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    El Clan
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    Blanche G.
    Blanche G.

    8 abonnés 54 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 février 2016
    heureusement que c'est spécifié que c'est tiré d'une histoire vraie parce qu'on ne le croirait pas tellement la froideur des personnages pour kidnapper et tuer et ahurissante et tout ça avec la protection du gouvernement. la musique qui accompagne les scènes dures et les séquences colle à merveille. certes c'est un film horrible mais joué à la perfection
    Yves G.
    Yves G.

    1 466 abonnés 3 491 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 février 2016
    Comme son voisin chilien, le cinéma argentin est obsédé par le passé. Kamchatka (2002), L’Œil invisible (2010), Enfance clandestine (2011) plongent dans les souvenirs de réalisateurs qui étaient enfants ou adolescents à l’époque de la dictature. C’est le cas de Pablo Trapero, né en 1971 qui porte à l’écran un fait divers ayant défrayé la chronique en 1985. le clan des Puccio s’était rendu coupable d’une série d’enlèvements crapuleux. Le père était un ancien agent des services de renseignement militaires, mis sur la touche à la fin de la dictature. Le fils était une star de l’équipe nationale de rugby.

    El Clan est une plongée terrifiante au sein d’une entreprise criminelle familiale. Une famille bourgeoise, dans un quartier tranquille, séquestrait des innocents dont les cris étaient étouffés par une musique pop qui sature la BO du film. Ce mélange de trivialité – un père de famille aide sa fille à faire ses devoirs, le dîner du soir à la table familial commence par un bénédicité – et de monstruosité – les victimes étaient froidement abattues une fois la rançon payée pour éviter que la trace des kidnappeurs ne soit retrouvée – donne froid dans le dos. C’est Scorcese qui flirte avec Buñuel.

    Le film de Pablo Trapero a eu un immense succès en Argentine. Le réalisateur y voit le signe que son pays est désormais prêt à regarder son passé en face. J’y vois le succès mérité d’un film qui tient son public en haleine pendant deux heures et qui laisse une trace durable.
    dagrey1
    dagrey1

    98 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 14 février 2016
    "El clan" revient sur un fait divers tragique qui a secoué l'Argentine dans les années 80, une série d'enlèvements et d'assassinats par la famille Puccio dirigée de main de maître par son patriarche Arquimedes, homme de main des renseignements de la dictature militaire. La réalisation est extrêmement réaliste et le spectateur se trouve immergé dans les agissements sordides de cette famille dans une Argentine en proie aux derniers soubresauts de la dictature militaire. Coté acteurs, Guillermo Francella est glaçant dans le rôle du patriarche. A noter une excellente bande originale avec la reprise notamment de l'excellent "Lazy on a sunny afternoon" des Kinks.
    islander29
    islander29

    865 abonnés 2 355 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 février 2016
    En gros c'est l'histoire d'une famille argentine qui séquestre des otages pour des demandes de rançons....Le point faible est indubitablement le scénario qui répète les prises d'otages, sans qu'on s'attarde beaucoup sur la personnalités de ceux ci, sur le back ground social ni beaucoup d'ailleurs sur celle du père ou celle des enfants du clan.....On a le cul entre deux chaises, entre l'action et la politique.....
    Le terme thriller me semble un peu mal usité pour un tel film......C'est plutôt une chronique sociale, voire familiale mais qui je me répète manque de faits notoires, de faits historiques, parfois de sentiments même......
    Reste une belle mise en scène, une bande musicale qui accroche et des personnages de caractère.....J'aime le cinéma argentin, mais ce film me là ne me semble pas indispensable, sans être mauvais en soi.......A vous de voir....
    cylon86
    cylon86

    2 519 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 février 2016
    "El Clan" est, comme de nombreux films, inspiré d'une histoire vraie. Le genre d'histoire qui dérange, qui glace, qui effraie même un peu. Celle d'une famille en Argentine, les Puccio, au début des années 80. Alors que la dictature vit ses dernières années, Arquimedes, patriarche de la famille, vit de kidnappings et d'enlèvements. La recette est simple : choisir le membre d'une riche famille, le kidnapper, demander une rançon exorbitante et abattre froidement la personne enlevée plutôt que de la rendre vivante. Arquimedes fait ça efficacement, avec un sang-froid qui dérange Alejandro, son fils qui se voit souvent mis à contribution pour ces petites opérations. Star du rugby, Alejandro est gêné par les activités de son père mais l'ombre de celui-ci plane sans cesse, menaçante. Les autres membres de la famille, sans participer aux enlèvements, ne peuvent ignorer les faits puisque c'est sous son propre toit qu'Arquimedes enferme ses victimes. Les faits sont là, glaçants. Pablo Trapero en tire une œuvre intense, à l'image du père de famille : froide et implacable. On assiste alors aux événements en spectateurs impuissants, incapable de faire quoi que ce soit pour aider les victimes et bien incapables de deviner ce qui peut bien se passer dans la tête d'Arquimedes. C'est une mécanique sans appel que nous dévoile le cinéaste, une mécanique huilée par les actes d'un père précis, efficace et redoutable. Dans ce rôle-là, Guillermo Francella est tout bonnement terrifiant. Toujours calme, il impose une présence forte, ne payant pourtant pas de mine avec son physique de bon père de famille. Et pourtant, c'est lui qui régit tout. Lui qui est capable de masser sa femme un moment avant d'apporter à manger à son prisonnier dans la maison sans jamais broncher. Face à lui, Peter Lanzani apporte ce qu'il faut de fragilité et d'humanité à un personnage que l'on peut aisément comprendre mais qui sera néanmoins difficilement pardonnable. Ne jugeant jamais ses personnages et se donnant simplement le soin de nous plonger au cœur de cette famille qui est longtemps restée innocente aux yeux de plein de gens, Trapero se pose en observateur et dévoile une mise en scène nerveuse et souvent inspirée (les choix de montage, de musique sont souvent judicieux et font mouche, le choc et la courte durée des scènes de violence glace le sang) pour livrer avec "El Clan" la radiographie d'une société argentine corrompue, où même une chose aussi sacrée que la famille peut être atroce.
    cineccita
    cineccita

    46 abonnés 1 484 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 février 2016
    La tension est insoutenable, sur fond de mafia, un retour sur une période noire de l'Argentine. Du grand cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 7 mars 2016
    Ni trop Ni pas assez = Sans intérêt

    Lorsque l'on sort de la salle après avoir vu El Clan on n'en reste pas indemne. Malheureusement, pas dans le bon sens du terme. Est-il possible de comprendre ce qu'à voulu faire passer comme message le réalisateur? Il semble en effet difficile de suivre une piste claire et nette sans que celle-ci ne soit trop vite écartée. Certes, l'histoire vraie de cette famille argentine séquestrant des personnes chez elle dans le but de gagner un sacré gros pactole uniquement grâce à la rançon demandée par les kidnappeurs, peut être enrichissante à découvrir. Or, autant lire un bon article de journal pour s'informer de l'histoire que de voir le film. L'effet sera le même.

    La dénonciation qui est faite de la famille semble à première vue intéressante. Cette famille qui n'est pas forcément celle que l'on croit, qui peut se révéler aimante et attentionnée en surface mais bien plus redoutable et cruelle en réalité. De part cet attachement obligé et ce besoin permanent d'un devoir à rendre qui peut influencer jusqu'à la dépossession de soi l'un de ses membres, Trapero tente d'humaniser l'inhumanisable sans du tout y arriver. C'est cela qui rend le film incompréhensible sur ce point vue là.
    De cet ordre familial presque pyramidal dans lequel chacun a sa place, aucune empathie ne se dégage et aucun personnage ne permet une identification possible. Pourtant, le choix central de se placer au sein du cercle familial devrait permettre de comprendre les intentions et les motivations de ses occupants. Le père reste des plus énigmatique. Bien qu'il soit tout en haut de la pyramide, on ne voit pas non plus dans le film ce qui le pousse à agir. Est-ce l’appât de l'argent, un plaisir machiavélique à faire souffrir ses victimes ou une volonté de recopier à la lettre les méchants bandits vus dans les films?
    Les autres membres agissent par dévotion pour leur père. Ils se substituent littéralement à lui. Après avoir compris cet aspect, il n'en reste pas moins qu'il n'y a pas de recherche psychologique des personnages. Rien n'est dit clairement dans le film et tout reste en suspend, laissant un spectateur las et vidé à la fin de la séance.

    Pourquoi le film ne va-t-il pas au fond des choses? Même avec les victimes il n'y a aucune création de lien. Les actes sont violents et expéditifs comme le film lui-même. D'ailleurs, la violence n’est là que pour donner de la matière et combler le vide et le manque total d'implication dans lesquels s'engouffre l’œuvre. Elle est plus un faire-valoir qu'un véritable motif, survolée et non traitée. A force d'effleurer sans passion les thèmes principaux, le film ne peut être que décevant voir irritant face à un tel sujet.
    Les thèmes musicaux contrastent parfaitement avec les actes commis dans le film, lui donnant ce côté très sanguin des films de Tarantino sans en avoir pourtant la violence assumée et l'acte sublimé.
    Le spectateur ressort donc de la salle avec des « pourquoi » plein la tête sans véritablement expliquer la raison pour laquelle le réalisateur ne s'est pas plus investit pour son film. Plutôt que de donner de la matière à ce fait divers, Trapero a semble-t-il presque préféré rendre trop grotesque cette histoire en dépréciant la famille Puccio.
    Steven Merlier
    Steven Merlier

    37 abonnés 178 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 février 2016
    film policier , thriller argentin inspire d un fait divers inconnu de nos contrées. Sur une famille kidnappant des amis de leurs famille fortunes pour réclamer une rançon.

    On suit donc leur parcours a travers plusieurs années , le film met l accent sur les relations familiales qu ils entretiennent entre eux avec leur secret ! très bien fait le film entretient l intérêt tout le long on a envie de savoir jusqu où ça peut aller. Je dois dire qu on est pas déçu, le film captive de bout en bout.

    L acteur jouant le père de famille est d autant plus flippant quand on sait que c est un comique répute en argentine, le film fait froid dans le dos et met aussi en exergue les difficultés politique du pays a cette époque en sorti de tyrannie!

    La musique est belle et bien trouver , bref un film sans temps mort je le conseil !

    http://avis-cine.over-blog.com/
    Gérard Delteil
    Gérard Delteil

    203 abonnés 1 910 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 février 2016
    Trapero, après Carancho et El elephante blanco, nous offre une fois de plus une vision assez sombre de l'Argentine en même temps qu'un thriller haletant. Ce film a eu parait-il un succès considérable auprès des spectateurs argentins, et on le comprend. Avec le portrait de cette famille de kidnappers, c'est tout un pan de leur histoire qui ressurgit. Le chef du clan, Arquimedes Puccio, comme beaucoup d'anciens sbires de la dictature, s'est reconverti dans le gangstérisme. Il ne fait que poursuivre, à titre privé, le sale boulot qu'il faisait pour les généraux : enlèvements, séquestrations, meurtres, extorsion de fonds. A l'échelle familiale, Puccio a reconstitué une sorte de dictature mafieuse qu'il justifie par l'intérêt des siens et accompagne d'une piété ostensible. Comme bien des criminels et des tortionnaires, Puccio a deux visages : cynique et cruel d'un côté, père attentif et aimant de l'autre. Mais la situation a tout de même changé depuis la chute des généraux. Ses amis ne pourront pas le couvrir éternellement. L'impact de ces crimes est trop fort. Jusqu'au bout il va cependant ruser pour tenter de s'en tirer et va se conduire comme le font tous les mafieux en pareilles circonstances. Trapero nous raconte cette histoire authentique et très noire avec brio sur fond d'une bande musicale d'époque qui lui donne un petit côté décalé. Une réussite !
    vincenzobino
    vincenzobino

    116 abonnés 390 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 février 2016
    Nouvelle perle Argentine.
    La bande-annonce annonçait la couleur: nous allions avoir une version du Parrain mélangée aux Affranchis, le tout a la sauce Almodovar-Argentine (tel les nouveaux sauvages). Et c'est effectivement le cas.
    Nous suivons Arquimedes, d'un côté patriarche parfait chérissant sa famille et jurant de la protéger a n'importe quel prix, de l'autre criminel de première instance kidnappant ses ennemis et forçant ses fils a participer aux rapts, bien malgré eux. Et l'aîné, Alejandro, destiné a être une future star des Pumas, l'équipe nationale de rugby, est bien décidé a vivre une vie normale. Bien difficile quand on a un tel héritage familial.
    L'aspect politique joue un très gros rôle: corruption et dictature faisait l'actualité du pays sud-américain durant les années 1970-1980 (le récit débute chronologiquement en 1979) avec la même maestria que Dans ses yeux.
    Mais ce qui frappe, c'est la chirurgicale étude de mœurs qui est proposée sur les comportements de chacun. Et deux acteurs en particulier méritent une mention brillante: Guillermo Francella est monstrueux dans tous les sens du terme et rappelle fortement Brando-Corleone (notamment sur une séquence marquante avec Alejandro). Et Peter Lanzani est génial, nous faisant totalement ressentir l'empathie pour son personnage, jusqu'à sa dernière scène qui vaut le détour.
    A recommander vivement...
    Jorik V
    Jorik V

    1 274 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 février 2016
    Argentine. Milieu des années 80. Fin de la dictature et début de la démocratie. A Buenos Aires, une famille qui semble bien sous tous rapports se fourvoie dans des enlèvements et des demandes de rançon sous le parrainage du patriarche couvert par le régime en place. C’est cette incroyable histoire vraie que nous conte Pablo Trapero, l’un des fers de lance du renouveau du cinéma argentin.
    On suit avec curiosité les quelques années précédant la chute de cette famille où le metteur en scène alterne les scènes d’enlèvements avec des scènes de la vie familiale, majoritairement vues par le regard du benjamin de la famille. C’est atypique et la normalisation des crimes de ce père pour préserver sa famille du besoin peut perturber. Surtout que les ruptures de ton entre lesdites scènes familiales classiques et celles plus violentes sont volontairement abruptes.
    D’ailleurs, par le biais d’une bande originale génialement eighties qui participe savamment à la reconstitution réussie de ces années en Argentine, Trapero n’hésite pas à apposer des titres joyeux sur des scènes plutôt violentes, voire glauques, alors qu’il s’en abstient tout le reste du long-métrage. Un ressenti particulier en découle : les images ne sont pas assez crues pour déranger mais cela donne à « El Clan » une saveur étrange entre humour très noir et un aspect à la limite de la gaudriole. Et le final, très réussi, à la limite du baroque vient entériner cela.
    Il y a cependant beaucoup de zones d’ombres notamment concernant le contexte permissif dans lequel évolue le patriarche. De la même manière, il est dommage de ne pas savoir grand-chose des autres membres de la famille. Les deux acteurs qui jouent le père (impressionnant Guillermo Francella) et le fils par qui l’on voit sont certes impeccables mais donner de l’épaisseur aux autres aurait donné de l’ampleur au film. Un parti pris de mise en scène discutable pour un film qui aurait pu atteindre le statut de chef d’œuvre si l’hésitation entre différents genres (critique du système de l’époque, tragédie familiale, satire grinçante, …) n’était pas si flagrante.
    L_huitre
    L_huitre

    83 abonnés 354 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 février 2016
    Après le savoureux "les Nouveaux Sauvages", le cinéma argentin nous revient avec "El Clan". J'aime l'idée que des films d'Amérique du Sud sans grandes vedettes puissent traverser l'Atlantique. En l'espèce, "El Clan" mérite assurément le détour. Une plongée dans l'Argentine des années immédiatement postérieures à la dictature, quand les barbouzes se sentaient encore libres de s'adonner à leur préoccupation favorite : l'enlèvement crapuleux avec rançon. Une activité que Puccio, ancien membre de la sécurité intérieure, pratique en famille, comme une activité respectable. Sauf que les enlèvements se terminent toujours par l'assassinat des victimes. Le mal à l'état pur, mais un mal débonnaire avec l'acquiescement tacite de l'épouse et le regard détourné des filles. Quant aux deux fils, ils essayent de se soustraire à l'autorité paternelle, mais finissent par se soumettre. Une jolie entreprise familiale somme toute, d'autant plus prenante que c'est une histoire vraie. Pour expliquer l'inexplicable, il fallait un très grand acteur. Guillermo Francella est stupéfiant dans le rôle de Puccio. Ses yeux perçants, son calme olympien, son ton de voix monocorde, tout fait de lui un redoutable manipulateur qui tisse autour des siens une toile d'araignée maléfique. Le dilemme du fils, partagé entre remords et scrupules, et l'emprise forte de cet homme qu'il aime, m'a fait penser à "The Reader". Deux films qui ne savent répondre à la question : comment vivre quand on découvre qu'on a des sentiments pour un monstre ? A voir pour découvrir le mauvais versant de l'âme humaine... Le tout dans un espagnol très pur. Bueno !
    traversay1
    traversay1

    3 585 abonnés 4 866 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 février 2016
    Au centre d'El Clan trône le père de famille, honorable citoyen au faciès impassible, qui cache un caractère tyrannique et incarne une sorte de symbole du mal dans une Argentine en pleine transition démocratique, après les abominables années de dictature. Cette figure monstrueuse est incarnée par un acteur ébouriffant : Guillermo Francella. A l'image de sa famille qui ploie sous son joug, le film de Pablo Trapero est vampirisé par ce personnage hors normes qui illustre l'horreur ordinaire. Pour les argentins, l'affaire Puccio (enlèvements et meurtres entre 1983 et 1985) est très connue. Le cinéaste n'a pas besoin d'insister sur l'histoire de ce patriarche aux mains sales pendant les années de plomb, protégé par ses amitiés politiques. Pour le public étranger, il manque en revanche une petite explication de texte, le film pouvant être pris pour un simple thriller anxiogène qui tergiverse pour ne pas prendre le chemin de la comédie noire (la B.O est surprenante avec le guilleret Sunny Afternoon des Kinks en leitmotiv). C'est un fait que Trapero est l'un des meilleurs cinéastes argentins du moment et qui connait son affaire. Il y a un côté glaçant dans El Clan qui finit par submerger le film d'une pellicule sordide mais le spectateur n'a cependant pas toutes les cartes en mains pour apprécier la façon dont le film témoigne d'une époque trouble et terrifiante que Puccio cristallise avec un sombre éclat.
    ninilechat
    ninilechat

    71 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 février 2016
    Une histoire vraie.... bon, je me garderai de vous dire pour la trente-troisième fois que la réalité est un bien meilleur scénariste que le plus talentueux jeune écrivain sous LSD, mais avec l'histoire de la belle petite famille Puccio, on atteint des sommets....

    Je ne la connaissais absolument pas, d'ailleurs je suis entrée au cinéma à la première séance du mercredi de la sortie du film sans savoir du tout de quoi il retournait, sinon que je pensais que c'était bon..... Politique ou polar? Je ne le savais même pas. En plus, les premières minutes du film qui nous montrent plein de gens différents, plein d'actions disjointes auxquelles on ne comprend rien n'aident pas à entrer dedans. On les comprendra plus tard -ne vous inquiétez pas.

    Je me suis donc précipitée en rentrant sur Wikipedia, il y a des milliers d'articles sur Arquimedes Puccio -mais tous en espagnol. Apparemment, la renommée du personnage n'a pas traversé l'Atlantique....

    Il a été un agent de renseignement des colonels, il a même rempli des fonctions importantes du temps de la junte. Cela permettait de faire mener à sa jolie petite famille une vie des plus confortable. Famille bourgeoise, unie, affectueuse, avec une mère professeur de lycée Lili Popovitch) et cinq enfants; deux filles aussi ravissantes que bien élevées et trois garçons, mais l'un d'eux est parti et n'a plus donné signe de vie. Les deux autres sont fous de rugby et l'ainé, Alejandro, (Peter Lanzani) est une vedette de l'équipe nationale des Pumas. Tout le monde va à la messe et on dit la prière avant le repas. Je vous invite à aller sur Wikipédia voir comme ils ont l'air charmant, quant à Arquimedes photographié à la fin de sa vie avec une grande barbe, on croirait Hubert Reeves. On lui donnerait le Bon Dieu sans confession....

    Hélas! arrive 1983, exit les colonels. Que faire pour continuer à mener une existence aussi cossue? Ce qu'on savait si bien faire du temps de la junte: des enlèvements... Enlèvements avec rançon, mais en général même si la rançon a été payée, ça finit mal, très mal pour le kidnappé. Qui a passé quelques temps dans une cave sous la demeure familiale, sous le joli magasin d'articles pour surfers qu'on a pu acheter pour Alex.

    Puccio a construit son gang avec deux relations du bon vieux temps des colonels.... mais surtout, il fait travailler ses fils. Le premier enlevé est d'ailleurs un jeune rugbyman, riche fils de famille et ami d'Alejandro.... Monstrueux! et je crois que la force du film de Pablo Trapero est de nous faire appréhender cette extraordinaire relation d'affection /soumission entre Arquimedes et ses fils. Et au choix du magnifique acteur qu'est Guillermo Francella. Avec ce visage qui, de souriant, peut passer à une terrifiante expression de férocité, s'il a la sensation que son esclave -car on peut bien parler d'esclavagisme psychologique pour Alex! va lui échapper. Relation qui culmine à la fin du film dans une magnifique scène carcérale....

    La faiblesse du film de Trapero est sa confusion. Il virevolte entre scènes de famille et scènes de violence, mais c'est souvent un patchwork pas forcément clair. En plus, il laisse entendre que Puccio était toujours protégé. Autrement dit, qu'après le retour à la démocratie existaient encore des groupes d'influence politico/mafieux, puissants, capables de garantir une impunité totale aux anciens collaborateurs. Quel est ce mystérieux colonel qui dispose toujours de bureaux et de pouvoir? Là, on n'y comprends vraiment rien, alors, pour Trapero, ou bien fallait pas y aller, ou bien ne pas rester dans le non-dit. Pour cette raison, le film est pas mal -sans plus.

    Une chose frappante est l'absence de toute morale dans tout ça. On est loin des mafieux tourmentés de Scorcèse.... Là, on dirait que toute humanité a déserté les personnages. Des robots agiraient de la même façon. Faut croire que c'est parce que les mafieux de Scorcèse sont des personnages de fiction qu'on leur a donné un peu d'âme....
    Ievut
    Ievut

    13 abonnés 14 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 février 2016
    Un film avec une fin bouleversante qui fait que les spectateurs restent scotchés à leurs sièges encore 5 minutes après le générique du film. C’est très puissant. Les acteurs principaux sont bien choisis : on n’imagine pas un meilleur profil qu’un homme stoïque et avec « un regard qui tue » qu’est Guillermo Francella pour le rôle de père de la famille. On admire tous le personnage du fils joué à la perfection par Peter Lanzani. Et les spectateurs comme moi qui n’ont pas fait les devoirs avant le film et apprennent seulement à la fin que c’est une histoire vraie, restons tous simplement bluffés. Courez-y !
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