Plus ou moins exposé par Allociné, lancé à grand renfort de promos pour promouvoir l’énième film qui casse les codes et recrée tout un univers, l’ovni du moment, bref du blabla marketing pour justifier du vent.
Le thème principal n’est pas passionnant à mes yeux, et oui je partais avec de mauvais a priori. Le problème c’est que j’accepte qu’ils soient cassés, mais il faut un minimum pour cela, et ce n’est pas le cas là. On suit donc un mannequin banal, avec la minceur qui convient, la superficialité, les dialogues vides ou crus, les moments creux et des longueurs interminables comme leurs jambes. L’histoire est banale à pleurer, toujours la recherche de la beauté parfaite, les différentes façons d’y parvenir, les dérives, l’émulation, la jalousie etc. Quelques scènes de nue et du sang pour émoustiller et faire hurler les biens pensants, aussi pour faire parler du long métrage, mais elles n’apportent rien et sont là encore trop convenues. Puis la fin prévisible et pitoyable, les nanas continuent de se conduire et de marcher comme des mannequins alors qu’elles vont commettre une agression, tout ça suite à un seul défilé… C’est très lent, ils en font trop sur la beauté de l’héroïne, comme si c’était quelque chose d’incomparable et d’époustouflant alors que peu de choses la séparent des autres. Le texte se prend au sérieux mais c’est trop faux, ça en devient agaçant. Elle Fanning joue bien son côté candide, innocente et naïve, mais ça fait fade aussi. Le photographe Jack par contre s’y croit trop, il se la joue artiste torturé, dur, qui ne parle pas, mais ça ne trompe pas et ça fait faux. Quant aux autres rien à signaler, trop peu de jeu pour le juger, ou c’est tout aussi mou que le reste.
Mauvais traitement du son, des paroles trop basses, comme si elles ne valaient pas le coup d’être entendues, mais une musique trop forte à grand renfort de basses. Dommage parce que cette dernière est plus que moyenne, t’as parfois l’impression d’entendre du Jean-Michel Jarre. Ajouté à cela des sons irritants ça gonfle vite. L’image n’est guère mieux, on mise beaucoup sur le psychédélique, la photo, l’esthétisme et la contemplation. Ce serait bien si j’étais fan des mannequins à la limite de l’anorexie (thème abordé mais pas exploité ici), ou que ces plans menaient à quelque chose, mais là non. On va me rétorquer que c’est de l’art, baroque ou moderne, enfin un argument bateau qui justifie le n’importe quoi qu’on nous donne à voir. N’empêche que c’est pas pour autant que c’est beau ou intéressant. Après The bling ring qui ne faisait qu’étaler et montrer des richesses, là on a le pendant pour les robes et autres tenues de stylistes « branchés ». Le montage n’existe pas, les scènes se suivant vaguement dans un ensemble fait de longueurs, au rythme inexistant et aux décors bizarres sans raison. Puis faut avouer que ça ressemble plus à un long clip qui se la pète qu’à un vrai film.
En fait, désormais, dès qu’on fait n’importe quoi ça devient de l’art tant le reste est cloisonné. Je trouve plutôt, comme ici, que ça reste du n’importe quoi, puis si tu veux innover tu écris une vraie histoire avec une trame moins classique. Du coup tu t’ennuies, t’attends qu’il se passe vraiment quelque chose qui justifie les propos démesurés qu’on attribue à ce film mais non, rien, du vide et c’est exactement ça tout le long.