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    The Birth of a Nation
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    155 critiques spectateurs

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    traversay1
    traversay1

    3 570 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 janvier 2017
    The Birth of a Nation pose un vrai cas de conscience sur sa véritable valeur, son contenu et les intentions de son auteur, scénariste et réalisateur, Nate Parker. Au demeurant, un film autour de la figure de Nat Turner s'imposait tôt ou tard : la révolte collective qu'il a mené contenait en germe la future guerre de Sécession. Son titre rappelle évidemment le film le plus raciste du monde signé il y a un siècle par Griffith : cette réponse a de l'allure si tant est qu'elle ne soit pas liée au marketing. Le film ne manque pas de puissance et d'une grande force de conviction sauf qaund il devient grandiloquent ou soudainement plombé par une insistance à montrer la violence. Il s'agit évidemment d'une oeuvre engagée, cela on s'en doutait bien, mais qui malheureusement tendance à prendre dans l'histoire de Turner ce qui lui sied et à laisser de côté certains faits. D'accord, il y a là un message à faire passer mais pourquoi précisément utiliser les caractéristiques de l'hagiographie à l'américaine pour parer son héros de toutes les vertus. Plus grave, peut-être, est la personnalisation à outrance de cette révolte en minimisant son caractère collectif. C'est là où surgissent quelques doutes quant au réalisateur et acteur qui se filme avec quasi adoration (ou n'est-ce qu'une impression ?). Bref, les bonnes intentions et un récit a priori riche d'enseignements se trouvent peu à peu dilués dans une narration édifiante qui cesse de perdre de vue sa finalité. Malgré toutes ses lacunes, il est tout de même impossible de balayer le film d'un revers de main. Certaines scènes, surtout en son début, s'impriment avec force et témoignent d'un certain talent cinématographique. Hélas, c'est loin d'être le cas 2 heures durant pour cette page sanglante de l'histoire américaine.
    L'AlsacienParisien
    L'AlsacienParisien

    632 abonnés 1 403 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 17 janvier 2017
    Le souvenir de "Django Unchained", "Lincoln" et "12 years a slave" est encore très frais dans nos têtes de cinéphile pour qu'on profite pleinement de la singularité de "The Birth of a Nation". Boudé aux Golden Globes, le film de Nate Parker (qui tient également le rôle principal et qui a écrit le scénario) se concentre sur le destin d'un esclave et sur l'oppression qu'il subit ainsi que ses semblables, ceci dans le but de sans doute questionner le reste de l'humanité, dans le passé comme aujourd'hui. Plein de bonne volonté, illustrant une violence extrême mélangée à un souffle romanesque, le film est défendable grâce à un casting solide et une narration réfléchie et détaillée qui pousse à la rébellion ! Cette histoire semble illustrative pour nous, public français, mais elle rappelle comment l'Amérique est née aussi du sang et de la sueur des esclaves et quel rôle tenait la religion au sein de ce conflit qui n'a fait qu'accentuer les restrictions auprès des esclaves. Le rythme est plutôt lent, permettant ainsi de représenter les étapes de douleurs, d'injustices et d'horreurs qui se sont acheminés pour conduire à la rébellion. Très violent, de nombreuses scènes sont insupportables à voir et défient le bon entendement du spectateur qui ne s'attendait pas à autant. Personnellement, cette histoire m'a peu convaincu, sans doute encore trop imprégné par les précédents films traitant du même sujet, et je me suis posé la question de l’intérêt de porter une telle histoire à l'écran, qui, selon moi, remplit aussi toutes les caractéristiques du film à récompenses : prestations larmoyantes, film d'époque, musique tire-larmes et morale sans doute manichéenne... Je me montre peut-être pas très objectif mais c'est ma première impression et la violence gore nous outre davantage qu'elle ne rend le film sublime. Donc certes, il n'y a rien à redire sur l'image et le cadre historique qui sont parfaits et ça montre également comment on peut adapter les paroles religieuses, ici la Bible, pour amener les gens à faire le contraire de ce qui est bien pour eux (écho clair aux amalgames qu'on fait actuellement avec l'islam). Pas dénué de mérites et d'atouts, "The Birth of a Nation" perd par ses clichés pleureurs et son trop plein de violence...
    ferdinand75
    ferdinand75

    548 abonnés 3 868 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 mai 2018
    Un beau film fort , dérangeant , sur le sujet régulièrement abordé au cinéma américian de l'esclavage au XIXe siecle, qui ménera à la guerre de sécession. . Souvent très violent , le film cède peut-être au "gore" et à l'insoutenable. Fallait-il être aussi dur et violent pour faire passer le message. Peut-être que l'horreur du sujet nécessite cette débauche de violence.
    La mise en scène est brillante , tout en restant sobre. Les acteurs sont tous impeccables.
    lionelb30
    lionelb30

    436 abonnés 2 592 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 janvier 2017
    Decevant. Un film qui aurait du se contenter de denoncer l'esclavagisme a travers cette histoire particuliere mais completement gache par le cote religieux illumine qui vers la fin frole le ridicule.
    Hastur64
    Hastur64

    223 abonnés 2 289 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 août 2017
    Depuis ces dernières années le cinéma américain sort régulièrement des films traitant de la période de l’esclavagisme et de la Guerre de Sécession (« 12 years a slave », « Lincoln », « Free state of Jones »…). Ironique quand on constate les tensions raciales qui sont en résurgence dans le pays. Ici, on traite encore de cette période pour compter une des rares révoltes dans les Etats esclavagistes du Sud menées par des esclaves qui voulaient secouer le joug de leurs oppresseurs. Le film écrit et réalisé par un cinéaste afro-américain ne ménage pas son spectateur en montrant le vrai visage de l’esclavagisme (plus encore que« 12 years a slave »), viol, fouet, exécutions, etc… Mais, sa force c’est aussi de montrer que tous les propriétaires n’étaient pas des fous sadiques, que certains semblaient faire preuve d’humanisme. C’est le cas du propriétaire du personnage principal Nat, qui à de multiples reprises le protège d’autres hommes blancs ou lui permet d’avoir une famille sans interférer. Et c’est là que la perversion de la chose est le mieux montrait, car s’il n’est pas cruel, il n’en reste pas moins complètement d’accord avec cet état de choses et fait d’ailleurs tout pour regagner l’estime et la place prééminente qui fut celle de sa famille y compris en exploitant Nat et la religiosité des esclaves pour les maintenir serviles auprès de leurs maîtres et ainsi étouffer les braises de la révolte. C’est à travers ces périples dans les différentes exploitations que le personnage de Nat réalise l’inhumanité totale du système et à quel point il repose sur l’absence de réaction de ces hommes et femmes dépouillés de tout libre arbitre, alors même qu’ils sont plus nombreux que leurs maîtres. Le film est par bien des points très dur à regarder, mais il montre sans fard ce que l’esclavagisme fut et à quel point il s’est construit sur un asservissement économique justifié par une perversion de la religion. Un long-métrage vraiment passionnant qu’il faut absolument voir.
    Ricco92
    Ricco92

    224 abonnés 2 149 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 janvier 2017
    Il fallait oser reprendre le titre de la première grande fresque américaine connue pour être un des films les plus racistes de cette cinématographie ! Nate Parker (un acteur-réalisateur noir, il est bon de le préciser pour ce genre de sujet) réutilise donc ce titre pour se placer dans l’autre camp : là où David Wark Griffith soutenait le Ku Klux Klan, Nate Parker se positionne du côté des esclaves noirs en révolte. Il nous montre ainsi l’atrocité de l’esclavage, allant de la maltraitance au viol (aspect assez particulier quand on sait que Nate Parker et son scénariste Jean McGianni Celestin ont été poursuivis en 1999 pour le même acte, procès qui aboutit à l’acquittement de Parker mais à la condamnation de Celestin) ou au meurtre gratuit, et donc les raisons ayant poussé certains noirs américains à prendre les armes pour se défendre. On pourra reprocher au film un certain manque de subtilité (on tombe parfois dans le cliché des bons noirs contres les méchants blancs) mais le film traite d’un sujet suffisamment important et le fait avec une telle bonne volonté pour ne pas être négligé. La partie montrant les raisons ayant poussé Nat Turner (un personnage ayant réellement existé mais dont on sait en vérité peu de choses) vers une révolte aussi violente est assez réussie mais on peut regretter que la révolte en elle-même (qui dura 48 heures) ne soit pas traitée suffisamment longtemps (surtout quand le film est vendu essentiellement sur ce point). Toutefois, une réalisation plutôt efficace, une interprétation assez juste associées à une histoire prenante liée à un sujet essentiel dans l’histoire des États-Unis font que The Birth of a Nation reste malgré ses défauts un très bon film qu’il est important de voir (surtout que sa sortie américaine précède de peu l’élection de Donald Trump à la Présidence des États-Unis).
    BeatJunky
    BeatJunky

    149 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 mai 2017
    Encore un film sur l'esclavage je me suis dit... Oui mais non! Enfin si, bien-sûr l'histoire est tjrs à peu près la même à savoir le destin d'un esclave qui va se révolter pour changer son destin... Mais le personnage est attachant, émouvant par son calme et ses valeurs humaines qu'il aura défendu jusqu'au bout. Son destin prend forcément aux tripes.... D'ailleurs, grand coup de chapeau à Nate Parker tout d'abord mais aussi aux autres acteurs qui sont tous incroyables de justesse .... Si le film est aussi émotionnellement fort, c'est en grande partie grâce à cette excellente interprétation selon moi puisque je n'ai rien trouvé de révolutionnaire dans la mise en scène, dans la photo ou au montage qui restent assez classiques... Attention, soyons d'accord: Classique ne veut pas dire loupé ! Bien au contraire ... Malgré Qq images dures , c'est un très beau film avec tout ce qu'il faut pour rester captivé de la première à la dernière image: Emotion, action, etc.. qui n'a pas à rougir devant les "Twelve Years a Slave" ou plus récemment "Free State of Jones"...
    shindu77
    shindu77

    91 abonnés 1 605 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 novembre 2017
    Ce film qui traite de l’esclavage pour les noirs est intéressant mais globalement moins bon que d’autres films qui était un peu dans le même esprit. Lecteur principal est très bons ainsi que le reste du casting. Toutefois le véritable problème se situe surtout dans la mise en scène. Elle est un peu trop mollassonne pour enfin se lâcher vers le milieu surtout à la fin du film.C’est quelque peu dommage.
    cineccita
    cineccita

    46 abonnés 1 484 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 31 janvier 2017
    C'est rare à Hollywood, l'esclavage des noirs, ici le réalisateur affronte le sujet sans détours. L'ensemble est plutôt réussi. Ce film rend hommage à tous ces héros oubliés et maudits de l'Amérique.
    konika0
    konika0

    27 abonnés 778 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 janvier 2019
    Un accouchement difficile. Ce titre était jusqu’alors celui d’un film décrit comme un chef d’œuvre du cinéma, sorti en 1915 et ouvertement raciste. Je ne l’ai pas encore vu donc il ne s’agira pas de comparer les deux œuvres. Nate Parker raconte ici l’histoire d’un esclave lettré devenu pasteur et qui prend la tête d’une révolte. On est dans le sud et les images font froid dans le dos. On n’atteint pas le degré de violence de 12 Years a Slave mais on s’en approche. Ceci dit, chacun des deux films a un objectif différent et celui-ci se veut surtout pédagogique. Ainsi, la forme du biopic est privilégiée et elle gagne en clarté ce qu’elle perd en capacité de surprendre. Mais Nate Parker ne trahit pas son personnage. Il ne le travestit pas en héros de la liberté. Il n’en fait pas le modèle christique. Il laisse le manichéisme de côté et c’est probablement la force du film. De même, l’avenir s’annonce sombre et on ne tombe pas dans la facilité du happy end. On pourra probablement reprocher une installation un peu lente mais pour le reste, le film se suit avec grand plaisir et intérêt. Une réussite donc
    Roub E.
    Roub E.

    949 abonnés 4 994 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 décembre 2017
    Un film traitant frontalement de l’esclavage, c’est suffisamment rare pour être souligné. Malheureusement The Birth Of a nation a le malheur de passer après le fantastique 12 Years a slave qui était un bijou de cinéma. Si le film de Nate Parker se veut plus revendicatif et plus énervé que le celui de Steve McQueen, il est aussi malheureusement moins maîtrisé moins soigné. J’ai trouvé la photo assez curieuse, la musique trop démonstrative, le scénario trop linéaire. Du coup le film donne vraiment l’impression d’être maladroit et mal contrôlé. Pourtant grâce à son sujet et tout de même de bonnes idées (comme son final qui a mon sens est LA grande réussite du film) il parvient à secouer son spectateur ce qui semblait au final être son but.
    7eme critique
    7eme critique

    531 abonnés 2 778 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 avril 2017
    "The birth of a nation" est un énième film traitant de l'esclavagisme, et une fois de plus réussi, à la différence que celui-ci va principalement se concentrer sur la rébellion des esclaves. Un bon film donc, poignant et entraînant, proposant certaines scènes intenses, mais toutefois inférieur à "12 years a slave". En revanche, ils auraient pu éviter de faire appel à Abd al Malik pour le doublage francophone du personnage principal, à croire qu'il y a encore un débat à mener et que cet artiste est une fois de plus appelé (entre deux émissions de "Ce soir ou jamais") pour accentuer, voire même "politiser" les propos tenus...
    À Crocs D’Écrans
    À Crocs D’Écrans

    185 abonnés 1 009 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 janvier 2017
    Après Selma (de Ava DuVernay, Mars 2015) et Free Stat of John (de Gary Ross, septembre 2016) on remonte encore le temps sur l'histoire des États Unis. Ici, le ton est plus dur, nous ne sommes pas encore dans la délivrance du peuple noir, mais juste dans la persécution. De ce fait, les images sont plus choquantes, c'est difficile d'imaginer qu'on puisse faire ça. Pour le reste, c'est très bien interprété, bien réalisé, rien à redire, même si rien de révolutionnaire. Bref, un bon film à voir, pas le plus poignant, mais très intéressant.
    ManoCornuta
    ManoCornuta

    273 abonnés 2 878 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 janvier 2019
    Film axé sur l'éveil de de la conscience noire aux États-Unis dans les années 1830, The Birth of a Nation frappe dur et fort dans sa démonstration de la condition des esclaves à l'époque, alternant moments de pure réflexion et grande violence. Moins brutal toutefois que je ne m'y attendais, le film paraît être le pendant, et quelque part le complément, à Twelve years a Slave, dans une approche plus radicale et tranchée. De fait, le parti pris du film ne présente que peu de nuances, frôlant fortement le manichéisme, mais bénéficiant d'une remarquable direction d'acteurs et d'une mise en scène foutrement efficace pour faire passer le message. S'il y a bien quelques longueurs en cours de route, et si hélas le récit en lui-même ne quitte guère une linéarité dont l'issue inéluctable se profile de très loin à l'horizon, le film fait son petit effet.
    VOSTTL
    VOSTTL

    95 abonnés 1 937 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 janvier 2018
    Des films sur l’esclavagisme U.S, on pense en avoir fait le tour. « Un film de plus » se dit-on. Même quand le sujet n’est pas central mais en toile de fond. « Django Unchained », « 12 years a slave » « Amistad » pour citer les derniers attaquent l’esclavagisme frontalement. « Birth of a Nation » nous relate l’histoire vraie d’un esclave qui sait lire et devient pasteur… pour des Noirs… esclaves ! Il a pour mission d’aller de plantation en plantation apporter la bonne parole pour rendre dociles les esclaves. Ce n’est pas banal comme récit à nous raconter. Les scènes sont fortes et graduellement insupportables. On y voit une jeune fille Noire, une corde au cou, suivre en courant le sourire aux lèvres une jeune fille Blanche. La jeune fille Noire est traînée en laisse comme un toutou. Plus tard, on attaque au burin les dents d’un esclave enchaîné pour le forcer à se nourrir, la bouche obstruée afin qu’il ne recrache pas tout. Une fois de plus, l’horreur nous est montrée. Nat Turner sait lire, on lui en a donné l’occasion. C’est un privilège. On peut dire, en contextualisant l’époque, qu’il est parqué dans une plantation bienveillante comparée à celles qu’il va visiter lors de ses prêches. On a droit à des gueules blanches sans foi ni loi, traitant leurs esclaves comme des bêtes sauvages. Le gros cliché. Mais je le dis souvent, les clichés ont la vie dure et ils sont d’autant plus durs qu’ils traduisent UNE réalité historique abominable qui balafre encore le visage de l’Amérique. Une cicatrice de plus après celle de l’éradication des Indiens. Nat Parker, réalisateur et acteur a mille fois raison de replonger le couteau dans la plaie. C’est pourquoi il y aura toujours cette balafre. Film instructif car je ne connaissais pas ce fait historique. Ce personnage, Nat Turner a eu le cran de prêcher la bonne parole à des esclaves complètement dévastés. Comment peut-on proférer des paroles de paix, d’amour, de pardon à des hommes et à des femmes traités comme des bêtes immondes par des Blancs ? Comment peut-on croire en Dieu alors que Nat Turner est lui-même esclave, lui et sa famille ? Cette foi qu’il a, l’a certainement aidé d’une part à prêcher et d’autre part à accepter sa condition. Lors de ses prêches, il s’est évidemment rendu compte que les plantations visitées n’avaient rien de commun avec la sienne. En soi, le prêche lui a permis de lui ouvrir les yeux. Je le répète, il faut se replacer dans l’époque. Nat en naissant dans une plantation qui avait choisi de jouer la carte de la souplesse permettait aux esclaves de travailler dans des conditions plus dignes. En apparence. Le Blanc souple soit-il devait garder ses distances et frapper si trop de familiarité. Mais la grande majorité des plantations décrites dans la littérature ou dans les films se déroulaient dans des conditions inhumaines. Nat apparaissait donc comme un privilégié. Il savait lire de surcroît. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans le Sud. Apparemment dans le Nord, ce n’était pas trop exceptionnel même si ce n’était pas si bien vu que ça. « 12 years a slave » parle d’un Noir libre de l’Etat de New York. Sans vouloir faire un mauvais jeu de mot, sa condition fait tache dans le Sud non seulement auprès des Blancs mais aussi auprès de Noirs. Avaient-ils conscience que des Noirs pouvaient être libres dans leur pays ? 60 ans avant la guerre de Sécession ? Ne vivaient-ils pas leur condition d’esclave comme une fatalité ? Comme quelque- chose-qui-a-toujours-été-comme-ça ? Et Dieu dans tout ça ? Il est du côté des opprimés ! N’importe quoi ! Mais comment leur en vouloir, ils étaient maintenus dans l’ignorance. L’ancienne génération, les majordomes si on veut, ceux et celles qui étaient admis dans le cercle intime des propriétaires admettaient que leur condition était dans l’ordre des choses. Et ce n’est pas nouveau. Depuis l’Antiquité ! Ceux qui étaient considérés comme privilégiés parce que bien placés étaient réticents à l’idée d’une révolution ou à défaut d’un changement de société. Le domestique de Sam Turner n’approuve pas Nat. A trente ans de la guerre de Sécession. Alors oui, ça me semble surréaliste qu’un Noir qui subit sa condition d’esclave prêche la bonne parole à ses congénères traités comme des moins que rien. Ca me paraît surréaliste que ces esclaves puisent un quelconque réconfort dans la parole de Dieu laquelle est diffusée par un autre Noir esclave. Il sait lire, lui, il doit savoir de quoi il parle. Tu parles ! Nat prend enfin conscience que la Bible n’a pas qu'une seule lecture. La Bible est violente mais à cette violence répond la colère de Dieu. spoiler: Nat va jouer les Spartacus en décidant de libérer les esclaves des plantations voisines à la sienne et va commencer justement par celle-ci. Son bras armé d’un bâton, d’une hache est le prolongement de celui de Dieu, il en est convaincu. Une révolution éclaire vite étouffée mais qui aura eu le mérite non seulement d’exister mais de frapper les consciences à venir.
    Le pire dans tout ça : la guerre de Sécession mettra fin à l’esclavage dans le Sud mais du Sud ou Nord, le fameux soi-disant Nord ouvert n’empêchera pas l’Amérique d’être raciste. De définir des zones pour les Noirs, des zones pour des Blancs. Elle mettra du temps à accepter les mariages mixtes, à accepter que la communauté Noire puissent s’élever au sein de sa société. Oui, la naissance d’une Nation ne concerne pas que les Blancs. Là encore, le contexte est important et confirme mes propos précédents. Le film de D.W Griffith date de 1915. C’est encore frais. C’est la vision d’une certaine Amérique tout juste sortie de la guerre de Sécession, une petite quarantaine d’années auparavant. Nat Parker nous dit que la Naissance d’une Nation s’est faite aussi avec les Noirs. Un film de plus, certes, mais un film instructif ; un biopic de forme classique mais efficace. A voir en V.O évidemment.
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