"Un homme appelé Ove" - la bonne traduction du titre suédois, raccourci en français en "Monsieur Ove", peut-être pour ne pas effrayer celles et ceux qui n'apprécient pas les noms de films à rallonge (dont moi, bien que pour le coup je n'aurais rien eu à lui reprocher, cela aurait fait un peu conte, à la "Il était une fois un homme appelé Ove") - est un beau film. Et je vais vous expliquer pourquoi. Même pas tenter, mais carrément et clairement vous l'expliquer.
Déjà, sachez que c'est bel et bien un drame, puisqu'on suit quand même l'histoire d'un homme qui cherche à en finir avec la vie, la mort de sa femme qui était tout pour lui l'ayant lentement mais surement conduit à ne tout simplement plus avoir la force de la poursuivre. Bon, il faut dire qu'il a tenu le coup plusieurs années après, puisqu'il a vieilli et que sa femme n'est pas morte vieille. Cela dit, ces années sans elle ne l'ont pas assagi, loin de là. Mais il a fini par ne plus avoir la force de continuer à vivre sans elle.
Malgré cela, c'est aussi clairement une comédie, puisqu'on découvre rapidement que le personnage est du genre maniaque, pour qui tout doit être fait en respectant les règles, et, évidemment, dans notre monde actuel, même en Suède, pays reconnu pour être des plus "civilisés", la chose est compliquée.
Cela donne donc lieu à de nombreuses scènes comiques, et justifie tout à fait son appellation finale de "comédie dramatique". Avec un bon côté comique, et c'est ce qui a grandement contribué à me faire aimer ce film.
Le scénario est agréable à suivre, réussi dans sa présentation progressive du personnage, qui nous le montre d'abord comme un "vieux chiant", toujours à réprimander les autres (même s'il a souvent raison, bien qu'il en fasse trop, ce qui le rend désagréable puisqu'il tique dès que quelque chose n'est pas fait dans les règles), puis qui nous explique au cours de l'histoire comment il est devenu ce qu'il est (même s'il a finalement toujours été quelqu'un de psychologiquement rigide, chose qui ne s'est pas du tout améliorée avec la mort de sa femme).
C'est bien joué, agrémenté de personnages qui pimentent malgré lui la vie du personnage principal. Au point que, d'un homme non loin de nous être antipathique au début, le scénario réussit à faire évoluer ce sentiment en nous permettant de comprendre pourquoi il est ce qu'il est, et surtout, qu'il est en fait loin d'être quelqu'un de mauvais comme on pouvait le redouter.
Ses tentatives de suicides ratées et les retours sur son passé nous montrent qu'il n'a tout simplement pas eu de chance et n'est seulement véritablement coupable que d'une chose : d'avoir eu comme seule raison de vivre l'amour de sa femme.
Très peu friand du genre de fin que l'on voit ici (ne vous inquiétez pas), cela n'a pas entaché mon ressenti sur ce film. Et ça, ça veut beaucoup dire pour moi sur sa qualité. J'ai même été ému, chose qui m'arrive très rarement en regardant un film.
Alors, forcément, si ce que vous avez lu dans cette critique vous plait (ah... si seulement quelqu'un la lisait...), vous ne devriez pas être déçus en le regardant.
Un dernier mot : ne redoutez pas le côté exotique lié à sa nationalité car, pour l'avoir vu, le fait que l'histoire se déroule en Suède est totalement anecdotique. C'était mon cas, mais la moyenne élevée et le synopsis m'ont convaincu. Si j'avais pu lire la critique que j'ai écrite, je n'aurais pas hésité une seule seconde pour me lancer (alors que j'ai hésité, allez... quelques secondes).