C’est assez rare que je trouve mauvais un western. Pourquoi ? Ben parce que ce n’est pas trop dur de remplir le cahier des charges et de faire un métrage à peu près correct, même sans grand moyen et sans grand génie. Mais El Puro arrive à être nul ! J’ose le dire, il est carrément nul. Rien ne va. Déjà l’interprétation est catastrophique. Robert Woods est totalement à la ramasse avec un personnage d’une incroyable fadeur. Au début on se dit qu’il va avoir un peu de relief, que c’est original de prendre un as de la gachette las et au bout du rouleau, mais cet aspect sert juste à faire trainer en longueur la première partie, car après ça ne sert strictement à rien dans la conclusion. Le méchant est campé par un Ashborn Hamilton Jr. qui semble quasiment rien avoir fait d’autre ! Il est ridicule, très mauvais, et son personnage… Il se veut excentrique, grandiloquent, un peu timbré, mais c’est exploité uniquement à l’occasion de séquences qui viennent comme ça, comme un cheveu sur la soupe. Genre il semble homo, mais à quoi ça sert ? Ca vient comme ça, et c’est jamais exploité dans le film. Tous les acteurs sont globalement mauvais, sauf peut-être Rosalba Neri dans un rôle inutile, et peut-être Mario Brega, dans un second rôle quelconque.
Visuellement, il n’y a pas de budget. Du coup, la ville semble inhabitée ! Il n’y a personne dans le saloon, personne dans les rues, et la ville d’ailleurs se limite à une rue. Les décos sont minables, la photographie n’a aucun style, aucune personnalité, la mise en scène est d’une lenteur et d’une platitude inqualifiable. Le final est un summum de platitude soporifique. A noter également les passages où le héros souffre d’un mal inconnu qui ne sert à rien. C’est à casser sa télé donc soyez prévenu ! Il reste peut-être la musique pour soutenir l’ambiance et ce qui se passe à l’image, mais le thème est très répétitif et employé à toutes les sauces. Le film n’arrive même pas à déployer la violence et le côté borderline de pas mal de western spaghettis de secondes zones.
Le pire toutefois reste le scenario. Le film dure 1 heure 25 et il en paraît 50 fois plus. Il n’y a pas une scène qui n’est pas étendue au-delà du supportable, et en plus, la moitié du film ne sert strictement à rien. Comme je le disais, les troubles du héros, c’était une bonne idée pour changer un peu. Mais c’est vraiment juste là pour donner un peu de substance à une histoire qui tient sur un ticket de métro. 4 mecs veulent une prime en tuant un gars. Voilà ! Et il y avait de quoi mettre un peu d’épaisseur. Par exemple, la scène d’ouverture laisse supposer des méchants un peu différents de l’ordinaire. On a un as de la gachette au bord du gouffre, des chasseurs de prime qui ne sont pas en mode tueur impitoyable, on se dit que ça peut créer de la subtilité. Mais non. En vrai ça ne sert à rien, et plein de séquences du film tombe comme un cheveu sur la soupe. Les scènes hallucinatoires sont insupportables et tirent en longueur à outrance, il ne se passe rien d’intéressant dans ce métrage. Vraiment, c’est rare, mais ce western est vide de bout en bout.
En clair El Puro est une purge. Du potentiel dans les personnages, mais jamais exploité, et tout le reste est à l’avenant. 0 originalité, 0 consistance, mauvais en tout point, fauché comme les blés, c’est les tréfonds de la série Z du western. Le pire que j’ai pu voir je crois depuis que j’en regarde. 0.5