Une véritable prouesse technique en ce qui concerne le 7e art, car pendant très longtemps, ce type d’images étaient réservées au court, voir très court format, comme le clips musical dont est issu justement le réalisateur (étant membre d’un groupe de rock usant de ce genre de vision intérieure dans l’un de ses clips). Car en effet, l’immersion totale telle qu’elle est proposée ici nécessite un rythme vraiment effréné pour ne pas tomber dans la banalité, et ce film a réussi à le trouver quasiment sans aucune faiblesse à ce sujet, car une fois les 5 premières minutes qui a elles seules expliquent presque tout l’objectif scénaristique, on en prend clairement plein les yeux et les oreilles. Tout est tiré au cordeau ; l’immersion est sans faille, les effets spéciaux sont assez incroyables, la mise en scène et le montage bien explosifs, tout est fait que se sentir complètement plongé dans l’univers mis en œuvre, a tel point que les concomitances avec l’univers du jeu vidéo sont indéniables, rien que par la vision à la première personne, les deux mains systématiquement dans le cadre n’est pas dans rappeler quelques FPS à l’image de « Call Of Duty » ou « Half-Life » dont l’hommage est totalement revendiqué par son réalisateur. Bien évidement que une fois les enjeux sont mis en lumière dès le début du film, on ne peut effectivement pas dire que la qualité du scénario soit au rendez-vous puisque le synopsis à lui seul contient l’intégralité du scénario et de l’intérêt que peut porté l’intrigue générale, ne se développant pas plus durant le film, sauf peut être au moment où l’on comprend pourquoi Sharlto COOPLER se retrouve à incarner une petite pléiade de personnages tous aussi différents et délurés les uns que les autres, chose qui fonctionne d’ailleurs très bien pour ce qui est de l’intérêt global porté à l’histoire, mais il est vrai que ce n’est pas l’écriture et la mise en scène du scénario qui a dut être le plus compliqué à gérer dans la production de ce film. Néanmoins, là où les moyens sont colossaux, et pas forcément en terme de budget quand on voit celui de certains blockbusters américains, car la qualité technique de ce film fera sûrement date en ce qui concerne le cinéma d’immersion en plein expansion depuis la fin des années 2010 via les différents médias de réalités virtuelles, et dont on sent un intérêt grandissant de la part des artistes du 7e art, et celui-ci semble complètement adapté non seulement à l’immersion virtuelle mais surtout aussi en ce qui concerne la 3D ou 4DX car ici on sent bien que chaque image est faites pour ce genre d’expérience, rien n’est laissé au hasard, et contrairement à de nombreux films qui ne parviennent à avoir de l’intérêt en ce qui concerne l’image immersive que lors de quelques scènes (et faisant du reste du film un enchaînement de moments pas fait pour ce nouveau type d’image au point d’en rendre le film désagréable à regarder !). D’ailleurs à en voir les images de tournage, la technique semble complètement novatrice : non seulement aucun acteur n’est réellement le héros de ce film puisque c’est une dizaine de cascadeur qui incarne le personnage éponyme, équipée d’un système de casque facial intégral truffé de caméra « Go Pro » et adapté à chaque type de cascade ou situation mis en scène, mais en plus de cela, ce rendu visuel apporte une extrême proximité avec tout ce passe à l’écran, et nécessitant une précision inouïe pour ce qui est rendu afin d’être d’un réalisme irréprochable, que ce soit de bagarres survitaminées amenant aux plus proches des adversaires du héros, et montrant des détails très précis notamment lors des moments de frappe ou chute par exemple, et cela encore plus lors des différentes scènes de fusillade toutes plus déjantées les unes que les autres, n’hésitant pas à aller dans l’extrême voir même le burlesque quand on voit la manière dont se désarticulent les ennemis qu’affronte le personnage tout du long et sans répit, allant même jusqu’au gore mais toujours dans le but de construire tout ce film à la manière d’un jeu vidéo, avec des hordes d’ennemis à défaire (tel que la scène du combat des clones à la fin), des « niveaux » avec objectifs et boss intermédiaire et puis son boss final. Pour faire cette ambiance, rien de mieux que ce héros complètement muet et dont le visage n’apparaît furtivement qu’à la toute fin, procédé qui permet une encore plus profonde immersion, la vision à la première personne faisant déjà bien le boulot, mais cela apporte une touche encore plus originale et d’efficacité à l’ensemble, d’autant plus que cela prend du sens dans la mise en place du scénario, en tout cas dans son aspect semi fantastique et Sy-Fy, car une chose est sûre, c’est que l’on se prend totalement au jeu, et que celui fera date et apportera sa pierre à l’édifice des nouvelles images de cinéma par son aspect révolutionnaire et qui en plus fonctionne, même si le format et la durée restent raisonnables, ce film prouve que l’on peut faire vivre de vraies expériences cinématographiques, et mettant surtout en lumière que ce type de média n’a pas pour vocation de remplacer le cinéma traditionnel mais plutôt de l’accompagner vers de nouvelles sensations (comme le prouve la faiblesse scénaristique clairement volontaire pour que le moment vécu ait plus de résonance au moment où on le vit ou encore l’absence de héros facilement identifiable et purement manichéen, qui ne sont que quelques différences entre ces deux façons de faire du cinéma, mais qui à aucun moment rend l’autre moins bon ou pas qu’un autre !). D'ailleurs ce sont plusieurs genres différents qui sont exploités ici, que ce soit bien évidemment l'action qui ne s'arrête quasiment jamais, le gore bien fun, la science fiction ou encore une pointe de fantastique, la recette se compose en effet de différentes sphères cinématographiques et touchant ainsi un public plus large bien qu'averti car la violence et l'hémoglobine sont largement utilisées et cela prend une force supplémentaire avec la musique acide et à la fois assez éclectique qui compose ce film, illustrant sans presque jamais cesser d'être présente en fond de cette ambiance explosive. Finalement, ce côté très série Z donne une dimension encore plus rythmée au film, ne sachant plus à quoi s'attendre quand on voit tout ce qui est fait lors de chaque scènes, l'ensemble à vraiment de quoi surprendre un peu plus à chaque fois, et cela a tout les niveaux et à travers chacun des genres utilisés, d'autant plus surprenant que ce film qui vient des contrées orientales de notre Europe n'est pas le cinéma le plus diffusé et promu, et surtout que l'équipe technique n'apporte rien de glorifiant sur le papier, ni réalisateur ni casting de renom, sauf T. Roth qui fait une apparition simple.