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P. de Melun
56 abonnés
1 141 critiques
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3,0
Publiée le 14 mars 2023
« La communauté » est un film réussi, entre la comédie teintée de mélancolie et le drame, une immersion douce-amère, typique des années 1970 avec leurs belles utopies. Vinterberg en profite pour y donner du corps et nous conte la subite désillusion d’un couple face à son inévitable séparation. L’ensemble se suit sans désagrément ni ennui, avec un regard d’une grande acuité sur ces idéalistes naïfs qui prônent d’autres chemins sociaux, d’autres modes de vie, auscultant au passage la difficulté des rapports humains. Mais par-delà le sujet de cette chronique communautaire se loge le vrai sujet, celui du désir et de son érosion dans un anticonformisme à la danoise.
Ce réalisateur danois divise toujours et il est difficile d'aimer tous ses films. Moi-même j'ai fortement apprécié "Festen" comme beaucoup mais qui pourrait ne pas aimer que la justice finisse par éclater après des années de non-dit et de souffrances gérées de façons différentes par les différents membres d'une famille qui finissent par se retrouver dans un sentiment commun ? Par la suite le réalisateur ne m'avait pas convaincu abordant dans plusieurs pays plusieurs manières de proposer ses idées. Et puis il y a eu "la chasse", j'ai dit tout ce que ce film m'avait révélé dans ma critique sur ce même site. A nouveau m'attendant, comme d'une part après "Festen" à un nouveau chef-d'œuvre puis me faisant une raison pensant qu'un coup de maître ne pouvait pas toujours être renouvelé et d'autre part après "la chasse", je savais qu'il suffisait de patienter pour retrouver un film qui allait fortement m'interpeller. Cela est-il venu de "la communauté" ? Non pas vraiment, j'ai bien apprécié ce rassemblement d'adultes se cherchant sous les yeux d'une adolescente qui trouvera son chemin en les observant, elle qui avait eu cet échange de regards avec le petit enfant au destin si court et prévu. Le dénouement de cette communauté viendra d'une étudiante comme si ce devait être toujours le jeune qui devait diriger les personnes plus âgés dans le chemin de leurs vies, bouclant ainsi le cycle de l'être humain. Dans "Festen" le désir pervers de l'enfant était à l'origine du thème du film. Dans "la chasse" c'est la volonté des adultes à vouloir trop attendre de l'enfant qui était à l'origine de leurs malheurs et encore qui sacrifiait ce même petit être prouvant leur erreur fatale. Ici donc les "jeunes" dans tout ses âges seront les observateurs et les influenceurs des adultes. Je crois que l'on tient enfin là le véritable thème des films du réalisateur qui en aborde tellement qu'il d'y perd parfois et perd aussi spectateurs et critiques de ses films. Que penser donc de "la communauté" ? Et bien je crois qui si un ou plusieurs thèmes vous touche, vous aimerez le film sinon vous serez déçu comme moispoiler: [spoiler]et puis la mort d'un petit garçon, même prévue m'est insupportable même à l'écran[/spoiler]. Je mets la moyenne car c'est bien filmé et les acteurs sont bons mais sans plus.
4 687 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 2 novembre 2020
Ce film danois est avant tout un drame entre un mari et femme traversant une crise de la quarantaine qui devient de plus en plus amère. Pour ce qui est des larmes et des pleurs les scènes sont extrêmement réalistes. Pourtant leur drame aurait pu se dérouler dans n'importe quel cadre social, la communauté est le titre du film mais n'est pas du tout pertinente. La communauté aurait été un excellent terrain pour une émission de télévision. Allons plus loin dans les différents personnages. Pourquoi Allon pleure-t-il tout le temps ?. Pourquoi Ole brûle-t-il toujours les trucs des autres ?. Pourquoi Mona couchait-elle avec tant d'hommes ?. Pourquoi Steffen est il si dépendant ?. Au lieu de cela le film qui est une histoire d'amour entre trois personnes échoue comme une comédie dans une commune des années 70 lubriques. Encore une fois cela aurait été un grand épisode dans une émission de télévision. Mais il échoue en tant que film...
À l’extrémité ouest de la Baltique, l’esprit scandinave s’est aidé du climat pour conserver un esprit de phalanstère plein de conviction : on l’avait déjà vu dans Together de Lukas Moodysson, la communauté anarcho-pacifique est encore à la mode dans cette société nordique où l’ouverture d’esprit ne semble guère connaître de fluctuations. Seize ans après Moodysson, Vinterberg reproduit l’environnement de sa propre enfance, une vie collective gérée avec une conscience quasi-politique où la classe moyenne se convertit à une nouvelle ère hippie sobre & qui semble prête à s’écrouler au moindre tremblement de la trame sociétale.
Je dis ”nouvelle” car le régisseur n’entend pas rendre évidente la transposition dans le passé, ce qu’il a en commun avec son homologue : 1970 ou 2000, les différences sont polies le plus possible (sauf au niveau automobile) & le scénario semble être indifféremment compatible à deux époques que tout oppose sur le papier, telle une réconciliation des mœurs à travers l’image & le temps.
Vinterberg étant entièrement maître de son sujet – ce dont on se rendra compte même sans connaître son vécu réel –, il joue les bons accords d’un bout à l’autre. Il reproduit une candeur d’enfance dont il nous enseigne aussi sa propre désillusion, dans une symphonie objective & nostalgique où tout – une voiture, un immeuble, une personne – semble jaillir du néant & être apprécié comme une découverte.
Un peu trop renfermé sur lui-même à cette fin, le film ne distingue pas vraiment équilibre & euphorie, de sorte que l’innocence devient un peu caricaturale & qu’on a l’impression de s’égarer dans les souvenirs les plus flous du réalisateur – toujours dans le cadre de cette thèse arbitraire mais séduisante qu’on intègre son propre passé. Et puis c’est voulu, aussi : difficile d’en être mieux convaincu que par la scène dont le thème est la mort qui est accompagnée par le son on ne peut plus joyeux de Goodbye Yellow Brick Road d’Elton John.
L’humeur n’est pas à l’absurde cependant : s’il l’on peut aisément blâmer Vinterberg d’avoir tracé une frontière manichéenne entre la joie & le malheur par abus d’insouciance, il ne prétend pas avoir d’autre rôle que celui d’un passeur de vie dont se dégagent des sensations ”new new age” au registre léger & qui convainquent par le seul plaisir simple de les sentir positives. C’était ça, l’état d’esprit hippie.
L'ORDRE ET LA MORALE. La communauté de la pensée et du désordre. Les turbulences d'un territoire commun, l'évolution et l'érosion du vivre ensemble comme la chaîne et le boulet. Le chemin du souffre douleur, l'isolement qui divise. On suffoque devant Trine Dyrholm.
Malgré une asses bonne direction d'acteurs, l'on n'arrive pas à savoir quel est le point de vue du réalisateur sur cette communauté. Sinon, c'est bien.
Le film est cynique. Il semble que cela a échappé, du moins consciemment, à beaucoup de ceux qui l'ont aimé. Les contempteurs du film ont ressenti un malaise qui venait gêner leur idéologie bisounours et ont donc trouvé des prétextes pour débiner cette œuvre.
Comme dans un roman de Flaubert, le sens de tout cela n’apparaît qu'à la fin. La communauté est le décor, une société en miniature. Comme pour la mère, comme pour sa fille, les hommes les laissent un jour ou l'autre pour une autre, de préférence plus jeune, dès lors qu'ils ont l'opportunité de le faire.
J ai beaucoup aimé. Il fait réfléchir sur la vie en communauté ou individuelle, sur le couple, l amour. Représente assez bien un passage de vie. Bouleversant pour ma part.
Tout est dit dans le synopsis. Vinterberg adapte sa propre pièce de théâtre tiré de son propre vécu. Qui n'a pas déjà évoqué le souhait de tenter une vie en communauté avec des gens dont l'amitié n'est plus à prouver? C'est très bien écrit et interprété à découvrir tous ces personnages. Au début on rit et on aimerait se joindre à eux mais ce mode de vie idyllique ne perdure jamais bien longtemps. Un jour ou l'autre les masques tombent et les véritables personnalités se dévoilent pour notre plus grand plaisir de voir ces individus s'entre-déchirer...
Thomas Vinterberg ancre sa fiction communautaire dans le Danemark des années 1970. Classiquement, la communauté mise en scène va petit à petit se déliter, les amitiés s’user au fur et à mesure qu’apparaissent les contradictions des personnages et celles d’une époque. Ce délitement n’est guère constaté au niveau du film qui ne verse jamais dans une psychologie appuyée et ne court pas vers une nostalgie à tout crin. Le cinéaste a su en fait gérer avec une certaine sensibilité les ruptures de tons entre ironie et lucidité. La communauté, portrait d’un groupe à travers lequel peut être perçu celui d’une époque, louvoie ainsi habillement entre drame et comédie.
Avec plus de dix films à son actif, on pense toujours à Festen quand on parle de Thomas Vinterberg. Près de vingt ans après ce chef d’œuvre, le cinéaste revient autour d’une table où chacun va échanger sur l’amitié, l’amour, l’infidélité et autres philosophies. Avec quelques difficultés dans les années soixante-dix, Erik et Anna décident de tenter l’expérience de la communauté dans leur grande maison. Une colocation à plusieurs se maintient alors dans des règles décidées à la majorité. Mais la liaison d’Erik avec l’une de ses étudiantes va perturber la vie de tous et fragiliser cette belle communauté. L’ingrédient fort de ce presque huis-clos est la performance incontestable des acteurs. Trine Dyrholm obtiendra d’ailleurs le Prix d'interprétation au festival de Berlin. Mais les dialogues déçoivent quelques peu. Malgré une description humaniste des protagonistes, les règlements de compte semblent trop lointains de la réalité. La Communauté donne l’impression d’être dans une petite bulle bourgeoise qui ne se soucie pas du reste. Prôné en gros sur l’affiche comme le meilleur film de Vinterberg depuis Festen, on a pourtant préféré La Chasse sortie en 2012. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44
joli film sur la communauté; plus forte que le couple, dans un ideal nordique des années 70 ou les corps sont nus sans complexe; les corps sont normaux et ou les sentiments se disent sans tabous. Note pour moi même: Il est toujours étrange de voir des corps normaux au cinéma. Cela doit sembler tres exotiques au cinéma français -- peut etre la raison pour laquelle la plupart des critiques "officiels" francais sont passés à coté de ce film--. Il est toujours étrange de voir des femmes de 40 ans encore désirables et désirées. Mais cela ne durera qu'un temps.
Les roles des deux jeunes me semblent un peu limité. La petite, se contruit dans un épais silence alors que les adultes expriment tout dans une joyeuse ou triste cacophonie communautaire. Quand au petit est-il celui qui va creer les liens indéfectibles entre les membres de la communauté (en plus d'être le running joke).
Bref, on rit avec eux, on s'émeut pour eux; on pleure avec eux.
cette histoire de communauté un peu baba cool est assez improbable et s'avère surtout sans intérêt. certains évènements accessoires sonnent même faux, appuyés par une interprétation approximative. on peut aisément se demander l'intention d'un tel film car il n'est même pas distrayant!
Avec les jeunes amants à la fin du film, la boucle est bouclée et le film reprend sa tournure romanesque alors qu'il avait été le témoin d'une rupture sentimentale brutale. Car au final il s'agit bien d'un film sur le couple qui expose ses problèmes à la communauté, témoin d'une lassitude ou d'une envie de passer à autre chose. C'est une sorte de grande séance de psychanalyse de groupe où la vie se déroule avec ses joies et ses drames.