Formellement rien à dire, c'est propre, la reconstitution est au poil, le travail du chef op' est remarquable, les images sont sublimes avec des noirs très prononcés. Les acteurs sont bien dans le ton, les jeunes comédiens sont très bons. Mais comme de très nombreux films misérabilistes à oscar, la dramaturgie a été pensé selon une pure logique littéraire et non cinématographique. Ainsi, on pourrait supprimer n'importe quelle scènes du film sans que sa construction n'en souffre, puisqu'il n'y pas vraiment de projet narratif derrière. Le pourtant doué Alan Parker n'a pas su exploiter convenablement le matériaux de base (pourtant un prix poulitzer le bouquin, j'imagine qu'il y avait de quoi faire) ou tout du moins, il n'a pas su plier ce matériaux à son propre art, c'est à dire le cinéma. Même si ce n'est pas ma conception du septième art, je peux comprendre la démarche du réalisateur, certainement écrasé par le poids du livre qu'il adapte, préférant livrer une adaptation académique se voulant respectueuse de l'œuvre de base, quitte à dangereusement supprimer le mot "audace" de son vocabulaire.