Hardcore Henry (2015
Après un grave accident, Henry se réveille amnésique dans un laboratoire où il se voit greffer un nouveau bras et une nouvelle jambe par sa femme Estelle. Cependant, un groupe conduit par Akan attaque. Essayant de s’enfuir, Estelle se fera capturer, tandis que Henry recevra de l’aide de la part de Jimmy.
L’histoire est basée sur structure basique : un vilain kidnappe la bien-aimée d’Henry et il devra s’allier à un personnage atypique afin de délivrer son épouse.
Et c’est sur cette ossature que se construit toute une série de lieux et de scène d’action qui se suivent et qui gagnent en intensité au fur et à mesure que l’on se rapproche du climax,
de la rencontre avec son but et avec l’antagoniste.
L’élément original de ce film est dans sa mise en scène : le film est tourné entièrement à la première personne ! C’est-à-dire que nous suivons tout le film d’après le point de vue de Henry, comme si nous voyions tout à travers les yeux d’Henry !
Alors que le cinéma nous a déjà habitués à ce genre de plan dans les films de thriller, nous montrant ce genre de point de vue pour p.ex. les actions du tueur sans pour autant nous révéler son identité, depuis le regard d’un robot avec un affichage tête haute ou bien encore à travers des lunettes futuristes (et un zoom numérique couplé à un bruit de moteur mécanique, le tout incorporé à une bête paire de jumelle bon marché…). Ici il s’agit de nous présenter des scènes d’action de combat et de tir. Alors que dans Doom, on avait l’impression d’être assis dans un wagon d’une attraction de fête foraine, ici l’action est tout autre et les rebondissements sont prenants.
Alors que j’avais l’impression d’être constamment en face d’un mix entre un jeu de tir à la première personne et Mirror’s Edge, cette astuce avait l’avantage de faire plus que d’essayer de transposer simplement les moments d’action pour les spectateurs. Avec cette technique, ce film retranscrivait l’action telle qu’elle était perçu directement par son protagoniste et ce qui comptait pour lui, de ce fait, nous ressentions les émotions du héros et les dialogues de première main. Avec une tension soutenue, de l’action non-stop, ça déménage et décoiffe, dans tous les cas, je salue la prouesse technique.
Attention, j’ai trouvé que le mouvement instable et tremblant de l’image était relativement fatiguant à la longue.
Haley Bennett (Estelle) et Danila Kozlovsky (Akan) incarnait des personnages typés, l’une était
simplement l’objectif du héros, une genre de princesse en détresse ;
l’autre était le puissant méchant, insensible et motivé par le pouvoir et l’argent ; mais heureusement, c’est surtout Sharlto Copley qui donnait une âme et de la personnalité à ce film, Henry ayant le syndrome du protagoniste silencieux (p.ex. Gordon Freeman dans Half-Life ou Link dans The Legend of Zelda). Copley incarnait donc Jimmy, un personnage qui viendra en aide à Henry, mais il lui confèrera beaucoup de personnalité, un côté décalé et amusant, sensible et amical.
Les bruitages sont de qualité, jouant avec les explosions de tous bords, accompagnant les castagnes et grosses bagarres, mais ce qui m’avait marqué était l’utilisation de « Don't Stop Me Now » de Queen.
Une expérience originale, particulière au service d’un film d’action déjanté, renversant et exaltant.
7,5/10