement contemporain sur le fond.



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    Christoblog
    Christoblog

    835 abonnés 1 684 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 novembre 2021
    Beaucoup de choses ne m'ont pas convaincu dans Le dernier duel.

    L'utilisation de l'effet Rashomon par exemple me semble plus handicapant que séduisant. Les trois versions se complètent, se répètent, présentent quelques subtiles variations, mais ne se contredisent pas vraiment. On ne voit donc pas trop l'intérêt d'étirer le film de cette façon.

    J'ai également été un peu sonné par cette photographie sans cesse bleutée et comme sous-exposée, et parfois déstabilisé par la façon un peu vulgaire dont le film se veut résolument "post Metoo" (exemple : the truth qui reste incrusté à l'écran à l'introduction du troisième chapitre), d'autant plus que le personnage de Marguerite est finalement le moins développé des trois.

    Bref, beaucoup de réserves, et pourtant une impression persistante d'un beau morceau de cinéma. L'aspect appliqué et immersif du film doit y être pour quelque chose. Les interprètes sont tous et toutes très bons, et la mise en scène souveraine. Quant au combat final, il est beaucoup plus impressionnant que n'importe quelle scène du dernier Bond (et là au moins, les gens saignent quand ils sont blessés).

    A voir si vous n'êtes pas rebuté par sa durée : 2h33.
    Cinemadourg
    Cinemadourg

    780 abonnés 1 534 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 octobre 2021
    Adapté du livre "Le Dernier Duel : Paris, 29 Décembre 1386" retraçant l'histoire de l'un des derniers duels judiciaires français (opposant Jean de Carrouges et Jacques Le Gris suite à une accusation de viol de Dame de Carrouges), ce dernier-né de Ridley Scott possède pas mal de points forts et finalement, un seul gros bémol.
    Côté acteurs, c'est du lourd, du viril et du charismatique : Matt Damon, Adam Driver et Ben Affleck. Pour la partie féminine, Jodie Comer électrise l'écran de sa beauté pleine de force et de caractère.
    L'ambiance moyenâgeuse de cette France du 14ème siècle est extrêmement bien rendue, les quelques combats sont d'une effroyable intensité donnant au récit encore plus de vigueur et d'épaisseur.
    Côté petit défaut à mon goût, le choix d'une narration polyphonique sur trois chapitres apporte pas mal de redondances à tout l'ensemble, j'ai presque trouvé le temps un peu long lors du 3ème chapitre et j'avais hâte d'arriver au duel tant attendu ! (Durée du film : 2h33)
    Cela reste malgré tout un divertissement médiéval de bonne facture prouvant que Ridley Scott est toujours dans le coup côté réalisation, même si l'on est quand même loin ici d'un "Alien" (1979) ou d'un "Gladiator" (2000).
    Puissant !
    Site CINEMADOURG.free.fr
    Le cinéphile
    Le cinéphile

    702 abonnés 2 747 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 octobre 2021
    C'est d'une puissance folle Le Dernier Duel. Le cinéaste signe une œuvre contemporaine, qui rappelle la condition de la femme de l'époque, miroir d'une société moderne toujours patriarcale. Écriture intelligente, montage moderne, duel final somptueux. Ridley Scott est bien se retour !

    https://www.justfocus.fr/cinema/critique-cinema/le-dernier-duel-ridley-scott-signe-son-meilleur-film-depuis-longtemps.html
    Benjamin A
    Benjamin A

    717 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 janvier 2022
    L'histoire de France a jalonné les premiers pas dans le cinéma de Ridley Scott, avec Les Duellistes, ainsi que partiellement Kingdom of Heaven quelques années plus tard, et il y retourne complètement avec The Last Duel, évoquant le duel Carrouges face à le Gris de 1386.

    Co-écrit par notamment Matt Damon et Ben Affleck, il est ici question d'une histoire de viol et du procès qui va suivre, racontée selon trois points de vue, comme Rashōmon l'a jadis fait. On va donc découvrir les trois protagonistes de l'affaire, ainsi que quelques seconds rôles, selon ces trois visions, et c'est là toute la réussite de The Last Duel. S'appuyant sur un scénario solide, Ridley Scott parvient à faire évoluer les personnages tout le long du film, on les découvre et ils dévoilent plusieurs aspects.

    C'est là que le film prend une ampleur particulière, peu à peu, les personnages principaux montrent une réelle consistance quand les secondaires apportent leur pierre à l'édifice. Plusieurs thématiques entre en jeu autour de celle centrale, le viol, la perception de celui-ci et son jugement, permettant aussi à Ridley Scott de faire le lien avec l'époque actuelle. Avant d'être une histoire de viol, c'est une histoire de loyauté, un peu d'amitié, de rang ainsi que de perception aux yeux de la société et donc du conte. Tout cela est bien traité, de manière fluide, tout fonctionne, les thématiques s'entremêlent et ne prennent jamais trop de place par rapport à d'autres.

    Parfois calme, d'autres fois bruyant ou même violent, dans le fond comme dans la forme, The Last Duel permet à Ridley Scott de mettre en place une atmosphère prenante, il fait bien ressortir l'aspect moyen-âge, mais aussi brumeux de certaines batailles, froid lorsque les Carrouges sont isolés ou sanglant lorsque c'est nécessaire. C'est épique si besoin et calme à d'autres moments, mais toujours maîtrisé, avec un Ridley Scott qui reste sobre derrière la caméra, sachant s'effacer derrière les personnages et l'histoire.

    C'est même intense lors de certaines séquences, notamment le duel qui donne son titre au film. Il exploite bien les décors ainsi que les paysages naturels, qui participent à la réussite l'œuvre, la reconstitution est parfaite et les lieux (extérieurs comme intérieurs) sont bien utilisés. Les comédiens sont bons, ils parviennent à s'effacer derrière les personnages, tandis que plusieurs séquences parviennent à être mémorables, faisant de The Last Duel l'un des meilleurs Scott réalisés durant ce siècle.

    En signant The Last Duel, Ridley Scott pose, à nouveau, sa caméra sur l'Histoire de France, sublime un scénario passionnant tournant autour de trois points de vue sur une accusation de viol et nous emmène dans le royaume français du XIVᵉ siècle, avec brio et intensité.
    Redzing
    Redzing

    1 148 abonnés 4 498 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 janvier 2022
    En 2021, Ridley Scott nous a gâté, avec deux productions sorties à moins de deux mois d’intervalle. Dont ce « Last Duel », qui est tout simplement l’un des meilleurs films de l’année… et qui a pourtant subi une sévère déculottée en salles (30 maigres millions de dollars de recettes mondiales, pour un budget de 100 millions !). Un échec public criant, qui est la véritable injustice cinématographique de 2021. Une ironie quand le film parle précisément d’injustices au Moyen-Age… Car « The Last Duel » évoque le dernier duel judiciaire de l’Histoire de France, en 1386. Un procédé aussi simple qu’expéditif, où l’accusé et le défenseur s’affrontent en combat singulier. Le vainqueur étant, au nom de la justice divine, considéré comme celui qui a raison. L’objet du litige étant ici l’opposition entre deux hommes, l’un accusant l’autre d’avoir violé sa femme, sur fond d’une série de querelles. Bien entendu, ce n’est pas tant le duel que ses tenants qui intéressent Ridley Scott. Le réalisateur construit en effet son film pratiquement comme une étude de mœurs de la fin du Moyen-Age en France. Outre des costumes très soignés, et une palette de décors réels (tournage effectué dans les châteaux de Dordogne, notamment), le film évoque surtout les rapports de pouvoir entre les Hommes à cette époque. Et bien entendu, la place difficile des femmes, où le viol est monnaie courante, et où la femme sert surtout à construire le statut de l’homme. Et pour raconter son histoire, le réalisateur emploi le procédé « Rashomon ». Le film est donc divisé en 3 chapitres, chacun vu d’un protagoniste clé dans cette affaire de viol. Certes, ce procédé narratif n’a en soi rien d’original aujourd’hui. Mais Ridley Scott l’emploie de manière fine et justifiée. Ainsi, les scènes ne seront jamais identiques d’un point de vue à l’autre. Et l’intrigue va se construire par juxtaposition de ces points de vue et de ces perceptions, le montage maniant les ellipses avec grande adresse. Dialogues différents ou clamés par un autre personnage, changement plus ou moins fort de manière de filmer, jeu d’acteurs plus ou moins nuancés… Nombreux sont les outils utilisés pour montrer que chacun se croit le héros de son histoire. Et surtout, que chacun pense avoir raison ! Un procédé déployé avec subtilité donc, et qui s’inscrit pleinement dans l’ère #metoo. Avec notamment cette scène de viol singulièrement différente selon le point de vue, qui montre qu’un agresseur avec une vision déformée de la réalité, et une habitude de traiter les femmes en objet, peut se croire dans son droit. Par ailleurs, Ridley Scott est en forme sur sa mise en scène. Photographie impeccable, qu’il s’agisse des extérieurs hivernaux, ou des intérieurs intimistes. Des séquences de batailles et un duel final sauvages, qui rappellent les grands moments de « Gladiator ». Et un quatuor d’acteurs sans faute, qui semblent s’éclater à exploiter les différents points de vue pour varier leur jeu. Ben Affleck étonnant en comte décadent (ne vous arrêtez pas à sa coupe de cheveux improbable !). Adam Driver tiraillé entre ce nouveau maître, son ancien ami, et sa passion dévorante pour la femme de ce dernier. Matt Damon dans un contre-emploi surprenant, en mari courageux mais vaniteux et peu fin, qui aligne les mauvaises décisions. Et là encore, un style capillaire sans doute pertinent historiquement, mais détonnant ! La surprise du film étant Jodie Comer, poignante en femme qui a toutes les qualités pour survivre à une époque difficile. Et qui est déterminée à ce que justice soit faite, malgré un statut qui ne l’y autorise pas, et un manque de soutien, y compris venant des autres femmes, voire d’autres victimes. Un personnage fort qui là encore, cristallise bien des éléments qui sont ressortis après #metoo ! « The Last Duel » est donc ambitieux et allègrement cinégénique. Pleinement inscrit dans son temps, il n’a aucunement mérité son cruel échec au box office.
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