Difficile d’ignorer l’aura presque mystique dont bénéficie aujourd’hui Aaron Sorkin dans le monde de l’écriture sérielle et maintenant cinématographique… Et pourtant, moi je vous avoue que le travail de ce mec, il m’a toujours fait ni chaud ni froid. C’est sa légende naissante qui m’a fait voir « A la Maison blanche » et au final j’ai trouvé ça vraiment pas top. J’ai ensuite découvert après coup qu’il avait été à l’écriture de films tels que « Social Network », « La guerre selon Charlie Wilson » ou bien encore « Steve Jobs » : autant de films sur lesquels je ne me suis jamais retourné sur l’écriture… Alors voilà maintenant que Monsieur passe à la réalisation… Soit… Eh bah… Bah pareil au final… « Le grand jeu » c’est vraiment pas le genre de film sur lequel je me retourne. Alors après, je ne vais pas vous la faire à l’envers non plus : j’ai quand même trouvé ça efficace. C’est vrai que ça se veut assez énergique. Ce qui tombe comme information est assez dense. On cherche très vite à donner de l’épaisseur au personnage et à son parcours. On utilise avec rigueur tous les codes du genre sollicité ; ici le classique « Rise and fall »… En cela je ne vais pas renier la maitrise du gars : ça marche. Je ne me suis pas ennuyé. Mais au final, quand m’est venu le moment d’écrire à son sujet (c’est-à-dire maintenant quoi…) bah rien de spécifique m’est pourtant venu. Et le pire c’est que c’est finalement cela qui, pour moi, résume peut-être le mieux ce film : il n’a rien de spécifique… La blague a d’ailleurs voulu que le premier souvenir qui me soit venu au moment de repenser à ce film ce fut cette envie de pisser qui m’avait pris à la moitié du film et la réflexion qui en a découlé. Je me souviens m’être alors dit : « Bon, le film roule tellement sur un rail que je pense qu’il y a moyen de partir pisser lors d’un temps mort et de revenir sans rien vraiment rater… » Et je me souviens que, pourtant, au final je me suis retenu tout le film parce que je n’ai trouvé aucun temps mort pour partir me soulager. A chaque fois, chaque scène savait dire et faire ce qu’il fallait pour se justifier comme un temps fort de l’intrigue. Et je trouve qu’en cela ça dit quand même quelque-chose d’une force de ce film. Mais bon, d’un autre côté, le simple fait que je puisse m’autoriser à sortir – même momentanément – d’une séance, pour moi ça dit aussi quelque-chose par rapport au faible niveau d’immersion dans lequel m’avait plongé ce « Grand jeu ». Parce que c’est vrai qu’en fin de compte, cette histoire, je m’en suis un peu foutu tellement elle ne me parlait pas plus que ça. C’est vrai aussi que tout ce que le film cherche à dire à travers cette histoire là, je m’en suis aussi un peu foutu. Et puis surtout, c’est vrai enfin que rien dans la mise en scène ne m’a conduit à considérer autre chose dans ce film que l’écriture. (Bon, si, il y a aussi la belle plastique de Jessica Chastain… Mais bon, c’est pas vraiment un argument cinématographique ça je pense. Non ?) D’ailleurs, à bien y réfléchir, c’est d’ailleurs un peu à ça que se résume le « style » Sorkin (s’il y en a un) dans ce « grand jeu ». Ça parle. Ça parle beaucoup. Et c’est clairement le flux de parole qui donne l’impulsion au reste de la forme.)Bon alors après, il y a sûrement un public pour ça, donc tant mieux pour eux. Je pense qu’effectivement, si moi j’ai su y trouver mon compte, ceux-là sauront sûrement y trouver davantage… Bon alors après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)